La mission OTAN de formation assure l'alphabétisation des forces de sécurité
Le programme d'alphabétisation des forces de sécurité nationales afghanes est en cours depuis quelque temps déjà. Plus de 99 000 soldats et agents de police suivent ou ont déjà suivi ce programme. La réalisation de l'objectif – améliorer le professionnalisme des forces de sécurité – est donc en bonne voie.
Actuellement, quelque 83 000 membres des forces de sécurité nationales afghanes suivent des cours d'alphabétisation dans des centres de formation répartis dans l'ensemble du pays. Certains cours se donnent même dans des postes de police ou de contrôle.
« Le but du programme est d'assurer l'alphabétisation fonctionnelle – ce qui inclut le calcul – de la police nationale afghane (ANP) et de l'armée nationale afghane (ANA) », explique le commandant Jeremy Burnan, chef de la branche Alphabétisation de la mission OTAN de formation en Afghanistan (NTM-A). « La formation de base de toutes les nouvelles recrues – tant au sein de la police que de l'armée – inclut des cours d'alphabétisation. Le but est d'atteindre le niveau de compétence 1, qui correspond à 64 heures de cours », précise-t-il.
Comme l'indique le commandant, la taille des groupes est très variable. « Nous essayons de ne pas aller au-delà de 33 personnes par groupe, mais il n'y a pas de minimum », dit‑il. « Il nous arrive donc de donner cours à un groupe de 33 étudiants dans un centre, et à un tout petit groupe dans un autre ».
Le commandant Burnan affirme que la meilleure façon d'établir le contact avec les troupes est d'aller sur place leur proposer ces formations, c'est pourquoi les cours se donnent sur plus de 700 sites à travers tout le pays.
« Pour l'heure, le plus gros groupe sur un même site compte 5 600 étudiants », explique-t-il. Il s'agit du Centre d'entraînement militaire de Kaboul. Bien sûr, les cours se donnent en plusieurs groupes et à des heures différentes.
Le commandant Burnan dirige une équipe de 13 personnes (militaires de la coalition, civils afghans et américains) en charge de la gestion du programme. Plus de 2 000 professeurs se consacrent actuellement à ces cours d'alphabétisation.
Le projet a commencé par quelques petits programmes au sein de l'ANP et de l'ANP. Ils ont été suivis par des accords avec la NTM-A, en octobre 2009, puis par la mise en place du programme sous sa forme actuelle, en septembre 2010.
La formation de base de toutes les nouvelles recrues – tant au sein de la police que de l'armée – inclut des cours d'alphabétisation. Le but est d'atteindre le niveau de compétence 1 (basique), qui correspond à 64 heures de cours. Accompagner un étudiant jusqu'à ce premier niveau de compétence coûte environ 30 dollars.
« Les soldats et les agents de police sont très fiers de leurs nouvelles compétences », déclare Burnan. « On nous a rapporté qu'en rentrant chez eux après leur cours quotidien au poste de police, certains agents rassemblaient leur famille et leurs amis pour leur transmettre ce qu'ils avaient appris ce jour-là. Nous avons aussi le cas d'un soldat qui était tellement motivé par les cours d'alphabétisation qu'il s'est inscrit trois fois, dont deux sous un faux nom. Aucun discours ne peut remplacer toutes ces anecdotes. Et n'oublions pas non plus les instructeurs – eux aussi sont fiers de leur rôle et heureux d'avoir réussi à faire bouger les choses en Afghanistan ; et ils parcourent des distances incroyables pour offrir leurs services en notre nom. Certains professeurs vont donner cours à dos d'âne – et les dossiers des étudiants sont parfois transportés de la même façon –, en hélicoptère, voire – c'est arrivé une fois – camouflés dans un bus de nuit », explique-t-il.
« Pour un soldat, avoir une instruction élémentaire est une question de vie ou de mort », ajoute le commandant. « Cela me permet de compter mes munitions – c'est vraiment une question de vie ou de mort. Cela me permet de comprendre les ordres donnés par mon commandant, de comptabiliser mon matériel, de lire une inscription sur une carte – bref, c'est une question de vie ou de mort », dit-il.
Le commandant Burnan souligne également les avantages pour les agents de police.
« L'alphabétisation contribue à l'instauration de l'état de droit », affirme-t-il. « Sans instruction élémentaire, il ne peut y avoir ni droits civils, ni responsabilisation, ni même compréhension de cet état de droit. Avec un minimum d'instruction, je suis capable d'identifier une personne, de rédiger moi-même un rapport, de décrire un incident, y compris par écrit, de lire la législation – je suis alors un agent de police à part entière et un véritable citoyen ».
« La formation des agents de police et des soldats ne devra plus être conditionnée par le manque d'instruction », souligne Burnan. « L'alphabétisation facilitera la formation des forces, elle permettra de diversifier les méthodes d'enseignement des techniques et des connaissances. Et sur le terrain, elle permettra aux chefs de mieux communiquer avec leurs hommes, et inversement », conclut-il.