Le secrétaire général explique la position de l'OTAN sur la crise russo-ukrainienne
Bienvenue au siège de l’OTAN. Je suis ravi de vous y accueillir.
Aujourd'hui plus que jamais, il est important que nous nous écoutions et que nous nous parlions. Nous venons de tenir une réunion du Conseil OTAN-Russie sur la situation sécuritaire en Ukraine et alentour. Et nous nous réjouissons que cette réunion se soit tenue.
Tous les pays membres de l'OTAN ont indiqué clairement qu'ils condamnent l'annexion illégale et illégitime de la Crimée, et qu'ils ne la reconnaissent pas.
Nous félicitons le peuple ukrainien pour la tenue d'élections libres et régulières, largement conformes aux normes internationales. Les Ukrainiens ont clairement voté pour une Ukraine unie. Leur choix doit être respecté, et nous invitons instamment la Russie à nouer un dialogue constructif avec le nouveau président élu.
Nous appelons la Russie à retirer ses troupes de la frontière ukrainienne de manière complète et vérifiable, avec des inspections internationales supplémentaires. À endiguer le flux d'armes et de combattants en Ukraine. À condamner les séparatistes armés et à user de son influence en vue de la libération des observateurs de l'OSCE détenus en otages.
Cette réunion n'a certes pas été facile, mais elle était bien nécessaire. Nous considérons depuis longtemps que le Conseil OTAN-Russie est un forum « tout temps ». Et franchement, le climat actuel n'est pas bon. Pas par la volonté de l'OTAN, mais à cause de l'agression illégale de la Russie contre l'Ukraine.
Cette réunion et celle des ministres de la Défense des pays de l'OTAN interviennent quelques jours à peine après le bon déroulement des élections présidentielles en Ukraine. Malgré les actes de violence criminelle, les manœuvres d’intimidation et les provocations des bandes armées pro-russes, le peuple ukrainien a fait entendre sa voix. Et son choix doit être respecté. Nous attendons donc avec intérêt de pouvoir collaborer avec le nouveau président ukrainien.
Nous maintenons fermement notre soutien à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Nous ne reconnaissons et ne reconnaîtrons pas l’annexion armée de la Crimée par la Russie. Et nous soutenons fermement le droit de l'Ukraine à choisir sa propre voie pour l'avenir.
Il s'agit d'un principe fondamental du droit international et de la sécurité euro-atlantique. La Russie a d'ailleurs souscrit à ce principe.
Depuis de nombreuses années, l'OTAN saisit toutes les occasions d'améliorer et de développer plus avant ses relations avec la Russie. Nous nous sommes systématiquement employés à rechercher la coopération, pas la confrontation. En fait, nous avons offert à la Russie un partenariat plus privilégié qu'à qui que ce soit à travers le monde. Nous avons pris des engagements sans précédent en imposant une posture militaire faite de retenue, et nous les avons respectés.
Toutefois, notre partenariat avec la Russie est fondé sur des engagements - et la Russie n'a pas tenu les siens. La Russie a menacé ses voisins et a employé la force contre eux. Elle n'a pas respecté l'intégrité territoriale ni l'indépendance politique d'autres pays.
Que les choses soient claires. Toutes les mesures que l'OTAN prend sont défensives, modérées, proportionnées, transparentes et pleinement conformes à nos engagements internationaux, y compris à l'Acte fondateur. Elles ne constituent pas une menace pour la Russie - pas plus que l'OTAN. Nous souhaitons améliorer le climat de nos relations, mais pour ce faire, la Russie doit montrer qu'elle est prête à respecter les mêmes règles que n'importe qui d'autre.