Le Japon : un partenaire apprécié en Afghanistan
Avec une aide dont le montant se chiffre à ce jour à 2,49 milliards de dollars, le Japon s'avère être un partenaire apprécié et fiable pour le soutien des initiatives de développement et de sécurité en Afghanistan. Sa priorité est d'essayer d'équilibrer sécurité et développement pour que l'ensemble des responsabilités puisse être transféré de manière durable au gouvernement afghan. La promesse faite en novembre 2009 d'offrir une aide supplémentaire de 5 milliards de dollars confirme l'engagement du Japon en faveur de la mission de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), et de l'action globale de la communauté internationale pour stabiliser le pays et contribuer à assurer un avenir meilleur à ses habitants.
Équilibrer sécurité et développement
« L'aide que nous apportons en Afghanistan est centrée sur la sécurité et le développement de la région. En effet, nous accordons la priorité aux infrastructures et à la sécurité des civils », expliqueM. Hiroyuki Yamaya, conseiller à l'ambassade du Japon à Bruxelles.
L'aide du Japon couvre quatre catégories : l'aide humanitaire (401 millions de dollars), les processus politiques et la gouvernance (299 millions), l'amélioration de la sécurité (679 millions) et la reconstruction (1,109 milliard).
Même si les contributions pour les deux premières catégories sont très précieuses, c'est sur le plan de l'amélioration de la sécurité et sur celui de la reconstruction que le Japon consent les investissements les plus importants.
« Nous pensons qu'il faut définir des priorités en ce qui concerne les capacités des forces afghanes si l'on veut créer un environnement de sécurité durable », explique M. Yamaya, qui souligne l'importance de la sécurité pour une reconstruction efficace et durable.
De ce fait, le Japon est l'un des principaux contributeurs pour les forces de la police nationale afghane. En effet, il couvre le paiement de la moitié des salaires des forces de police au travers du Fonds d'affectation spéciale pour l'ordre public en Afghanistan (LOFTA) du Programme des Nations Unies pour le développement. Par ailleurs, durant l'exercice financier 2009, le pays a donné à l'armée nationale afghane (ANA) des fournitures médicales dont elle avait grandement besoin pour un montant de 11,5 millions de dollars, auxquels se sont ajoutés 23,8 millions de dollars offerts en février dernier dans le même objectif.
De grands pas ont été accomplis sur la voie du désarmement et de la réintégration des milices et des groupes armés illégaux. Une contribution du Japon à hauteur de 267 millions de dollars a permis de dissoudre 737 des 2000 groupes armés illégaux qui opèrent en Afghanistan. Depuis lors, dans les districts où ces groupes étaient actifs et qui sont tous situés dans le nord du pays, 105 projets de développement ont été menés à bien ou sont en cours d'exécution.
L'engagement du Japon envers la sécurité en Afghanistan s'illustre dans beaucoup d'autres domaines, comme la lutte contre la drogue, le déminage et la gestion des stocks de munitions. Cette approche multidimensionnelle vise à contribuer à créer les conditions de sécurité dont les Afghans ont besoin pour prendre en mains la reconstruction de leur pays.
En ce qui concerne la reconstruction, l'approche japonaise consiste à fournir à la population afghane les outils nécessaires pour se développer et à apporter des soins immédiats à ceux qui en ont le plus besoin. À cet effet, le Japon a aidé à la construction de routes, de puits, de cliniques et d'écoles, et le pays a apporté son assistance dans le cadre de nombreux projets de développement rural.
James Appathurai, le représentant spécial du secrétaire général de l'OTAN pour le Sud-Caucase et l'Asie centrale, a souligné l'importance des efforts déployés par le Japon. « La contribution du Japon en Afghanistan a directement permis de faire la différence dans des secteurs clés comme la reconstruction du pays et la formation des forces de sécurité afghanes, deux éléments essentiels pour l'avenir du pays. Elle montre également qu'il s'agit réellement d'une mission internationale, dans le cadre de laquelle, à travers le monde, des pays importants jouent pleinement leur rôle. »
Renforcer les communautés
C'est la contribution du Japon aux projets des équipes de reconstruction provinciales (PRT) de la FIAS qui illustre le mieux la politique du pays à l'égard de l'Afghanistan. Les PRT sont généralement composées d'environ soixante civils et militaires, qui travaillent dans une province spécifique avec la population locale pour créer un environnement dans lequel la gouvernance est assurée de façon autonome.
Au travers de son mécanisme d'aides financières pour les petits projets locaux de « sécurité à visage humain » (GAGP), le Japon a joué un rôle de chef de file dans la PRT active dans le district de Chagcharan. Dans le cadre de 59 projets, le pays a financé la réparation ou la construction des infrastructures suivantes :
- 33 écoles
- un marché
- deux ponts suspendus
- un hôpital
- trois systèmes hydroélectriques
- deux centres communautaires
- un réservoir
- un abri en cas de catastrophe naturelle.
Pour les besoins de ces nouvelles infrastructures, le Japon a aidé à mettre en place des programmes d'enseignement de base et d'alphabétisation, ainsi que des ateliers de formation professionnelle et des cours d'hygiène de base.
Avec d'autres PRT dans tout le pays, le Japon a également pris part à 61 autres projets. Au total, depuis 2007, les PRT de la FIAS et le Japon ont engagé un peu plus de 20 millions de dollars de fonds du mécanisme GAGP. Chagcharan est le district où le Japon consent le plus gros effort en soutien des Afghans, en fournissant emplois, éducation et soins de santé. Cet engagement montre que le Japon n'est pas uniquement l'un des principaux bailleurs de fonds du pays tout entier, mais qu'il cherche également à améliorer le quotidien de la population que la FIAS s'efforce de protéger.