En Roumanie, le secrétaire général évoque l’avenir de l’OTAN
Le secrétaire général de l’OTAN, M. Anders Fogh Rasmussen, s’est rendu les 6 et 7 mai en visite officielle en Roumanie, où il a rencontré le président roumain, M. Traian Basescu, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, M. Teodor Baconschi, et d’autres hauts responsables roumains ; il a également prononcé un discours à l’université de Bucarest.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec le président Basescu, le 6 mai, le secrétaire général a remercié la Roumanie pour sa contribution à l’opération dirigée par l’OTAN en Afghanistan, précisant qu’elle était « substantielle, sans restrictions, et de plus en plus axée sur la formation ».
Les discussions ont également porté sur le nouveau concept stratégique de l’OTAN, qui sera approuvé par les Alliés au sommet de Lisbonne en novembre, et sur la défense antimissile, qui occupera une place de choix dans les débats que les Alliés mèneront au cours des mois à venir. « J’espère que nous déciderons, à Lisbonne, que la défense antimissile doit être l’une des missions de l’Alliance, et qu’il faut combiner les systèmes des États‑Unis et de l’OTAN. De cette manière, nous assurerons une protection efficace à nos populations », a déclaré M. Rasmussen.
S’adressant à la presse, le 7 mai, en compagnie du ministre des Affaires étrangères roumain, le secrétaire général a fait état de leurs discussions sur la politique de la porte ouverte de l’OTAN et sur les Balkans : « Nous sommes d’accord sur le fait que la meilleure façon d’instaurer une stabilité et une sécurité durables dans les Balkans est d’intégrer tous les pays de la région dans les structures euro-atlantiques, dans l’Union européenne et l’OTAN ».
Plus tard dans la journée, M. Rasmussen a prononcé un discours public à la faculté de droit de l’Université de Bucarest, discours dans lequel il a souligné l’importance des efforts déployés par l’OTAN en Afghanistan, et précisé qu’il fallait relever les défis de la prolifération nucléaire, de la sécurité énergétique et de la cyberdéfense.
Le secrétaire général a évoqué « la solidarité unique entre les démocraties nord‑américaines et européennes », qui s’est déjà illustrée, par exemple, pendant la guerre froide ou lors des conflits dans les Balkans. « À présent, la solidarité alliée contribue à rétablir la stabilité en Afghanistan. Ensemble, nous protégerons la population et couperons l’herbe sous le pied des insurgés. Nous commencerons ensuite à transférer des responsabilités supplémentaires de sécurité aux forces afghanes elles-mêmes, district par district, province par province ».
Sur la question de la prolifération nucléaire, le secrétaire général a souligné que la menace de la prolifération était « réelle et croissante », puisque plus d’une trentaine de pays possèdent ou développent des moyens permettant de lancer des missiles. « Dans de nombreux cas, ces missiles pourraient finir par menacer nos populations et nos territoires. Et plusieurs pays cherchent à se doter de l’arme nucléaire – ce qui représente une combinaison mortelle. C’est pourquoi les Alliés doivent maintenir une dissuasion nucléaire appropriée afin de contrer cette menace », a expliqué M. Rasmussen.
« En outre, nous devons appréhender la défense antimissile sous un angle nouveau : en effet, elle ne vise pas à remplacer la dissuasion nucléaire, mais à la compléter ».
Il a également insisté sur la nécessité de mieux comprendre les implications de la sécurité énergétique, et noté : « L’OTAN est un mécanisme unique qui permet de rassembler des informations provenant de différentes sources. Nous avons les moyens de protéger les infrastructures énergétiques critiques. Nous avons une expérience dans le domaine de la gestion des conséquences, par exemple lorsqu’il s’agit d’atténuer les effets d’accidents ».
Sur la question de la cyberdéfense, le secrétaire général a déclaré : « Il n’y a pas d’autre domaine dans lequel la nécessité d’agir aujourd’hui plutôt que demain soit plus évidente... En résumé : une cyberattaque peut provoquer l’effondrement d’un pays sans qu’un seul soldat n’ait besoin de franchir ses frontières ».
En conclusion, M. Rasmussen a évoqué le nouveau concept stratégique qui, selon lui, réaffirmera que « la tâche principale de l’OTAN a toujours été, continue d’être et restera la défense collective de nos territoires et de nos populations ».
Parallèlement, l’OTAN devra aussi s’adapter pour relever les défis du XXIe siècle : « Je ne vais pas préjuger du contenu du nouveau concept stratégique. Mais je serai très clair sur un point : nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de mettre attente des questions telles que la défense antimissile, la sécurité énergétique ou la cyberdéfense – car les nouveaux défis n’attendent pas que nous soyons prêts à les relever ».