La police afghane des frontières chargée de sécuriser la frontière dans le nord du pays

  • 14 Feb. 2012 -
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  • Mis à jour le: 21 Feb. 2012 15:19

Luttant contre un vent froid, vif et piquant, la police afghane des frontières, revêtue de la tenue de camouflage kaki et blanche qui est la sienne, se tient sur le pont de l'Amitié qui enjambe le fleuve Amou-Daria séparant le nord de l'Afghanistan de l'Ouzbékistan.

« Il passe beaucoup de gens sur ce pont », dit un jeune policier. Interrogé sur la formation assurée par les États-Unis, il répond : « Ils nous ont beaucoup aidés. Nous leur sommes reconnaissants. »

Il veut parler de la 170e brigade de l'armée américaine, qui a été déployée dans le nord du pays pour former la police des frontières. Cette formation allait des techniques de police de base - la pose de menottes par exemple - à la notion moins tangible et plus complexe de l'exercice de l'autorité - tant dans les rangs de la police que dans la population.

Rôle critique

Le colonel Matlock, qui commande la brigade, dit que le travail effectué par ses hommes, qui a nécessité un partenariat étroit avec les Afghans à tous les niveaux, n'est pas la mission la plus spectaculaire ni la plus attrayante menée en Afghanistan, mais elle est essentielle.

« Ce n'est pas le genre de travail qui figurera dans les séquences des moments les plus marquants. Ce n'est qu'entraînement, préparation et exercices répétitifs pour que la police des frontières devienne un corps efficace. »

Il ne faut pas sous-estimer la responsabilité de la police afghane des frontières. Elle est la première ligne de défense le long de la frontière en général et au franchissement du pont de l'Amitié en particulier. Les policiers déployés ici sont particulièrement fiers d'avoir réussi à décourager des tentatives de contrebande de drogue. « Les trafiquants de drogues n'osent pas tenter de passer de la contrebande parce que nous sommes bien équipés et nous appliquons des méthodes éprouvées, » dit le capitaine Zahur de la police afghane des frontières.

Les forces des États-Unis ne sont là qu'en complément. Un nombre considérable de gens franchissent chaque jour cette frontière, qui est le seul accès ferroviaire vers l'Afghanistan. Selon le lieutenant-colonel Zetterstrom de la 170e brigade, la police afghane des frontières est « le fer de lance ».

Formateurs spécialisés

Cependant, la 170e brigade, qui a reçu des éloges pour l'efficacité de son partenariat et de sa formation, doit partir. Après avoir passé des mois à travailler avec les Afghans, les soldats américains rentrent à leur base d'attache en Allemagne et ils sont remplacés par une force plus réduite de la 37e brigade de la garde territoriale américaine.

Les forces de la FIAS ont pris leurs dispositions pour cette réduction d'effectifs, elles ont en effet prévu une force d'assistance à la sécurité formée spécifiquement pour ce travail : certains éléments se préparent depuis des années aux États-Unis en étudiant les rapports établis par la 170e brigade sur le terrain. L'un de ces élément est le lieutenant-colonel Pike qui, après avoir passé des années à former les soldats américains déployés ici, a décidé de se rendre sur place. Il dit que son équipe, contrairement à la 170e brigade, se consacre « uniquement » à la formation, elle ne cumule pas les fonctions comme la 170e, qui assurait la formation en plus de ses autres missions.

Préparation du transfert de la responsabilité aux Afghans

C'est dans deux ans, lorsque les forces de la FIAS fourniront un soutien beaucoup plus réduit, que l'on verra si toute cette formation et tous ces conseils ont porté leurs fruits.

Le colonel Matlock pense qu'à l'avenir, la police afghane peut « continuer de s'améliorer » seule ; il estime en effet que c'est un corps efficace doté d'un bon commandement. Il défend le travail que lui et ses soldats ont entrepris. Selon le colonel Matlock, la capacité des forces de sécurité nationales afghanes - la police et les forces militaires - « commence à atteindre son apogée ».