Le Japon : le plus ancien partenaire de l'OTAN dans la région Asie-Pacifique
Sur la base des premiers contacts engagés au début des années 1990, l'OTAN et le Japon ont développé au cours des vingt dernières années un dialogue politique et une coopération pratique dans un large éventail de domaines d'intérêt mutuel. La stabilisation de l'Afghanistan et la coopération face aux défis de sécurité émergents sont des priorités majeures. L'étendue de cette coopération et la vision stratégique sous-jacente sont mises en évidence dans la déclaration politique conjointe qui a été signée lors de la récente visite du secrétaire général de l'OTAN à Tokyo, du 13 au 16 avril.
« Le Japon est le plus ancien de nos partenaires mondiaux », a déclaré le secrétaire général de l'OTAN, M. Anders Fogh Rasmussen, dans un discours au Club de la presse japonaise. « Ce partenariat de longue date est naturel. Parce que l'OTAN et le Japon sont attachés aux mêmes principes. Nous partageons en effet les mêmes valeurs. Nous partageons les mêmes défis de sécurité. Et nous partageons la même volonté de travailler ensemble. Nous pouvons ainsi aider les Nations Unies et la communauté internationale à renforcer le système international fondé sur des règles. Et à construire la sécurité et la stabilité – dans nos régions, et au‑delà ».
Faisant valoir le caractère complexe, imprévisible et potentiellement létal des défis de sécurité dans un monde de plus en plus interconnecté, M. Rasmussen a souligné l'importance pour l'Alliance de dialoguer avec les partenaires de la région Asie-Pacifique, comme le Japon. « Nos économies, nos populations, notre sécurité – tous ces éléments sont étroitement liés ».
« Nous voyons combien le développement et la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs augmentent les tensions dans des régions du monde d'une importance stratégique, notamment ici, dans la région Asie-Pacifique. Nous constatons que les perturbations causées à nos moyens de transport, à nos systèmes d'information et à nos approvisionnements énergétiques peuvent avoir des répercussions considérables sur les personnes, les pays et l'économie mondiale », a-t-il expliqué.
« La géographie et l'éloignement ne suffisent plus à nous protéger. Aucun pays, aucun continent n'est à l'abri de ces nouveaux défis de sécurité mondiaux. Et aucun pays ni continent n'est à même d'y faire face seul », a‑t‑il souligné.
Le secrétaire général a profité de sa visite pour remercier le peuple et le gouvernement japonais pour « le soutien considérable et constant que le Japon apporte à l'OTAN depuis 20 ans ».
Soutien aux opérations de stabilisation
Dans les Balkans, où l'OTAN a déployé ses premières opérations de maintien de la paix dans les années 1990, le Japon a joué un rôle important en tant que principal contributeur à une paix et à une stabilité durables, grâce à son soutien à la reconstruction et au développement économique.
En Afghanistan, le Japon apporte depuis une dizaine d'années un soutien précieux à la Force internationale d'assistance à la sécurité dirigée par l'OTAN, et au développement des forces de sécurité nationales afghanes, ainsi qu'à l'aide humanitaire et à la reconstruction.
Le Japon a contribué à mobiliser le soutien de la communauté internationale au processus de développement en cours en Afghanistan en organisant la conférence de Tokyo, tenue en juillet 2012. Il a d'ailleurs lui-même promis une aide de 5 milliards de dollars sur une période de cinq ans (2009-2013).
Précédemment, le Japon avait appuyé les efforts de désarmement, de démobilisation et de réintégration des anciens combattants, et il continue de soutenir les initiatives visant à réintégrer les insurgés dans le cadre du programme afghan pour la paix et la réintégration.
Qui plus est, le Japon a apporté une contribution précieuse au fonds d'affectation spéciale consacré à l'armée nationale afghane (ANA), qui a pour objet l'équipement et le maintien en puissance de l'ANA, l'alphabétisation et l’achat de fournitures médicales. Le Japon a également contribué généreusement à un projet dont l'objectif était d'améliorer la gestion des stocks et la sécurité physique des munitions.
De plus, depuis 2007, le Japon contribue tout aussi généreusement au fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour l'ordre public en Afghanistan (LOFTA), qui sert essentiellement à financer la rémunération et la formation de la police afghane.
Le Japon apporte également, depuis 2007, un soutien financier à des projets au niveau local, dans un certain nombre de régions d'Afghanistan, contribuant ainsi à la construction de routes, de puits, de cliniques et d'écoles, et apportant une aide à de nombreux projets de développement rural.
Cette approche multidimensionnelle vise à créer les conditions de sécurité dont les Afghans ont besoin pour prendre en main la reconstruction de leur pays, et à leur fournir les outils nécessaires pour se développer, tout en apportant des soins immédiats à ceux qui en ont le plus besoin.
Coopération élargie
Aujourd'hui, la coopération avec le Japon ne se limite pas à l'Afghanistan. En effet, le Japon soutient actuellement un projet de gestion des stocks de munitions parrainé par l'OTAN au Tadjikistan et, dans le passé, il a contribué à un projet de nettoyage de terrains contaminés et d'élimination, en toute sécurité, de munitions explosives non explosées en Azerbaïdjan.
En outre, la force d'autodéfense maritime du Japon a aidé les navires de l'OTAN à empêcher des attaques de pirates dans le Golfe d’Aden.
La déclaration politique conjointe signée à Tokyo énumère les domaines dans lesquels l'OTAN et le Japon souhaitent intensifier le dialogue politique et approfondir la coopération pratique, à savoir la gestion de crise, les opérations de soutien de la paix et le secours en cas de catastrophe, ainsi que la défense contre les menaces émergentes posées par les missiles, la piraterie ou les cyberattaques.
« En travaillant ensemble, l'OTAN et le Japon peuvent continuer de renforcer leur partenariat. De promouvoir leurs valeurs. Et de renforcer la sécurité et la stabilité pour le bien de tous », a déclaré le secrétaire général de l'OTAN.