L'OTAN lance cinq nouvelles initiatives de coopération multinationale qui viendront renforcer la dissuasion et la défense

  • 17 Oct. 2024 -
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  • Mis à jour le: 18 Oct. 2024 11:46

Ce jeudi (17 octobre 2024), l'OTAN a lancé cinq initiatives portant sur plusieurs domaines particulièrement importants pour la dissuasion et la défense. Ces nouveaux projets multinationaux à haute visibilité feront intervenir au total 26 Alliés et contribueront à la mise à disposition de capacités essentielles qui renforceront l'interopérabilité entre les forces de l'OTAN.

Signing ceremony - Meeting of NATO Defence Ministers, 17-18 October in Brussels

Les Alliés contributeurs ont participé à une cérémonie de signature au cours d'une réunion des ministres de la Défense des pays de l'OTAN tenue au siège de l'Organisation. Le secrétaire général délégué par intérim, Boris Ruge, a salué « l'amorce de travaux plus fructueux dans de nouveaux domaines, mais aussi des jalons importants pour des projets en cours », y voyant « un parfait exemple de ce qu'accomplit notre Alliance ».

Le premier projet vise à accélérer la mise à disposition de la nouvelle génération de systèmes d'aéronef télépiloté (RPAS) – comme la capacité alliée de surveillance terrestre (AGS) – grâce à une coopération multinationale. Treize Alliés ont donné le coup d'envoi du projet : Tchéquie, Estonie, Finlande, Grèce, Italie, Lettonie, Lituanie, Norvège, Portugal, Roumanie, Espagne, Türkiye et Royaume-Uni. Les flottes de RPAS sont essentielles à l'exécution d'une série de missions et de rôles, dont le renseignement, la surveillance et la reconnaissance interarmées et la guerre électromagnétique. 

La deuxième initiative cherche à accroître l'interchangeabilité et l'interopérabilité de munitions d'artillerie clés de l'Alliance.  Grâce aux contributions initiales de 15 Alliés – Tchéquie, Danemark, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Norvège, Portugal, Slovaquie, Türkiye, Royaume-Uni et États-Unis –, le projet favorisera l'harmonisation des mécanismes nationaux d'essais de tirs et de certification. Il contribuera en outre à garder à jour les normes pertinentes et à faciliter leur adoption.

Le projet portant sur les environnements de synthèse distribués pour l'entraînement vise à répondre à la demande sans cesse croissante d'entraînement virtuel au niveau multinational. Il permet la mise en place d'un réseau de possibilités d'entraînement multinational avancé et immersif pour les militaires. Dix-huit pays de l'OTAN se sont joints à ce projet : Belgique, Tchéquie, Danemark, Estonie, France, Allemagne, Grèce, Italie, Lettonie, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Espagne, Suède, Türkiye, Royaume-Uni et États-Unis. En exploitant les capacités nationales d'entraînement simulé à des fins multinationales, le projet permettra d'énormes avantages opérationnels et des économies d'échelle. 

L'OTAN intensifie par ailleurs ses efforts pour favoriser la mise à disposition par les Alliés de technologies spatiales au travers de deux nouveaux projets. Dans le cadre de NORTHLINK, 13 Alliés – Canada, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Hongrie, Islande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Suède et États-Unis – étudieront la mise en place d'une capacité multinationale de communication par satellite dans l'Arctique qui soit sécurisée, résiliente et fiable. Grâce à l'initiative STARLIFT, 14 pays – Belgique, Finlande, France, Allemagne, Hongrie, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suède, Türkiye, Royaume-Uni et États-Unis – étudieront des moyens de renforcer l'accès de l'OTAN à l'espace et l'utilisation de celui-ci par l'Organisation pour faire face à une série de défis liés à la conduite d'opérations depuis l'espace. STARLIFT pourra aider les Alliés à lancer des moyens spatiaux sur court préavis, à manœuvrer un engin spatial prépositionné en réserve ou à acheter des données à des partenaires commerciaux en cas de crise ou de conflit. 

De nouveaux efforts ont également été déployés pour réaliser des avancées sur deux projets déjà en cours : la capacité de giravion de nouvelle génération (NGRC) et la coopération OTAN en matière d’espaces aériens transfrontaliers. Lancée en 2020 sous la houlette de l'Agence OTAN de soutien et d'acquisition (NSPA), l'initiative NGRC vise à remplacer les appareils polyvalents de taille moyenne dont le cycle de vie se terminera en 2035 et au-delà. Ce jeudi, cinq des Alliés participants – France, Allemagne, Italie, Pays-Bas et Royaume-Uni – se sont engagés à définir une solution unique privilégiée pour le remplacement de ces capacités d'ici fin 2027, permettant ainsi la mise en place de cette solution en 2030. 

Le nombre de participants à la coopération OTAN en matière d’espaces aériens transfrontaliers a par ailleurs été porté à 20, le Danemark, l'Allemagne, l'Islande et le Portugal s'étant joints à cette initiative. Amorcé en octobre 2023, ce projet a pour but de favoriser la coopération civilo-militaire en ce qui concerne l’utilisation d’espaces aériens pour des entraînements ou des exercices OTAN ainsi que pour d’autres activités aériennes dans plusieurs régions d’Europe.