Un projet parrainé par l'OTAN aide l'Ukraine à détruire ses stocks de munitions dangereuses

  • 28 Jun. 2012 -
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  • Mis à jour le: 04 Jul. 2012 15:25

La présence de stocks de munitions inutilisées et obsolètes pose un sérieux problème de sécurité dans de nombreux pays. Les dépôts laissés sans surveillance peuvent s'avérer dangereux. En Ukraine, plusieurs explosions imprévues dans des dépôts de munitions ont fait des morts et des blessés, et provoqué des dégâts importants. Pour protéger la population vivant à proximité de ces dépôts, l'OTAN parraine un projet d'aide à l'élimination, en toute sécurité, des munitions excédentaires présentes dans le pays.

Suite à l'éclatement de l'ex-Union soviétique, l'Ukraine a hérité de grandes quantités d'armes et de munitions. Arrivées en fin de vie, les munitions excédentaires deviennent inutilisables. Souvent stockées à l'extérieur, exposées à la chaleur et à l'humidité, elles peuvent devenir très instables. Des explosions peuvent survenir à tout moment dans les dépôts. Soudaines et souvent inexpliquées, elles font planer une menace sur la population environnante.

Ainsi, pour aider à rendre les alentours des dépôts plus sûrs pour la population locale, l'OTAN mène actuellement en Ukraine un projet relevant d'un fonds d'affectation spéciale en vue de la destruction des munitions excédentaires. « Ce projet vise essentiellement la destruction des stocks qui représentent une menace pour la population, » explique Frédéric Peugeot, gestionnaire de projets de fonds d'affectation spéciale à l'Agence OTAN d'entretien et d'approvisionnement (NAMSA), l'organisme chargé de superviser les travaux.

Le colonel Oleh Levchenko, premier secrétaire à la Défense et représentant du directeur national des armements à la mission diplomatique de l'Ukraine auprès de l'OTAN, insiste sur le très grand intérêt de cette initiative : « L'importance de ce projet, qui permet la mise à disposition non seulement des compétences et des moyens, mais aussi de l'essentiel des fonds nécessaires à la destruction des armes et à la démilitarisation des munitions, ne saurait être sous-estimée » dit-il, ajoutant :« ce projet est un bon exemple de coopération constructive entre l'Ukraine et l'OTAN ».

L'élimination d'un héritage mortel

Il s'agit en fait de la continuation d'un projet de cinq ans déjà mené en Ukraine grâce à un fonds d'affectation spéciale de l'OTAN. Au cours de la première phase du projet, un incinérateur de déchets explosifs a été construit à l'usine chimique d'État à Donetsk, et on a procédé à la destruction de 400 000 armes légères et de petit calibre, 15 000 tonnes de munitions, 1 000 systèmes antiaériens portables (MANPADS) et 500 poignées-pistolets.

La deuxième phase du projet, lancée en mai 2012, vise à l'élimination de 366 000 armes légères et de petit calibre supplémentaires et à la démilitarisation de 76 000 tonnes de munitions conventionnelles, dont trois millions de mines terrestres antipersonnel PFM-1.

Ce sont les États-Unis qui pilotent ce projet de 25 millions d'euros. « L'élimination de ces stocks est une absolue nécessité en Ukraine, et l'OTAN répond à ce besoin, » explique Rigo Garza, conseiller politique adjoint à la mission des États-Unis auprès de l'OTAN.

Grâce à l'expérience acquise par les contractants au cours de la première phase du projet, la mise en œuvre devrait être plus rapide cette fois-ci. La deuxième phase du projet devrait être menée à bien en quatre ans.