Observations
du secrétaire général de l'OTAN, M. Anders Fogh Rasmussen, à la Conférence de Londres sur l'Afghanistan – Londres (Royaume Uni)
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Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
C'est un honneur pour moi d'être ici parmi vous aujourd’hui. Je voudrais remercier nos hôtes d'avoir organisé cette conférence. Cet événement est important car la sécurité en Afghanistan est importante. Elle est importante pour les Afghans, qui ont souffert de la guerre, du terrorisme et de grandes privations ces trente dernières années. Elle est importante pour nous tous aussi, car il ne faut pas que l'Afghanistan devienne de nouveau le berceau du terrorisme international.
C'est pourquoi la Force internationale d'assistance à la sécurité dirigée par l'OTAN, forte de plus de 85 000 hommes provenant de 44 pays engagés en Afghanistan – auxquels viendront se joindre 39 000 hommes supplémentaires au cours des semaines et des mois à venir – reste la priorité numéro 1 de l'Alliance.
Une nouvelle dynamique se met en place en Afghanistan, même si les défis restent nombreux. Les promesses faites jusqu’à ce jour par trente-neuf pays d'envoyer des troupes supplémentaires attestent notre détermination. Le renforcement de l'aide civile apportée par de nombreux pays et organisations montre clairement l'intérêt de la communauté internationale. Et notre réunion témoigne du large et solide consensus politique établi pour aider le gouvernement afghan à aller de l'avant.
Notre objectif à terme est de transférer la responsabilité principale de la sécurité aux forces afghanes. Il faut que nous précisions maintenant le moment et les modalités de ce transfert.
Il est trop tôt pour dire quand ce processus aboutira, mais je puis d'ores et déjà vous dire quand il commencera. Il sera lancé dès cette année, en 2010.
Nous pouvons également affirmer que la transition se déroulera si les conditions sont réunies et qu'elle ne sera pas dictée par le calendrier. L'OTAN et ses partenaires au sein de la FIAS viennent d'approuver un cadre permettant à terme de donner aux Afghans la primauté totale en matière de sécurité. Nous transférerons progressivement les responsabilités sur le plan de la sécurité dans les régions du pays où les conditions seront propices.
Nous étudierons minutieusement les conditions de sécurité sur le terrain, en nous appuyant sur l'analyse du commandant militaire. Les autorités militaires et le représentant civil de l'OTAN consulteront également les autorités afghanes et l'ONU sur les facteurs non militaires qui sont essentiels au succès de la transition. Cela concerne notamment l'efficacité de la gouvernance des provinces et la coordination entre les autorités civiles et militaires.
La prise en charge progressive de leur sécurité par les Afghans sera entièrement coordonnée avec les autorités afghanes. Et le démarrage du processus de transition sera soumis au contrôle politique du Conseil de l'Atlantique Nord et de ses partenaires de la FIAS.
Je voudrais qu'une chose soit bien claire : transition n'est pas un mot de code servant à donner le signal du départ. Le peuple afghan n'a absolument pas à craindre de nous voir partir trop tôt. Quant aux ennemis de l'Afghanistan, ils peuvent abandonner l'espoir que nous partions trop tôt. Ce ne sera pas le cas.
Mais il est vrai que nous voulons que la transition se fasse aussi vite que possible. Tel est aussi le souhait du peuple afghan. C'est pourquoi nous appuyons la décision de porter les effectifs des forces de sécurité afghanes à quelque 300 000 hommes d'ici à octobre 2011. C'est également la raison pour laquelle j'encourage fortement tous les pays alliés et partenaires à contribuer encore davantage à la mission OTAN de formation en Afghanistan. Il s'agit d'un investissement pour l'avenir auquel nous travaillons tous.
À terme, l'Afghanistan a besoin d'une solution politique. Les ministres des Affaires étrangères des pays de la FIAS ont approuvé le mois dernier les orientations concernant le soutien que nous apporterons aux initiatives de réintégration et de réconciliation conduites par les Afghans. Nous aiderons le gouvernement de l'Afghanistan à mettre en œuvre son programme pour la paix et la réintégration.
Enfin, la transition doit aller de pair avec un renforcement des activités de coordination et des capacités sur le plan civil.
Au début de cette semaine, j'ai nommé l'ambassadeur britannique, M. Mark Sedwill, au poste de représentant civil de l'OTAN à Kaboul. M. Sedwill, qui va entrer en fonction immédiatement, veillera à ce que notre aide collective soit ciblée et coordonnée.
La nouvelle approche du général McChrystal est centrée sur la protection de la population ; il va donc de soi que nos activités d'ordre civil doivent appuyer cet objectif.
Pour conclure, je souhaiterais m'adresser à nos amis et partenaires afghans. Nous avons fait beaucoup de chemin ces huit dernières années. Nous avons considérablement progressé. Soyez assurés que nous resterons à vos côtés aussi longtemps qu'il le faudra. Le peuple afghan mérite de vivre dans la paix et la prospérité. La communauté internationale souhaite que l'Afghanistan cesse d'être un sanctuaire pour les terroristes. Nous resterons unis jusqu'à ce que nous ayons réalisé cet objectif commun.