Un exercice de neutralisation des explosifs et munitions illustre bien les progrès de la transition
La culture afghane est basée principalement sur la confiance. Instaurer un partenariat efficace avec les populations d'Afghanistan revient à gagner leur confiance. Il en va de même pour la manipulation des explosifs, puisque l'équipe concernée s'appuie très largement sur la confiance.
Au cours d'une opération fructueuse menée le 15 mars, des soldats de l'armée nationale afghane (ANA) et de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) ont neutralisé en toute sécurité des munitions non explosées (UXO).
Les 18 obus de mortier ont été localisés par la compagnie de dégagement d'itinéraires de l'ANA dans un lieu tenu secret. Tandis que les obus pouvaient être déplacés, les UXO, quant à elles, continuaient de représenter un risque potentiel ; l'unité de neutralisation des explosifs et munitions de l'ANA a donc été contactée afin d'éliminer la menace.
Coopération et confiance
Dans le cadre d'une relation continue entre le 209e corps de l'ANA et la FIAS, une formation est dispensée à de nombreux niveaux afin de préparer les soldats afghans à repérer, à désamorcer et à neutraliser correctement les munitions dangereuses qui se trouvent en Afghanistan.
Les UXO peuvent être traitées de plusieurs manières, en fonction de nombreux facteurs différents. Certaines sont extrêmement volatiles, ce qui signifie que leur déplacement poserait de graves problèmes de sécurité ; on les fait donc généralement exploser sur place. D'autres peuvent être manipulées et déplacées sans danger, mais doivent quand même être neutralisées, ce qui nécessite une explosion contrôlée. Dans le cadre de la coopération entre la 3e unité mobile d'artificiers de l'US Navy et le 209e corps de l'ANA, une explosion contrôlée a été organisée afin de vérifier les acquis de la formation et la neutralisation sans risque des obus de mortier.

« Ce type d'exercice montre que les soldats de l'ANA n'ont pas tous le même niveau de connaissance en matière de neutralisation des explosifs et munitions », a déclaré Aaron Helmer, maître de 2e classe à la 3e unité mobile. « C'est l'occasion parfaite de constater le niveau de compétence de chacun d'entre eux et de voir dans quelle mesure ils retiennent ce qu'on leur a enseigné ».
Les deux équipes se sont rendues en convoi jusqu'à la zone sécurisée réservée aux explosions contrôlées, et elles ont travaillé ensemble afin de définir correctement les modalités de destruction. Sur le site, les groupes mixtes se sont séparés en trois équipes différentes afin de faire une démonstration des différentes techniques de base pour la neutralisation sans risque des explosifs et munitions.
Les formateurs de l'ANA prennent les choses en main
L'équipe de M. Helmer a utilisé la technique du cordeau-maître/cordeau dérivé, qui permet de neutraliser des explosifs en file étroite. Le maître de 2e classe Jonathan Tsui a mis en place ce qu'on appelle un cordeau en boucle, méthode utilisée pour déblayer de vastes zones, et le lieutenant Romesh Haytasingh, commandant de la 3e unité mobile, a préparé l'opération de destruction, pour s'assurer que l'effet de souffle était contrôlé et qu'il n'y aurait pas de dégâts inutiles causés au voisinage immédiat.
Tout en assurant la formation pratique de l'ANA par l'intermédiaire d'interprètes, les instructeurs se sont rendus compte que chaque groupe maîtrisait les connaissances essentielles. Leurs homologues de l'ANA ont pu alors prendre en charge la formation.
« Nous en étions arrivés à un point où nous pouvions arrêter de parler et nous comporter comme de simples observateurs », a déclaré M. Tsui. « Ils maîtrisaient les techniques de base et nous les avons simplement rejoints pour procéder aux contrôles de sécurité sur les tâches à accomplir ».
Une fois que les équipes eurent installé le dispositif de détonation, le chef de groupe, le maître de 2e classe Ben Johnson, a inspecté soigneusement la zone d'explosion afin d'éliminer tout danger et de vérifier que chacun avait bien effectué son travail. Il a ordonné de connecter les cordeaux détonants et de les dérouler jusqu'à la casemate, où l'équipe serait protégée contre d'éventuels fragments produits par l'explosion, tout en pouvant observer l'explosion à distance.
Tout le monde a été prévenu de l'imminence de la déflagration au cri de « Explosion ! Explosion ! Explosion ! ». Chaque détonation a été le signal audible et visible d'une destruction réussie. Lorsque toutes les charges eurent sauté, M. Johnson s'est rendu sur place pour vérifier que la destruction s'était partout bien déroulée. À son retour, le groupe s'est rassemblé pour procéder à un bilan de cette activité.
Développement des compétences
À la fin de l'exercice, les équipes sont rentrées à leurs bases respectives pour écouter les débriefings d'évaluation de tous les participants. Au cours du briefing post-exercice, le lieutenant Haytasingh a communiqué son évaluation de l'événement.
« Pour moi, le moment le plus fort de la journée, c'est lorsque l'un des membres de l'ANA s'est avancé et a pris en main la formation », a déclaré le lieutenant Haytasingh. « Cela montre que ces gars suivent bien la formation et l'appliquent. Ils font également passer le message auprès de leurs collègues ».
Dans ce pays en conflit depuis près de 30 ans, le paysage est jonché de restes d'engins explosifs criminels et de munitions non explosées. Traiter ces explosifs relève habituellement d'artificiers hautement qualifiés. Tandis que la formation se poursuit, de plus en plus de soldats de l'ANA sont entraînés aux techniques de base de la neutralisation des explosifs et munitions et prennent en charge la neutralisation de ces dispositifs.