Les forces aériennes afghanes déploient leurs ailes
Soucieux de préparer l'Afghanistan pour l'avenir, les partenaires de la coalition participant à la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) de l'OTAN travaillent avec les forces afghanes afin de former celles ci à l'exécution des divers types de missions nécessaires pour promouvoir la stabilité dans leur pays. À l'heure actuelle, les forces de la coalition de l'OTAN assurent presque la totalité du soutien de l'aviation dans le sud ouest de l'Afghanistan.
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Démontrant les progrès accomplis à ce jour, les forces aériennes de l'armée nationale afghane (ANA) ont récemment mené à bien leur première évacuation sanitaire héliportée sans assistance, en transportant un patient stabilisé du camp Shorabak, dans la province du Helmand, jusqu'à l'aérodrome de Kandahar.
« Ils sont capables de tout faire, depuis la planification jusqu'au lancement de missions, tout seuls », déclare le sergent‑chef Steven Guillen (U.S. Air Force), conseiller aéromédical auprès du 441e Air Expeditionary Advisory Squadron basé à Kandahar, en Afghanistan.
Apprendre grâce à l'expertise de la FIAS
Une évacuation sanitaire aérienne réussie exige une bonne formation, tant pour les pilotes que pour le personnel médical et le personnel d'entretien des appareils. Par conséquent, lorsque les Afghans ont commencé à former leurs propres troupes à des tâches d'évacuation sanitaire aérienne, ils recevaient toujours un important soutien de la part des soldats de la FIAS.
Dans le passé, les responsables du mentorat OTAN étaient chargés de préparer et de contrôler les patients et les vols, mais au cours des derniers mois, les membres des forces aériennes afghanes ont gagné en compétence.
Aujourd'hui, les pilotes afghans sont aux commandes de leurs avions dans tout le pays et ils volent tous les jours, assurant le transport des personnes ayant besoin d'une aide médicale. Parmi les lieux desservis, il faut citer Kaboul, l'aérodrome de Kandahar, le camp Bastion et le camp Shorabak de l'ANA dans la province du Helmand.
« À présent, il y a des instructeurs de pilotes afghans », déclare Guillen. « Ils assurent la formation de leurs compatriotes. »
Progresser vers l'autonomie afghane
Les forces aériennes afghanes, qui ont été créées en 2008, comptent actuellement plus de 4000 membres et près de 60 aéronefs, dont les hélicoptères Mi‑17 utilisés pour l'évacuation sanitaire aérienne. D'ici à 2016, les forces aériennes devraient être pleinement opérationnelles, avec une flotte de 140 appareils et un personnel de plus de 8000 membres.
L'escadron de Guillen forme et aide les forces afghanes dans leurs efforts visant à parvenir à une puissance aérienne performante en Afghanistan. Il explique que des unités comme le 441e escadron sont réparties sur tout l'Afghanistan, avec le but commun de permettre aux forces aériennes afghanes d'opérer de façon indépendante.
Le commandant Abdul Wadud, pilote instructeur au sein des forces aériennes afghanes, dit avoir constaté des progrès continus dans l'évolution militaire de l'Afghanistan avec le soutien des troupes de l'OTAN.
« Les pilotes n'étaient même pas autorisés à voler de Bastion à [Kandahar], » indique le commandant Wadud à propos des forces afghanes avant le lancement de la formation assurée par la FIAS. « Ils peuvent désormais se rendre dans d'autres endroits qui leurs étaient interdits. Les gens estiment que nous avons des forces aériennes compétentes, alors l'efficacité est au rendez‑vous. »
Wadud voit dans la réduction des effectifs de l'OTAN une opportunité pour les forces afghanes autochtones.
« Toute l'équipe souhaite un avenir meilleur pour notre pays », ajoute‑t‑il. Ce moment viendra quand nos propres forces pourront être autonomes. »
Mais les soldats afghans comme les troupes de l'OTAN s'accordent à dire que les forces afghanes ne sont pas encore totalement indépendantes. Les forces de l'OTAN continueront d'assurer une supervision logistique et un soutien général au profit des forces aériennes afghanes, même si celles‑ci sont parvenues à atténuer leur dépendance à l'égard de la coalition.
Des perspectives optimistes
Le personnel médical de l'OTAN assure toujours le soutien des patients nécessitant un traitement médical immédiat qui « exigerait différentes compétences médicales qu'ils n'auraient peut‑être pas encore l'habitude de gérer », explique Guillen. Néanmoins, le personnel médical afghan est avide d'apprendre et motivé par les opportunités qui s'offrent à lui.
« Nous avons beaucoup de chance de pouvoir compter sur les médecins et personnels médicaux afghans », affirme le commandant Charla Morgan (US Air Force), médecin de l'air auprès du 738e Air Expeditionary Advisory Group, basé à l'aérodrome de Kandahar. « Nous avons de la chance de pouvoir compter sur des personnes qui font preuve du professionnalisme requis pour travailler en tant que médecins », ajoute‑t‑elle.
Outre les compétences médicales, la disponibilité des aéronefs et l'entretien de ceux‑ci constituent d'autres difficultés à surmonter par les forces afghanes dans leur quête d'autonomie. En dépit de ces difficultés, les personnes directement concernées par l'avenir de l'Afghanistan sont optimistes.
« C'était de bon augure de voir [les Afghans] agir seuls », déclare le second maître James Briggs (forces navales des États‑Unis), qui assure un mentorat auprès des médecins du 215e corps afghan. « L'aptitude des Afghans à faire leur travail, c'est notre billet de retour. »