Force de réaction de l’OTAN (2002- 2024)

  • Mis à jour le: 24 Mar. 2025 16:42

Créée en 2002, la Force de réaction de l'OTAN (NRF) était l'un des principaux outils militaires dont disposait l’Alliance pour s’acquitter de ses trois tâches fondamentales, à savoir la dissuasion et la défense, la prévention et la gestion des crises, et la sécurité coopérative. En 2024, elle a été remplacée par le modèle de forces de l'OTAN. La NRF était une force multinationale à haut niveau de préparation et à la pointe de la technologie regroupant des éléments des forces terrestres, aériennes, maritimes et d'opérations spéciales (SOF) que l’Alliance pouvait déployer rapidement partout où cela était nécessaire. En plus de jouer son rôle opérationnel, la NRF pouvait aussi contribuer à d’autres objectifs : renforcement de la coopération dans les domaines de la formation et de l’entraînement, intensification des exercices militaires multinationaux et soutien aux opérations de secours en cas de catastrophe.

Des soldats tchèques du 43e bataillon aéroporté, 2e compagnie, embarquent dans un CASA C-295 pendant l'exercice Noble Jump à l'aérodrome de Pardubice (République tchèque). (Photo OTAN par le sergent-chef Andrew Davis, de l'armée de l'air des États-Unis)

 

  • La NRF était une force multinationale interarmées très performante capable de réagir dans un délai très court à l'ensemble des défis de sécurité, ceux-ci allant de la gestion de crise à la défense collective.
  • La Force, dont la création avait été annoncée pour la première fois au sommet de Prague en novembre 2002, a atteint sa capacité opérationnelle initiale en octobre 2004.
  • Les pays de l'OTAN ont décidé de renforcer la NRF en 2014 en créant, en son sein, une « force fer de lance » baptisée « force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation » (VJTF).
  • Ce renforcement de la NRF est une des mesures qui avaient été prises dans le cadre du plan d’action « réactivité » (RAP), lequel visait à renforcer la défense collective de l’Alliance après l’annexion illégale et illégitime de la Crimée par la Russie et l’exacerbation de la menace sur le flanc oriental.
  • Le commandement général de la NRF relevait du commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR).
  • En réponse à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, l’OTAN a déployé des éléments à haut niveau de préparation de la NRF pour la première fois dans le cadre d’une mission de dissuasion et de défense. Les Alliés ont ainsi placé des milliers de soldats supplémentaires – ainsi que des véhicules blindés, des unités d’artillerie, des navires et des aéronefs – à un niveau élevé de disponibilité opérationnelle pour une affectation à la NRF, de manière à ce que cette dernière soit en mesure de défendre le territoire et les populations des pays de l’OTAN avec la rapidité et la réactivité voulues.
  • Au sommet que l’OTAN a tenu à Madrid en 2022, les Alliés ont approuvé un nouveau modèle de forces qui s'est substitué à la NRF en juillet 2024. Ce modèle permet de disposer d’une plus vaste réserve de forces à haut niveau de préparation, qui peuvent être préaffectées à l’exécution de plans spécifiques pour la défense des Alliés.
  • Au sommet de Vilnius, en 2023, les dirigeants des pays de l’OTAN ont approuvé la création d’une nouvelle génération de plans de défense régionaux destinés à mettre à la disposition du SACEUR les forces nécessaires pour défendre le territoire de l’Alliance en cas de crise ou de conflit. Ils sont également convenus de mettre sur pied une force de réaction alliée multinationale et multidomaine – la Force de réaction alliée (ARF) – dans le cadre du modèle de forces de l'OTAN. L'ARF est en place depuis le 1er juillet 2024.

 

 

Objet

La NRF avait pour but premier de permettre une réponse militaire rapide à une crise émergente, que ce soit à des fins de défense collective ou pour d’autres opérations de réponse aux crises.

Cette force donnait à l’OTAN les moyens de réagir rapidement à tout type de crises, n'importe où dans le monde. Elle a aussi été le moteur de la transformation de l’OTAN sur le plan militaire car elle a permis aux Alliés de mettre à l’essai et d’adopter de nouvelles capacités et elle a favorisé l’interopérabilité entre les forces armées participantes.

La NRF a incarné la cohésion des pays de l’OTAN et leur attachement à la dissuasion et à la défense collective. Pour chacune de ses rotations, la NRF devait se préparer à remplir un large éventail de missions – par exemple contribuer à la préservation de l'intégrité territoriale, procéder à une démonstration de force, ou conduire des opérations de soutien de la paix, de secours en cas de catastrophe, de protection des infrastructures critiques, et de sécurité.

 

Contributions des Alliés

La NRF fonctionnait sur le principe de la rotation : les pays de l'Alliance affectaient des unités terrestres, aériennes, maritimes ou SOF pour une période de 12 mois.

La NRF était également ouverte aux pays partenaires, sur approbation du Conseil de l'Atlantique Nord.

Avant de participer à la NRF, les unités se préparaient au niveau national puis s’entraînaient avec d'autres participants de la force multinationale.

La rotation des unités au sein de la NRF permettait d’étendre progressivement, dans toute l’Alliance, l’utilisation des normes, des concepts et des technologies de haut niveau propres à cette force, et de concourir ainsi à la réalisation de l’un de ses objectifs clés, celui de poursuivre la transformation des forces de l’Alliance.

 

Commandement et contrôle

Le commandement général de la NRF relevait du commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR). Ce dernier rend compte au Comité militaire – la plus haute instance militaire de l’OTAN, où tous les Alliés sont représentés – de la conduite de l’ensemble des opérations de l’OTAN.

Le commandement opérationnel de la NRF alternait chaque année entre le commandement allié de forces interarmées (JFC) de Brunssum (Pays-Bas) et celui de Naples (Italie).

 

Principales composantes de la NRF

Au sommet du pays de Galles, en 2014, les pays de l'OTAN ont décidé de renforcer la NRF en créant, en son sein, une « force fer de lance » baptisée « force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation » (VJTF). Ce renforcement de la NRF était une des mesures prises dans le cadre du plan d'action « réactivité » (RAP) adopté par les Alliés pour répondre à l'évolution de l'environnement de sécurité après l’annexion illégale et illégitime de la Crimée par la Russie.

La NRF renforcée comprenait : 

  • un élément de commandement et de contrôle : le commandement opérationnel de la NRF était assuré en alternance par les JFC de Brunssum et de Naples ;
  • la force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation (VJTF) : cet élément de la NRF – qui comptait quelque 20 000 soldats – comprenait une brigade terrestre multinationale d'environ 5 000 militaires et des composantes aérienne, maritime et SOF, ainsi que des éléments de tête prêts à se déployer en deux ou trois jours ; les Alliés assumaient le rôle de pays-cadre pour la VJTF par rotation ;
  • le groupe initial de forces de deuxième échelon (IFFG) : il s'agissait de forces à haut niveau de préparation capables de se déployer rapidement après la VJTF, en réponse à une crise. Ces forces étaient composées de deux brigades multinationales ;
  • une composante maritime, articulée autour des groupes maritimes permanents OTAN (SNMG) et des groupes permanents OTAN de lutte contre les mines (SNMCMG) ;
  • une composante aérienne (combat et appui) ;
  • des forces d'opérations spéciales ;
  • une force opérationnelle de défense CBRN (chimique, biologique, radiologique et nucléaire).

Avant déploiement, la NRF pouvait être adaptée (en taille et en capacité) pour répondre aux exigences propres à l’opération à laquelle elle était affectée.

La VJTF et l'IFFG étaient basés dans leurs pays d'origine, mais pouvaient se déployer où il le fallait pour prendre part à des exercices, répondre à une crise ou assurer la défense collective. La VJTF a participé à son premier exercice de déploiement en Pologne en juin 2015. Elle était régulièrement soumise à des exercices visant à tester son aptitude à se déployer et à répondre à toute crise naissante.

Le commandement de la VJTF changeait tous les ans : un Allié était désigné pays-cadre de la force, à laquelle participaient d’autres Alliés.

Au total, la NRF renforcée comptait environ 40 000 soldats.

 

Tout type de mission, partout dans le monde – Exemples de déploiements de la NRF

Véritable outil polyvalent pour la défense collective et la réponse aux crises, la NRF a été déployée pour exécuter une multitude de tâches.  

En réponse à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, l’OTAN a déployé des éléments à haut niveau de préparation de la NRF pour la première fois dans le cadre d’une mission de dissuasion et de défense. Les Alliés ont ainsi placé des milliers de soldats supplémentaires – ainsi que des véhicules blindés, des unités d’artillerie, des navires et des aéronefs – à un niveau élevé de disponibilité opérationnelle pour une affectation à la NRF, de manière à ce que cette dernière soit en mesure de défendre le territoire et les populations des pays de l’OTAN avec la rapidité et la réactivité voulues. 

Des éléments de la NRF ont été activés en août 2021 à l’appui de l’évacuation et de la réinstallation des Afghans ayant travaillé aux côtés de l’OTAN ainsi que des membres de leur famille. C’est dans ce cadre qu’a notamment été mise en place la « Task Force Noble », une force opérationnelle chargée de coordonner des centaines de soldats de la NRF issus de 20 pays de l’Alliance. Ces soldats ont appuyé les opérations d’évacuation partout en Europe, notamment grâce à des avions de transport, du matériel de construction, des ambulances, des équipes médicales, des équipes chargées des affaires civiles et du personnel de sécurité.

La NRF a également participé à des opérations de secours en cas de catastrophe : en septembre et octobre 2005, des avions de la NRF ont acheminé aux États-Unis de l’aide fournie par les pays membres et les pays partenaires de l'OTAN après le passage de l’ouragan Katrina ; d’octobre 2005 à février 2006, des éléments de la NRF ont pris part à des opérations de secours au Pakistan, dans les zones dévastées par le tremblement de terre du 8 octobre. Des avions de la NRF ont participé à un pont aérien qui a acheminé près de 3 500 tonnes d’aide d’urgence au Pakistan, tandis que des techniciens et du personnel médical de la NRF étaient déployés dans le pays pour porter secours aux victimes.

Des éléments de la NRF ont contribué au dispositif de protection mis en place pour les Jeux olympiques de l’été 2004 à Athènes (Grèce) et ont été déployés à l’appui de l'élection présidentielle en Afghanistan en septembre de la même année.

 

Évolution

L’initiative portant sur la NRF a été annoncée au sommet de Prague, en novembre 2002.

Le général James Jones, à l'époque commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), avait alors déclaré : « … L’OTAN ne massera plus les grandes unités que nécessitait la Guerre froide, mais elle sera dotée de forces agiles et robustes, qui seront maintenues à des niveaux de préparation gradués, pour que l’Alliance soit mieux à même de faire face aux menaces du XXIe siècle ».

Le concept de NRF a été approuvé par les ministres de la Défense des pays de l'OTAN en juin 2003 à Bruxelles.

En octobre 2004, lors d’une réunion informelle des ministres de la Défense des pays de l’OTAN à Poiana Brasov (Roumanie), le secrétaire général et le SACEUR ont officiellement annoncé que la NRF avait atteint sa capacité opérationnelle initiale et qu’elle était prête à assumer la gamme complète de ses missions.

Les capacités de la NRF ont été testées lors d’un exercice réel de grande envergure, Steadfast Jaguar 06, qui a eu lieu en juin 2006 dans les îles du Cap-Vert. L’endroit avait été choisi pour ses conditions difficiles, l'objectif étant de faire la démonstration et la preuve de la viabilité du concept de NRF.

Au sommet tenu par l'OTAN à Riga en novembre 2006, il a été annoncé que la NRF était tout à fait prête à mener des opérations.

Les modalités de la génération de forces pour la NRF et la composition de cette dernière ont été adaptées deux fois, en 2008 et en 2010. L’objectif était de rendre le processus de génération de forces plus souple, et ainsi de faciliter les contributions de forces, qui devenaient difficiles en raison du rythme opérationnel continuellement élevé du fait des déploiements alliés en Afghanistan, en Iraq et ailleurs dans le monde. Afin d'encourager encore la génération de forces, les Alliés se sont fixé des objectifs nationaux non contraignants pour les contributions de forces.

Le 21 février 2013, les ministres de la Défense des pays de l'OTAN ont décidé que la NRF serait au cœur de l'initiative d'interconnexion des forces, qui vise à maintenir l'état de préparation et l'efficacité au combat des forces de l'OTAN.

Au sommet du pays de Galles, qu'ils ont tenu en septembre 2014 quelques mois après l’annexion illégale et illégitime de la Crimée par la Russie, les Alliés ont décidé de renforcer la NRF et d'établir la force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation (VJTF), de manière à pouvoir déployer des forces en quelques jours pour répondre à tout défi susceptible de survenir. Les Alliés ont également décidé d'organiser un exercice multinational à haute visibilité – « Trident Juncture 2015 » – en Italie, au Portugal et en Espagne. En outre, ils ont lancé en 2016 un programme d'exercices élargis et plus ambitieux, dont la NRF était un élément clé.

Le 5 février 2015, les ministres de la Défense des pays de l'OTAN ont décidé que la VJTF comprendrait une composante terrestre d'environ 5 000 soldats, dotée des éléments aériens, maritimes et SOF appropriés . La France, l'Allemagne, l'Italie, la Pologne, l'Espagne, la Türkiye et le Royaume-Uni ont accepté d'assumer par rotation le rôle de pays-cadre pour la VJTF. Les ministres de la Défense étaient également convenus que la VJTF devrait être opérationnelle avant le sommet de Varsovie, en 2016, objectif qui a été atteint.

Le 9 juin 2015, la VJTF s'est déployée pour la première fois en Pologne dans le cadre de l'exercice Noble Jump, auquel ont participé plus de 2 100 soldats de neuf pays de l’OTAN.

En juin 2015, les ministres de la Défense des pays de l'OTAN ont pris des décisions relatives aux composantes aérienne, maritime et d'opérations spéciales de la NRF renforcée, et ils sont convenus que cette dernière pourrait compter jusqu’à 40 000 soldats. Les ministres ont également pris des mesures visant à accélérer le processus de décision politique et militaire. Ils ont notamment donné au commandant suprême des forces alliées en Europe autorité pour préparer les troupes à intervenir dès que la décision politique en a été prise. Les Alliés ont également approuvé un nouvel instrument de planification préétablie – les plans de réponse graduée –, grâce auquel des plans d'opération exécutables peuvent être établis avec une rapidité exceptionnelle, conformément aux impératifs de disponibilité opérationnelle des forces. Les ministres se sont par ailleurs mis d'accord sur l'établissement d'un nouveau QG permanent de groupement de soutien logistique interarmées au sein de la structure de commandement de l'OTAN.

En octobre 2015, les ministres de la Défense des pays de l’OTAN ont approuvé la version finale du concept militaire de NRF renforcée, y compris ses dispositions de commandement et de contrôle.

À l'occasion de l'exercice Trident Juncture fin 2015, la VJTF a été mise à l'épreuve et certifiée pour 2016. Cet exercice a également permis de certifier le quartier général de la NRF pour 2016, à savoir le JFC de Brunssum.

Le 10 février 2016, les ministres de la Défense ont déclaré la capacité opérationnelle initiale (IOC) de l'initiative JISR (renseignement, surveillance et reconnaissance interarmées) de l’OTAN. Cette IOC visait essentiellement à favoriser une meilleure connaissance de la situation au sein de la NRF, par une maîtrise accrue de la collecte, du traitement et de l'échange du renseignement.

Au sommet de Varsovie, le 9 juillet 2016, les dirigeants des pays de l’Alliance se sont félicités du renforcement de la NRF et de la création d'une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation (VJTF), capable de commencer à se déployer sous deux à trois jours.

Pendant l'exercice Trident Juncture 18, qui s’est déroulé en Norvège du 25 octobre au 7 novembre 2018, la VJTF a été mise à l’épreuve et l’exercice a permis de certifier une brigade allemande – la 9e brigade blindée – pour 2019. Quelque 51 000 personnels venant de pays membres et de pays partenaires ont participé à cet exercice, notamment six brigades de forces terrestres ainsi que des forces terrestres de la marine soutenues par des forces aériennes et maritimes et par des unités de forces d’opérations spéciales. L’exercice était axé principalement sur l'aptitude de l’OTAN à mobiliser rapidement des personnels et des blindés dans toute l’Europe.

Au cours de l'exercice Noble Jump II 21 (19 mai - 1er juin 2021), des éléments terrestres de la VJTF ont été déployés en Roumanie. Environ 4 000 soldats originaires de 12 pays ont été mobilisés. Le Quartier général de la Division multinationale Sud-Est et l’unité d’intégration des forces OTAN ont facilité ce déploiement. Par ailleurs, l’exercice OTAN interarmées de grande envergure Steadfast Defender 21 (20 mai - 22 juin) a porté essentiellement sur le renforcement de la VJTF dans l’ensemble de la région Atlantique et de l’Europe.

En juin 2021, les dirigeants des pays de l’Alliance ont décidé de renforcer et de moderniser davantage encore la structure de forces de l’OTAN, notamment en apportant des modifications à la NRF. 

En août 2021, des éléments de la NRF ont été activés à l’appui de l’évacuation et de la réinstallation des Afghans ayant travaillé aux côtés de l’OTAN ainsi que des membres de leur famille.

En février 2022, en réponse à l’invasion à grande échelle de l'Ukraine, pays partenaire, lancée par la Russie et face à la menace accrue pesant sur le territoire de l’Alliance, l’OTAN a activé des éléments à haut niveau de préparation de la NRF pour la première fois dans le cadre d’une mission de dissuasion et de défense. 

En mars et avril 2022, des éléments de la NRF ont participé en Norvège à l'exercice Cold Response 2022, qui a réuni plus de 30 000 soldats de 27 pays. Cet exercice a permis de vérifier l'aptitude de la NRF à venir en renfort de la Norvège et à s'unir aux forces armées d'autres Alliés et partenaires pour défendre le territoire de l'OTAN.

Au sommet de Madrid de juin 2022, les dirigeants des pays de l’OTAN ont approuvé un nouveau modèle de forces, capables d’intervenir à une échelle bien plus grande que la NRF et ayant un niveau de préparation bien plus élevé que cette dernière. Ce modèle dote l’Alliance d’une plus vaste réserve de forces à haut niveau de préparation dans divers milieux – terre, mer, air et cyber –, lesquelles peuvent être préaffectées à l’exécution de plans spécifiques pour la défense des Alliés.

Dans le prolongement des décisions prises à Madrid, les dirigeants des pays de l’OTAN ont approuvé, au sommet de Vilnius, en juillet 2023, la création d’une nouvelle génération de plans de défense régionaux et la mise en place d’une force de réaction alliée multinationale et multidomaine à très haut niveau de préparation (ARF) dans le cadre du modèle de forces de l'OTAN. Grâce à cette force, l’OTAN continue de disposer d'options de réponse flexible et rapide à l'appui de ses trois tâches fondamentales.

La transition vers le nouveau modèle de forces de l’OTAN s’est achevée le 1er juillet 2024. Comme le général James Jones, alors SACEUR, l’avait déclaré au sommet de Prague de 2002, l’Alliance a besoin de petites forces agiles et robustes qui peuvent être déployées pour gérer des crises ou mener des opérations hors zone ; mais l’environnement de sécurité ayant évolué depuis, il lui faut aussi pouvoir masser à nouveau des unités plus grandes, capables d’assurer la dissuasion et la défense du territoire. C’est à ces deux besoins que le modèle de forces de l'OTAN et la force de réaction alliée répondent.