Le secrétaire général de l'OTAN expose sa vision stratégique d'une Alliance à connectivité mondiale
Forger des liens plus étroits avec des partenaires du monde entier, qu'ils soient d'Asie, d'Afrique ou d'ailleurs, sera indispensable pour garantir la sécurité future dans la région euro atlantique, a déclaré le secrétaire général de l'OTAN, M. Anders Fogh Rasmussen, dans un important discours prononcé le mercredi 4 juillet.
Exposant sa vision stratégique pour l'Alliance de demain, le secrétaire général a déclaré que l'OTAN devait relever ses ambitions concernant ses plans de sécurité coopérative.
L'OTAN est, selon lui, bien placée pour servir de plaque tournante de la sécurité mondiale, grâce aux décisions que les dirigeants des pays membres ont prises en mai, à Chicago, pour l'amélioration des capacités de l'Alliance. « L'OTAN sera un élément clé de la réponse, » a t il dit dans un discours prononcé à l'Institut royal des affaires internationales (Chatham House), à Londres. « En cette période d'incertitude, une Alliance forte est un élément de confiance car elle apporte une contribution essentielle à la sécurité et à la stabilité internationales au sens large. Étant en position de force, nous sommes en mesure de faire face aux enjeux actuels. »
Pour M. Rasmussen, les pays de l'Alliance doivent se placer dans une perspective mondiale et travailler plus étroitement avec d'autres pays et organisations dans le monde comme la Russie, la Chine et l'Union européenne pour pouvoir répondre aux enjeux de sécurité que sont notamment le terrorisme, la piraterie et la prolifération des armes. « La sécurité doit être le fruit d'un travail de coopération, » a t il déclaré, avant d'ajouter : « Nous avons besoin d'une Alliance qui tienne compte de la situation à l'échelle mondiale, qui entretienne des liens à l'échelle mondiale et qui soit dotée de capacités à l'échelle mondiale. C'est ma vision pour l'OTAN. »
Par ailleurs, le secrétaire général a préconisé que l'OTAN développe les partenariats en menant, au sujet des préoccupations de sécurité, des consultations « plus fréquentes, plus ciblées et plus axées sur la substance ». « Il est tout à fait possible de mettre en place des groupes d'Alliés et de partenaires qui aient la volonté et la capacité de coopérer dans des domaines spécifiques, » a t il souligné. « J'estime que ces groupes devront être suffisamment souples pour accueillir des partenaires de différents horizons, tout en étant suffisamment ciblés pour fournir des résultats concrets. » Le secrétaire général a cité la formation et l'entraînement, la défense intelligente et la cybersécurité parmi les domaines de coopération possibles.
Il a déclaré que l'OTAN devait saisir l'occasion qui lui était donnée d'approfondir et d'élargir les relations établies avec les partenaires de l'Alliance en Afghanistan, de sorte qu'elles se prolongent bien au delà de la fin des missions de combat et de formation de l'OTAN dans ce pays.
« Pour pouvoir renforcer notre aptitude à agir ensemble, nous devons mettre à profit les enseignements que nous avons tirés ensemble de notre mission en Afghanistan » a t il souligné avant d'ajouter : « Aujourd'hui, de nombreux pays partenaires saisissent la possibilité que leur offre l'OTAN de participer à ses formations, entraînements et exercices militaires. Mais cela se fait essentiellement au gré des circonstances. Je souhaiterais une approche beaucoup plus structurée et la plus grande diversité possible pour ce qui est des pays participants. »
Le secrétaire général a ensuite fait observer que la déclaration politique OTAN Australie, signée le mois dernier à Canberra, devrait servir à illustrer la manière dont l'OTAN peut forger des liens plus solides avec des pays non OTAN. Par ce texte, l'OTAN et l'Australie se sont engagées à resserrer leur coopération en matière de sécurité pour toute une série de domaines, parmi lesquels la gestion des crises et des conflits, la stabilisation des situations postconflit, la reconstruction, et la facilitation de l'assistance humanitaire et des secours en cas de catastrophe.
M. Rasmussen a expliqué que sa volonté de renforcer les partenariats à travers le monde ne marquait ni un virage de l'OTAN vers l'Asie ni une diminution en importance du lien transatlantique entre les membres nord américains et européens de l'Alliance.
« Certains voient dans le recentrage des États Unis sur l'Asie Pacifique la fin de ce partenariat tout à fait unique, et ils ont tort, » a t il déclaré avant de poursuivre : « La sécurité de l’Amérique et de l'Europe est indivisible. »
Mais il a aussi ajouté que les pays de l'Alliance devaient mettre le lien existant à profit en coopérant plus étroitement avec d'autres pays. « Les partenariats de l'OTAN sont essentiels si l'on veut répondre aux préoccupations de sécurité actuelles et futures, que ce soit au niveau local, régional ou mondial. »