« Unified Vision 12 » – Tester l'interopérabilité
Depuis sa création il y a plus de 60 ans, l'Alliance s'emploie à permettre à ses forces militaires d'opérer ensemble de manière efficace et efficiente. Les menaces qui pèsent sur le monde aujourd'hui, p. ex. le terrorisme et les cyberattaques, conjuguées à l'austérité économique sont autant de raisons de resserrer la coopération et d'intensifier les échanges d'informations. Des solutions interopérables sont ainsi testées régulièrement de diverses manières, notamment dans le cadre d'entraînements et d'essais comme l'expérimentation « Unified Vision 12 » qui s'est tenue à Ørland, en Norvège, du 18 au 29 juin.
Dix-sept pays ont pris part à cet exercice de deux semaines destiné à former les pays membres de l'Alliance à opérer ensemble dans le cadre du dispositif JISR (renseignement, surveillance et reconnaissance interarmées) de l'OTAN.
Organisée par le Groupe OTAN sur l'armement des forces aériennes (NAFAG) et partiellement subventionnée par le programme de travail pour la défense contre le terrorisme (DAT POW), l'expérimentation « Unified Vision 12 » a permis aux pays de s'entraîner en testant un aspect bien précis des opérations, à savoir : le dispositif JISR de l'OTAN. « Dans le concept ISR, il s'agit de faire travailler ensemble différents systèmes pour maximiser l'interopérabilité sans nuire aux performances de chaque système », explique Françoise Perret, chef du DAT POW.
Parvenir à une vision commune
Chaque pays a sa propre méthode de collecte, de diffusion et de distribution des données. Le dispositif JISR permet à tous ces systèmes de fonctionner ensemble et d'établir ainsi une vision commune d'un théâtre d'opérations qui soit la plus précise possible. Vous avez un élément de réponse, j'ai un élément de réponse. Et si l'on associe ces deux éléments, le commandant dispose d'un bien meilleur outil," explique Richard Wittstruck, président du groupe capacitaire interarmées sur l'ISR.
Pour que cela fonctionne, les pays doivent s'entendre sur des normes communes comme la terminologie. En effet, nombreux sont les pays qui utilisent des termes différents pour les multiples processus de gestion des données, qu'il s'agisse de collecte ou d'exploitation. Chacun de ces termes a sa propre définition et tous ne couvrent pas la même chose, explique John Neumayer, analyste ISR au Commandement allié Transformation.
Renforcer la coopération
Richard Wittstruck précise qu'il n'est pas toujours facile de parvenir à un accord, mais que l'harmonisation des échanges de données est indispensable pour les opérations de l'Alliance. Pendant une opération, les informations recueillies sont partagées et comparées, ce qui permet d'identifier les menaces et d'établir une image commune de la situation. Et Wittstruck de poursuivre : « Et ensuite si nous identifions des cibles particulières – il peut s'agir d'individus ou de véhicules à haute valeur ou encore d'immeubles –, nous pouvons commencer la surveillance, autrement dit, ne rien perdre de vue : observer les allées et venues, savoir où se rend un individu, voir à qui il parle.
Mises bout à bout, ces informations précieuses se transforment en renseignement : le renseignement, c'est ce qui permet de répondre aux questions suivantes : quelle est l'intention, tant actuelle que future, de cette cible ? Cette cible est-elle simplement quelqu'un qui se déplace d'une ville à l'autre ? Se rend-t-elle au marché ou vient-elle rendre visite à un proche ? Ou s'agit-il d'un insurgé qui dirige des opérations de commandement et de contrôle, ou qui prépare une attaque contre cette ville dans les prochaines vingt-quatre heures ? explique Richard Wittstruck.
L'Alliance continuera de travailler dans ce domaine afin de parvenir à connecter l'ensemble de ses forces de la manière la plus efficace possible.