Des Afghans fiers de participer aux Jeux olympiques

  • 24 Jul. 2012 -
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  • Mis à jour le: 31 Jul. 2012 11:42

Depuis des décennies, l'Afghanistan est surtout connu pour ses combattants et ses champs de bataille. Mais aujourd'hui, une nouvelle génération d'Afghans fait parler d'elle dans un nouveau domaine : le sport. Ainsi, une délégation d'athlètes afghans - hommes et femmes - ira chercher la victoire aux Jeux olympiques de 2012, à Londres.

Tahmina Kohistani est cette jeune sprinteuse afghane de 20 ans, originaire de la province orientale de Kapisa, championne du 100m dames dans son pays, et qui s'est qualifiée pour Londres. Interviewée par la chaîne NATOChannel sur la piste du Stade olympique de Kaboul, récemment refait, là où autrefois les talibans exécutaient publiquement des femmes, Tahmina explique qu'au début, elle souhaitait simplement se qualifier pour les Jeux, que c'était juste « histoire de participer ». Maintenant qu'elle a réalisé ce vœu, c'est la victoire qu'elle vise : « Je veux établir un record pour l'Afghanistan ».

Un autre sprinteur, Massoud Azizi, 24 ans, est champion du 100m et du 200m dans son pays. Comme Tahmina, Massoud s'est qualifié pour la compétition et ira à Londres. « C'est la première fois que je vais à Londres », explique-t-il. « Cette compétition est vraiment très importante : Le souhait le plus cher de tout athlète est de se qualifier et d'essayer de faire un bon résultat ».

Le champion de taekwondo Rohullah Nikpah, lui, n'en est pas à sa première participation aux Jeux olympiques. Il est entré dans l'histoire aux JO de Pékin, en 2008, en décrochant le bronze - première médaille remportée par l'Afghanistan. Cette année, il participe de nouveau aux Jeux, mais aux côtés d'un concurrent de taille, son compatriote Nesar Ahmad Bahawi, arrivé premier aux Jeux d'Asie, en Chine l'an dernier. En interview, les deux hommes parlent peu de leurs ambitions personnelles, mais les efforts qu'ils déploient en disent long : ils doivent se soumettre à d'interminables et éreintantes séances d'entraînement dans une discipline où entorses et fractures sont monnaie courante. Les deux hommes rendent hommage à leur entraîneur sud-coréen, Min Sin-Hak, pour le dévouement avec lequel il a mis au point leur programme.

D'autres sports de contact sont également représentés par de grosses pointures de la scène sportive afghane, notamment le champion de judo Ajmal Faizad, ou encore le boxeur Ajmal Faisal. Ce dernier nous confie : « Tous les boxeurs célèbres du monde entier seront présents à ces Jeux, mais je me suis entraîné dur et, si Dieu le veut, je ferai une bonne performance et je rentrerai en Afghanistan avec une médaille. »

Ces hommes et ces femmes qui se sont qualifiés pour représenter l'Afghanistan aux prestigieux Jeux olympiques représentent l'élite sportive de la nation. Mais ce ne sont là que quelques visages parmi la foule d'athlètes dynamiques que compte ce pays, où la culture sportive est forte et se développe rapidement. Ces dernières années, dans l'ère post-taliban, la communauté afghane de l'athlétisme s'est faite plus inclusive et plus diversifiée, composée d'individus devant surmonter les obstacles les plus divers (économiques, sociaux, etc.) mais aussi des handicaps physiques causés par la guerre. Parmi les autres exemples de réussites, on citera la désormais légendaire équipe de cricket, la nouvelle, mais néanmoins respectée, équipe de rugby, les basketteurs, les boxeuses, les haltérophiles, ... La liste est très longue.

Mais pour l'instant, pleins feux sur les Jeux olympiques de Londres. Comme pour tous les autres participants, c’est un véritable honneur pour les athlètes afghans de représenter leur pays. Chacun espère bien sûr rentrer avec une médaille, mais quels que soient les résultats, tous peuvent être fiers de contribuer à écrire une page plus joyeuse de l'histoire de l'Afghanistan.