Renforcement de la défense antimissile de l'OTAN
La prolifération des missiles balistiques représente une menace croissante pour la population, le territoire et les forces déployées des pays de l'Alliance. C'est la raison pour laquelle les Pays-Bas ont décidé de contribuer au système de défense antimissile de l'OTAN.
« D'après les renseignements dont nous disposons, nous savons que plus de 30 pays possèdent ou acquièrent des missiles balistiques. Ces engins ne représentent pas une menace immédiate, mais ils pourraient à terme devenir un danger et pour nous préparer à cette éventualité, nous pensons qu'il importe que l'OTAN mette en place une capacité de défense contre les missiles balistiques et que les Pays-Bas participent en contribuant à cette capacité, » a déclaré Pieter‑Henk Schroor, responsable au ministère néerlandais de la Défense.
Contribuer à la défense collective
Pour l'heure, l'OTAN met au point les arrangements de commandement et de contrôle destinés au système de défense antimissile. Les capteurs et les intercepteurs sont fournis par des pays ou des groupes de pays au titre de contributions volontaires. La contribution des Pays-Bas consistera à moderniser quatre frégates de défense aérienne en les équipant de systèmes radars « Smart-L » à portée étendue.
Ce nouveau radar fera partie de l'architecture de défense antimissile de l'OTAN. Après la modernisation, il sera capable de détecter et de suivre la trajectoire de missiles assaillants à une distance de plus de 1 000 km, et de transmettre ces informations au système de défense aérienne de l'OTAN, qui pourra alors procéder à une interception.
« Tous les systèmes qui constituent le bouclier antimissile balistique sont reliés entre eux. Ils pourront donc transmettre des informations et des données sur la trajectoire. Lorsque la frégate équipée du radar Smart-L modernisé détectera un missile balistique, tous les autres systèmes et tous les autres participants seront informés de la présence de ce missile » explique le capitaine Onno Boshouwers (forces navales des Pays-Bas).
Investissement pour l'avenir
La modernisation des systèmes radars Smart-L coûte au gouvernement néerlandais entre 100 millions et 250 millions d'euros, c'est une somme considérable en période d'austérité. Mais selon Pieter-Henk Schroor, c'est un investissement avisé pour les Pays-Bas à long terme.
« Il y a aux Pays-Bas une longue tradition de collaboration très étroite avec le secteur des radars. Ce nouveau modèle est aussi mis au point par une entreprise néerlandaise et nous espérons que, puisque nous sommes le client de lancement, d'autres pays décideront peut-être aussi d'acheter ce système, ce qui permettra bien sûr d'en diminuer le coût de revient. »
Malgré les pressions auxquelles sont soumis les budgets de défense, les Pays Bas considèrent qu'il est important d'investir dans les nouvelles technologies. Cet investissement contribue à la sécurité du pays et à celle des autres membres de l'OTAN.