Coopérer au niveau régional pour améliorer la réaction aux incidents CBRN

  • 20 Apr. 2015 - 24 Apr. 2015
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  • Mis à jour le: 27 May. 2015 13:12

Le risque que des terroristes utilisent des agents CBRN (chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires) ou que se produisent des incidents résultant de catastrophes d’origine naturelle ou humaine constitue toujours une menace sérieuse pour les populations civiles dans le monde. La capacité à gérer efficacement ce risque revêt une importance particulière pour les primo-intervenants dans les Balkans et dans le Caucase.

« Nous regardons ce qui se passe ailleurs dans le monde, notamment l'utilisation d'agents chimiques contre les populations civiles en Iraq, et cela nous impose d'évaluer le risque pour nos sociétés, » a déclaré le lieutenant-colonel Petar Petrov du ministère bulgare de la Défense. « Pour être prêts, nous avons besoin d'une analyse approfondie des menaces existantes et de l'expertise de la communauté internationale afin d'empêcher que de tels événements ne se produisent dans notre région, » a-t-il ajouté.

Du 20 au 24 avril, des équipes de sauvetage, des officiers de police et d'autres primo-intervenants de six pays alliés et de quatre pays partenaires (Arménie, Géorgie, République de Moldova et Ukraine) ont participé à un stage de formation en Bulgarie pour apprendre à répondre efficacement à ces dangereuses menaces et à en atténuer les conséquences sur les vies humaines.

Ce stage est une initiative conjointe de la Bulgarie et de la République de Moldova, et il est financé par le Programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS). Il vise à renforcer la coopération régionale pour ce qui est de gérer des incidents CBRN.

« La situation géopolitique dans notre pays, comme dans de nombreux pays voisins, est instable. Ce stage a permis de tirer certains enseignements sur le comportement à adopter et sur les mesures à prendre en cas d'incidents, y compris en cas d'accidents CBRN, à proximité immédiate de la frontière, » a précisé Eduard Ambrosii, éminent spécialiste de la protection chimique et radiologique au sein du Service Protection civile et situations d’urgence de la République de Moldova.

Allier théorie et pratique

Le programme de stage a permis à un groupe international de 34 personnels d'intervention d'urgence de se familiariser avec un large éventail de concepts, y compris les agents de guerre chimique et les interactions civilo-militaires.

Les stagiaires ont également participé à des démonstrations pratiques de capacités CBRN, en décontaminant des équipements et en prodiguant les premiers soins à des victimes.

Le stage a permis aux participants de développer une compréhension commune des armes de destruction massive (ADM) et des menaces CBRN d'un point de vue politique et militaire et sous l'angle de la réaction en cas de catastrophe.

« Nous sommes confrontés à de graves défis liés à la prolifération qui demeurent une priorité urgente au niveau international, » a déclaré Vesselin Garvalov du Centre OTAN de non‑prolifération des ADM. « La politique de soutien à la non-prolifération continuera de jouer un rôle majeur dans la réalisation des objectifs sécuritaires de l'OTAN, » a-t-il poursuivi.

Les participants ont également examiné les mesures requises lors de la phase initiale de réaction à un incident CBRN, contribuant ainsi à une plus grande efficacité dans l'emploi et la fourniture de l'assistance nationale et internationale. 

Soutenir les capacités nationales

L'approche régionale de la lutte contre les menaces CBRN dépend largement de la solidité des capacités nationales dans ce domaine. À cet égard, l'un des objectifs du stage était d'apprendre aux stagiaires à planifier, organiser et conduire des sessions de formation pour primo‑intervenants dans leur pays respectif.

« Ce fut un stage intéressant et utile pour nous, » a déclaré Maksym Dovhanovskyi, chef de la Section Protection CBRN au sein du Service d'État des situations d'urgence dans l'oblast de Lviv en Ukraine. « Le contenu de ce stage sera utilisé pour former des équipes spéciales CBRN ainsi que dans le cadre de l'atelier destiné aux officiers spécialistes de la protection contre le rayonnement et les substances chimiques et biologiques, du Service d'État des situations d'urgence de l'Ukraine » a-t-il expliqué.

Grâce à cette activité, les stagiaires ont également pu échanger les meilleures pratiques et les enseignements tirés d'incidents réels.