Point de presse

du secrétaire général de l’OTAN, M. Jens Stoltenberg, après la réunion du Conseil OTAN-Russie

  • 20 Apr. 2016 -
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  • Mis à jour le: 20 Apr. 2016 18:36

Press point by NATO Secretary General Jens Stoltenberg following the NATO-Russia Council meeting

Mesdames, Messieurs,

Je viens de présider une réunion du Conseil OTAN-Russie, où nous sommes tous convenus qu’il était dans notre intérêt de maintenir ouvertes les voies du dialogue politique.

Le dialogue politique entre pays qui appartiennent tous à la zone euro-atlantique est à la fois nécessaire et utile, en particulier – et c’est le cas aujourd’hui – en période de tension.

Mais il ne s’agit pas pour autant d’un retour à la normale dans nos relations.

À notre réunion, nous avons abordé trois sujets importants.

La crise en Ukraine et alentour. Les questions liées aux activités militaires, ainsi que la transparence et la réduction des risques.

Puis la situation en Afghanistan sur le plan de la sécurité, et les menaces terroristes dans la région.

Nous avons eu un débat franc et sérieux.

Les pays membres de l’OTAN et la Russie ont des points de vue très différents.

Mais chacun a écouté ce que l’autre avait à dire.

Je commencerai par la situation en Ukraine. Parce que l’état actuel des relations entre l’OTAN et la Russie est dû aux actes que cette dernière a commis à l’encontre de l’Ukraine.

Les membres de l’Alliance ont été clairs : ils maintiennent fermement leur soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Les Alliés ne reconnaissent pas l’annexion, illégale, de la Crimée par la Russie.

Nous avons souligné que la multiplication des violations du cessez-le-feu constatée ces derniers jours dans l’est de l’Ukraine était extrêmement inquiétante.

Tout comme le sont les incidents récents où des observateurs de l’OSCE ont été visés.

Les vingt-neuf membres du Conseil OTAN-Russie sont convenus aujourd’hui de la nécessité d’une mise en application rapide de l’intégralité des accords de Minsk.

Les signataires des accords doivent s’acquitter de leurs engagements.

Et la Russie a un rôle important à cet égard.

Le respect du droit qu’a tout pays de choisir ses propres dispositions de sécurité est l’un des principes fondamentaux sur lesquels repose le Conseil OTAN-Russie. Ce principe doit être respecté en paroles comme en actes.

Nous avons ensuite évoqué la question de la transparence et de la réduction des risques.

Il nous incombe de garantir la prévisibilité, la confiance et la stabilité dans toute notre région. Les forces armées de tous les pays et de toutes les alliances militaires ont le droit de mener des exercices. Mais ces dernières années, les Alliés ont observé une diminution de la transparence dans le cadre des activités militaires, qui est allée de pair avec une augmentation de l'activité et des forces militaires, et avec des discours musclés. Une telle combinaison est dangereuse. 

Les pays de l'Alliance se sont dits préoccupés par les incidents impliquant des avions militaires russes qui sont survenus la semaine dernière dans la région de la Baltique. Il est important de réfléchir aux mesures que chacun d'entre nous peut prendre pour accroître la transparence et la prévisibilité.

Dans le cadre de l'OSCE, tous les pays de l'OTAN et la Russie ont approuvé des règles régissant l'organisation d'activités militaires en Europe, y compris pour ce qui est de l'observation et de la notification des exercices. Ces règles doivent être respectées.

L'Acte fondateur OTAN-Russie reconnaît que le renforcement de l'OSCE permettra de prévenir toute possibilité de retour à une Europe de division et de confrontation.

Plusieurs pays de l'OTAN ont formulé des propositions concrètes sur la manière de moderniser le Document de Vienne concernant la transparence militaire.

Il est important que chacun participe de manière constructive à ces travaux. Une plus grande transparence militaire peut contribuer à une plus grande sécurité en Europe. Tant l'OTAN que la Russie y ont intérêt.

Nous avons également parlé de l'Afghanistan. Les forces de sécurité afghanes sont confrontées à un environnement de sécurité difficile, mais elles sont performantes et motivées. L'OTAN reste déterminée à les soutenir. Tous les pays doivent contribuer à aider l'Afghanistan à atteindre son objectif de stabilité et de sécurité.

Il y a entre l'OTAN et la Russie des désaccords profonds et persistants. La réunion d'aujourd'hui n'y a rien changé.

Les pays de l'Alliance maintiennent que la coopération pratique ne pourra pas être rétablie tant que la Russie ne sera pas revenue au respect du droit international.

Mais les voies de communication resteront ouvertes.

Surtout en période de fortes tensions, un dialogue politique est nécessaire pour discuter de nos divergences et réduire le risque d'incidents militaires.

Si vous avez des questions, je suis prêt à y répondre.