Un projet relevant d'un fonds d'affectation spéciale pour aider la Géorgie à détruire les mines et les munitions explosives non explosées

  • 22 Jun. 2011 -
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  • Mis à jour le: 27 Jun. 2011 16:30

Les mines et les munitions explosives non explosées (UXO) posent de graves problèmes de sécurité en Géorgie, pays partenaire de l'OTAN dans le Sud-Caucase. Suite à la demande d'assistance adressée à l'OTAN par le gouvernement géorgien, un projet faisant appel à un fonds d'affectation spéciale a été lancé en octobre 2010 pour aider le pays à développer ses capacités en vue de l'élimination, en toute sécurité, des mines, des obus et autres munitions dangereuses non explosées.

Par ailleurs, un centre de réadaptation médicale spécialisé sera doté d'équipements spécifiques, et son personnel bénéficiera d'une formation en vue d'apporter l'aide nécessaire aux personnes grièvement blessées par l'explosion de ce type d'engins.

Les restes explosifs de guerre qui jonchent la campagne géorgienne témoignent de plusieurs décennies de querelles intestines. Le conflit d'août 2008 avec la Russie a encore exacerbé le problème. Pourtant, les conflits armés ne sont pas les seuls responsables de cette pollution. Certaines zones avoisinant les anciennes bases militaires soviétiques – sachant que la Russie a quitté la dernière en 2007 – restent contaminées par des munitions non explosées.

Deux précédents projets financés sur un fonds d'affectation spéciale en Géorgie avaient donné la priorité à la destruction d'anciens stocks d'armes et de munitions soviétiques obsolètes ou excédentaires et mal contrôlés.

« Ce projet-ci permettra à la Géorgie de se doter de la capacité militaire nécessaire pour neutraliser les champs de mines hérités et dépolluer les terres contaminées par des munitions dangereuses lors de précédents conflits. Il permettra également au pays de bénéficier de matériel spécialisé et d'une formation spécifique répondant aux normes internationales », indique le chef de projet chargé de sa supervision, M. David Towndrow, de l'Agence OTAN d'entretien et d'approvisionnement (NAMSA).

Les risques posés par les munitions non explosées

Les munitions et les mines non explosées, et qui n'ont pas été retrouvées, représentent une menace directe pour les habitants, qui risquent à tout moment de perdre la vie ou d'être mutilés, notamment aux alentours des anciennes bases et zones d'entraînement soviétiques. Environ 400 blessés graves ont été dénombrés à ce jour.

Mais les munitions non explosées représentent aussi pour la région une menace plus perfide. En effet, il arrive de plus en plus souvent que des terroristes et des criminels utilisent les substances explosives contenues dans les munitions pour fabriquer des engins explosifs improvisés.

Le projet fournira à la Géorgie les moyens de remédier à cette situation. Au total, 2,87 millions d'euros ont été consacrés à cette initiative, qui est pilotée par la République tchèque, l'Estonie et la Lituanie, et financée par dix autres pays membres ou partenaires de l'OTAN.

Renforcement des capacités

Dans le cadre de ce projet, 66 membres de la brigade du génie militaire géorgienne ont effectué un stage intensif sur les techniques de base du déminage, de la neutralisation des explosifs et munitions (NEM), et des levés techniques, sur les méthodes d'instruction, sur la gestion de l'information et sur d'autres sujets connexes. Ce stage s'est déroulé à l'Agence nationale azerbaïdjanaise de lutte contre les mines (ANAMA), qui dispose d'un centre d'instruction NEM répondant à l'ensemble des normes internationales, et qui se trouve à quelques heures de route à peine de la capitale géorgienne, Tbilissi.

À la fin du mois de mai, les deux groupes de 33 personnels du génie avaient terminé leur formation de base au déminage.

Le capitaine Mamuka Malasidzé, membre de la brigade du génie, a participé à cette formation, et il est très optimiste quant aux résultats. « Grâce aux connaissances et à l'expérience ainsi acquises, nous allons permettre à nos concitoyens de travailler sur leurs terres en toute sécurité, ce que, jusqu'à présent, la contamination rendait impossible. Par ailleurs, il est indispensable que la population prenne conscience du danger que représentent les munitions non explosées. »

La NAMSA fournit les services logistiques nécessaires à la supervision et à la gestion du projet, et les équipements dont les unités du génie ont besoin pour faire leur travail.

En plus des efforts visant à détruire les munitions non explosées et à répondre aux besoins des personnes blessées par des explosions, on est en train de mettre en place un centre de réadaptation médicale spécialisé à l'hôpital militaire de Gori. Des équipements et une formation spécifiques seront fournis aux médecins, au personnel infirmier et aux physiothérapeutes.

« Jusqu'à présent, nous procédions au traitement et à la réadaptation des patients avec le peu de moyens dont nous disposions », nous explique le docteur N. Kervalichvili, chef de la section réadaptation de l'hôpital militaire de Gori.

« L'installation des nouveaux équipements nous permettra de mieux soigner les patients et de les faire bénéficier d'une thérapie mieux adaptée. Ces équipements offrent de nombreuses possibilités différentes, et une aide pourra être apportée aux patients souffrant de diverses pathologies, que cela relève de la traumatologie, de la neurologie, de la chirurgie, ou d'autres spécialités. »