L'OTAN consacre un atelier aux risques pesant sur l'Alliance dans le domaine de l'énergie et de l'environnement

  • 17 Sep. 2012 -
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  • Mis à jour le: 09 Nov. 2012 11:26

Manque de nourriture, catastrophes naturelles, gestion et distribution de ressources en eau limitées, interruption des approvisionnements énergétiques essentiels : autant d'exemples de facteurs apparemment sans rapport entre eux qui peuvent avoir des incidences sur la sécurité. Le 17 septembre, l'OTAN a consacré un atelier à l'étude des interactions entre ces facteurs et vulnérabilités ; il s'agissait également d'examiner comment ils pourraient toucher les pays membres de l'Alliance et comment celle-ci pourrait se prémunir contre ces risques de sécurité.

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Dans un monde interconnecté, l'OTAN doit être en mesure de répondre aux défis de sécurité tenant à la raréfaction des ressources et à des facteurs environnementaux. La stabilité de l'approvisionnement en énergie, par exemple, est plus qu'une question de ressources, il s'agit d'un enjeu indissociable de la sécurité internationale.

« Je crois que les questions énergétiques interviennent de plus en plus dans les relations internationales, et notamment dans les relations internationales de sécurité », déclare Michael Rühle, chef de la Section Sécurité énergétique à l'OTAN (Division Défis de sécurité émergents).

Les pays ne peuvent plus tabler sur la pérennité des ressources énergétiques dont ils dépendent actuellement. « Dans le domaine de l'énergie, nous avons construit nos infrastructures en partant du principe que ce qui existait ne changerait pas ; or, la situation est en train de changer radicalement, on le constate partout dans le monde », souligne Cleo Paskal, chercheuse associée à Chatham House.

L'atelier, qui s'est tenu à Bruxelles (Belgique), a rassemblé des spécialistes du climat et de l'énergie, des représentants de groupes de réflexion et d'instituts de recherche ainsi que des civils et des militaires de l'OTAN, autour d'un exercice de simulation. Il a été proposé aux participants de construire et de discuter un certain nombre de scénarios inspirés du monde réel et envisageant les incidences stratégiques des questions énergétiques et environnementales sur la sécurité.

« Ce qui se passe dans l'Arctique ne concerne pas uniquement l'Arctique », souligne Chad Briggs, de l'Initiative Minerva sur la sécurité énergétique et environnementale mise sur pied par l'Air University (centre de formation de l'Armée de l'air des États-Unis situé à la base aérienne de Maxwell en Alabama).

L'objectif de l'atelier n'était pas de prédire les crises à venir mais de mieux comprendre les divers facteurs d'instabilité. Les participants espéraient ainsi élargir leurs horizons en matière stratégique.

« L'un des buts de l'atelier était de penser l'impensable, de prévoir l'imprévisible », précise Farshad Mohammad-Avvali, consultant auprès de la Section Sécurité énergétique à l'OTAN, qui organisait l'atelier.

Chad Briggs et Tracy Walstrom Briggs, tous deux experts pour l'Initiative Minerva à l'Air University, ont mis au point l'approche fondée sur l'élaboration de scénarios. Financée par le Bureau du secrétaire à la Défense des États-Unis, leur équipe exploite des données scientifiques et géographiques complexes pour en faire des outils de planification militaire.

De prochains ateliers permettront à l'Alliance de mieux cerner les vulnérabilités sur le plan de la sécurité qui peuvent avoir trait aux domaines de l'énergie ou de l'environnement, et de prendre ensuite ces vulnérabilités en considération dans son processus de planification préétablie.