Coup de projecteur sur la non prolifération, la maîtrise des armements et le désarmement pour la première grande réunion avec les pays partenaires depuis le sommet de Chicago
La conférence annuelle de l'OTAN sur la maîtrise des armements, le désarmement et la non prolifération dans le domaine des armes de destruction massive (ADM) s'est ouverte à Budapest le 14 juin, à l'invitation du ministère hongrois des Affaires étrangères. Cette manifestation phare en matière de non prolifération, dont c’était la huitième édition, a réuni de hauts responsables de différents pays répartis sur cinq continents, ainsi que de diverses organisations internationales et institutions universitaires.
Quelques semaines après le sommet de Chicago, la conférence a rassemblé 130 hauts responsables chargés de la non‑prolifération, qui représentaient une soixantaine de pays et organisations. « Le grand nombre de participants à cette conférence prouve que nous restons confrontés à des défis graves et persistants dans ce domaine. Mais il démontre aussi avec force notre détermination à coopérer pour répondre à ces défis », a déclaré le secrétaire général délégué, l'ambassadeur Alexander Vershbow, qui s'adressait aux participants en direct depuis Bruxelles par liaison vidéo. Il a redit que la prolifération des ADM et de leurs vecteurs « menace notre vision commune qui est de créer les conditions nécessaires à un monde sans armes nucléaires, conformément aux objectifs énoncés dans le Traité sur la non‑prolifération des armes nucléaires ».

Dans ses observations liminaires, le ministre hongrois des Affaires étrangères, M. János Martonyi, a souligné que cette conférence « rassemble des représentants du monde entier, dans un cadre informel, qui permet d'échanger librement des points de vue sur des thèmes très délicats en rapport avec les ADM ». Il a également rappelé que la « sécurité coopérative », qui constitue l'une des trois tâches fondamentales inscrites dans le concept stratégique de l'OTAN, « signifie que l'Alliance s'emploiera activement à renforcer la sécurité internationale avec ses partenaires, y compris en contribuant à la maîtrise des armements, à la non‑prolifération et au désarmement. »
Le secrétaire général adjoint de l’OTAN pour les défis de sécurité émergents, l'ambassadeur Gábor Iklódy, président de la conférence, a souligné que « la réunion d'aujourd'hui vient à point nommé dans la mesure où, sur le plan de la prolifération, le paysage devient de plus en plus complexe et inquiétant ». L'ambassadeur Iklódy a décrit les cas très préoccupants en matière de prolifération qui ont tous retenu l'attention du Conseil de sécurité de l'ONU et des organisations internationales spécialisées ces dernières années et qui conservent la même acuité, mettant ainsi en péril le régime de non‑prolifération. Il a néanmoins souligné que « même si ces évolutions suscitent des préoccupations graves et légitimes, on constate aussi de fortes évolutions positives, comme le nouveau Traité START, le sommet de Séoul sur la sécurité nucléaire, ou les consultations sur une zone exempte d'ADM au Moyen‑Orient ».
Plus de vingt conférenciers de haut niveau ont fait des exposés sur un large éventail de questions relatives à la prolifération des ADM, jetant les bases du débat ouvert, approfondi et informel qui a suivi et qui a permis à tous les participants de partager leurs points de vue sur les quatre thèmes généraux :
- l'avenir des initiatives et des régimes multilatéraux de non‑prolifération ;
- les menaces et les défis actuels liés à la prolifération sur le plan régional ;
- le terrorisme et la prolifération des ADM ;
- La contribution de l’OTAN aux efforts internationaux sur le plan de la maîtrise des armements, du désarmement et de la non‑prolifération dans le domaine des ADM.
Les participants à la conférence venaient d'États membres de l'OTAN et de pays partenaires du monde entier ; étaient notamment représentés le Conseil de partenariat euro‑atlantique, le Dialogue méditerranéen, l'Initiative de coopération d'Istanbul ainsi que plusieurs pays d'Asie et du Pacifique. Au rang des organisations internationales figuraient des orateurs et des participants de l'ONU, de l'Union européenne, de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et de l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), dont le secrétaire exécutif, l'ambassadeur Tibor Tóth, a présenté le discours introductif lors du dîner.
D'autres conférences sur les défis liés à la prolifération des ADM ont eu lieu précédemment à Rome (2004), à Sofia (2005), à Vilnius (2007), à Berlin (2008), à Varsovie (2009), à Prague (2010) et à Bergen (2011). La conférence de Budapest s'est toutefois caractérisée par un nombre sans précédent de participants de 30 pays partenaires, ainsi que par une proportion élevée d'ambassadeurs et de directeurs de la non‑prolifération venant des capitales. Comme les années précédentes, la conférence s'est tenue suivant les règles de Chatham House.
Au cœur de l’événement
Message vidéo adressé par le secrétaire général délégué de l'OTAN, l'ambassadeur Alexander Vershbow, à la huitième édition de la conférence annuelle de l'OTAN sur la maîtrise des armements, le désarmement et la non‑prolifération – Budapest, le 14 juin 2012.