La dissuasion et la politique nucléaire au menu des discussions des décideurs de l'OTAN
Des représentants des pays et des services de l'OTAN ainsi que d'autres experts se sont réunis à Washington ce jeudi (29 novembre 2018), à l'invitation des États-Unis, pour débattre des besoins liés à la dissuasion dans un environnement de sécurité complexe et en mutation. Dans la foulée du sommet tenu par l'Organisation en juillet, le symposium sur la politique nucléaire de l'OTAN, qui a lieu tous les ans sur le territoire d'un Allié, a permis d'aborder un large éventail de sujets, dont le renforcement de la posture de dissuasion et de défense de l'OTAN, la maîtrise des armements, et les priorités pour l'adaptation de la politique nucléaire de l'OTAN.
Photo: Katie Lewis, National Defense University
« Dans un monde incertain, les armes nucléaires continuent de jouer un rôle critique dans la posture de dissuasion et de défense de l'OTAN », a déclaré Jessica Cox, directrice de la politique nucléaire de l'OTAN, qui présidait le symposium. « La Russie s'emploie à développer et à mettre en service de nouvelles capacités nucléaires, tout en bafouant le régime international de maîtrise des armements destiné à maintenir la stabilité stratégique dans la région euro-atlantique. L'OTAN doit par conséquent conserver une posture de dissuasion nucléaire crédible et efficace », a-t-elle ajouté, soulignant le rôle clé joué par le symposium, forum propice à un large échange de vues sur les défis et les enjeux nucléaires.
« Le panorama des menaces nucléaires n'a jamais été aussi dynamique », a indiqué le président du Groupe de haut niveau de l'OTAN, M. James H. Anderson. « Une question en particulier prend de plus en plus de place, celle des armes nucléaires dans les stratégies de sécurité des autres États, et notamment la nécessité de continuer à rendre la Russie comptable de ses actions agressives et de ses violations du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Les discussions de fond que nous avons menées au symposium sur la politique nucléaire nous permettent de renforcer encore notre unité et notre détermination à agir ensemble face à ces défis. »
La dissuasion nucléaire est une composante essentielle de la posture globale de dissuasion et de défense de l'Alliance, et elle fait depuis longtemps partie de la politique de l'OTAN. Aussi longtemps qu'il y aura des armes nucléaires, l’OTAN restera une alliance nucléaire. L'objectif fondamental de la capacité nucléaire de l'OTAN est de préserver la paix, de prévenir les actions coercitives et de décourager toute agression. Suite aux changements intervenus dans l'environnement de sécurité depuis 2014, l'OTAN a pris des mesures pour s'assurer que ses capacités de dissuasion nucléaire restent sûres, sécurisées et efficaces. Par ailleurs, l'OTAN contribue depuis longtemps au désarmement et à la non-prolifération. Après la fin de la Guerre froide, elle a radicalement réduit – de plus de 85 % – le nombre d'armes nucléaires stationnées en Europe. L'OTAN est déterminée à tendre vers un monde plus sûr pour tous et à prendre de nouvelles mesures concrètes et efficaces permettant de créer les conditions propices à de nouvelles négociations sur le désarmement nucléaire et à la réalisation de l’objectif ultime d'un monde sans armes nucléaires.