20 années de collaboration scientifique avec les partenaires au service du progrès et de la paix

  • 24 Oct. 2012 -
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  • Mis à jour le: 26 Oct. 2012 17:28

La première réunion formelle de ce qui était alors le Comité scientifique de l'OTAN avec des représentants de pays d'Europe centrale et orientale s'est tenue il y a vingt ans, en octobre 1992. C'est ainsi que le programme scientifique de l'OTAN a été ouvert aux pays partenaires, après la fin de la Guerre froide. L'ouverture aux communautés scientifiques était considérée comme de nature à favoriser une coopération internationale dont on allait ensuite pouvoir tirer parti au service de la paix.

L'ouverture du programme scientifique de l'OTAN aux partenaires s'est inscrite dans le prolongement de la décision prise par les dirigeants des pays alliés, au sommet de Rome de novembre 1991, de renforcer la coopération scientifique non militaire entre l'OTAN et les pays de l'ancien Pacte de Varsovie. Ces pays avaient également été invités à adhérer au Conseil de coopération nord-atlantique, forum pour le dialogue et la coopération sur la sécurité qui a tenu sa réunion inaugurale en décembre 1991.

L'universalité, l'objectivité et la confiance dans le jugement des pairs sont inhérentes au processus scientifique, ce qui confère aux communautés scientifiques une aptitude naturelle à la coopération internationale. En outre, les scientifiques bénéficient en général d'un grand respect dans leurs communautés. Les fondateurs du Programme scientifique de l'OTAN en 1958 – les « Trois Sages », à savoir les ministres des Affaires étrangères de la Norvège, M. Halvard Lange, de l’Italie, M. Gaetano Martino, et du Canada, M. Lester Pearson, ont affirmé que « le progrès scientifique et technique pouvait être déterminant pour la sécurité des nations et pour leur position dans le monde ».

On a donc estimé que promouvoir la constitution de réseaux et la collaboration entre scientifiques face à des problèmes communs pourrait contribuer à accroître la compréhension et la confiance. La science permet à la fois de trouver des réponses à des questions essentielles et de mettre en relation les pays.

Lors d'une rencontre réunissant des scientifiques de 104 pays au Vatican en 1993, le professeur Antonio Zichichi, qui représentait alors l'Italie au Comité scientifique de l'OTAN, a abordé avec le pape Jean-Paul II les activités de l'OTAN visant à promouvoir la coopération scientifique avec ses anciens adversaires. Évoquant ensuite cette rencontre, il a expliqué que « Sa Sainteté s'est déclarée d'avis que la priorité absolue pour la science consiste à protéger l'homme et son environnement et qu'une collaboration à cet égard avec les scientifiques d'Europe centrale et orientale peut contribuer à la paix sur le continent ».

Élargir les réseaux

En 1999, la coopération s'étendait déjà aux sept pays participant au Dialogue méditerranéen de l'OTAN (Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Mauritanie, Maroc et Tunisie). De plus, la règle voulait que des scientifiques des pays partenaires participent à toutes les activités parrainées par le programme scientifique de l'OTAN.

À l'occasion du 50e anniversaire du programme, en 2008, Jean-François Bureau, alorsprésident du Comité pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS) et secrétaire général adjoint pour la diplomatie publique affirmait ceci : « La vaste palette de thèmes traités s'inscrivent dans le cadre d'une approche exploratoire, qui a pour but d'aider l'Alliance et ses Partenaires à cerner les défis à venir, d'étendre le champ des connaissances et d'obtenir un soutien accru des opinions publiques ».

En 2010, les experts des pays participant à l'Initiative de coopération d'Istanbul (ICI) de l'OTAN (Bahreïn, Koweït, Qatar et Émirats arabes unis) se sont vus offrir la possibilité de collaborer au programme SPS. Plus récemment, une collaboration a été engagée avec des partenaires mondiaux, comme la Mongolie, le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

Promouvoir la collaboration

Au fil des années, les activités scientifiques parrainées par l'OTAN ont permis de financer des projets de recherche conjoints, la participation à des ateliers, des instituts de formation et d'étude, des visites d'experts et des bourses scientifiques dans des domaines tels que la physique et l'ingénierie, les sciences de la vie, la dynamique humaine et sociétale, les technologies de désarmement, la politique scientifique et technologique, les technologies de pointe, la constitution de réseaux informatiques, les sciences de l'environnement et de la terre.

Aujourd'hui, le programme SPS de l'OTAN donne la priorité à la recherche et à la collaboration dans les domaines de la science et de la sécurité civiles, afin de favoriser une coopération mutuellement bénéfique sur des questions d'intérêt commun.

Chaque année, environ 10 000 scientifiques participent aux activités SPS. Le partage du savoir-faire dans des domaines à la pointe de la recherche et de la technologie profite aux pays participants. Environ 400 instituts sont actuellement associés à plus de 100 activités parrainées par le programme SPS.

Suite à la signature d'un accord entre le Comité SPS de l'OTAN et le ministère russe de la Science et de la technologie, un programme particulier de soutien à la coopération entre scientifiques et experts originaires de Russie et des pays de l'OTAN a également été mis en place dans le cadre du programme SPS. Actuellement, le Comité SPS du Conseil OTAN-Russie accorde une grande importance à la détection des explosifs, notamment au projet STANDEX (détection à distance des explosifs), qui vise à développer des technologies qui permettront la détection des explosifs dans les réseaux de transport en commun, et à faire avancer la recherche en matière de lutte contre les engins explosifs improvisés. En 2002, un groupe d'experts sur les conséquences psychologiques et sociologiques du terrorisme a également été constitué. Il s'agissait du premier groupe d'experts créé dans le cadre du Comité SPS du COR.

Faire face aux défis de sécurité émergents

De nombreux projets SPS visent à promouvoir la coopération régionale pour une bonne communication sur les sujets de préoccupation communs.

Les pays partenaires ont bénéficié d'une aide pour structurer leurs programmes de recherche et mettre sur pied des infrastructures. On peut notamment citer le grand projet de constitution de réseaux informatiques et d'accès internet connu sous le nom de « Route de la soie virtuelle », qui a d'abord été lancé en Asie centrale et dans le Caucase et qui a par la suite été étendu aux universités ainsi qu'à certaines institutions gouvernementales en Afghanistan.

Dans le Sud-Caucase par exemple, des projets sont en cours pour surveiller la pollution des rivières, et pour développer les capacités et promouvoir la coopération transfrontalière après un tremblement de terre.

Un projet auquel participent le Bélarus et l'Ukraine a pour but de mettre au point un système moderne de prévision et de surveillance des risques de crue de la rivière Pripiat. Cette région connaît souvent des crues importantes, qui détruisent les cultures et mettent en danger les personnes et les biens, sans oublier le risque de contamination radioactive puisque la rivière traverse la zone d'exclusion de Tchernobyl.

Le projet relatif à l'élimination des stocks de Melanj (dangereux comburant de propergol) ayant été mené à bonne fin en Azerbaïdjan, une activité similaire a été conduite en Ouzbékistan.

Des scientifiques et des experts de pays du Dialogue méditerranéen ont été associés à plusieurs projets et activités SPS. Les recherches menées dans les domaines de la gestion des ressources en eau (Jordanie, Israël), de la lutte contre la désertification (Jordanie, Égypte, Algérie, Maroc), de la prévision et de la prévention des catastrophes naturelles (Mauritanie) et de la lutte contre le terrorisme (Israël) ont donné de bons résultats.