Stage de formation pour la police du pétrole

  • 27 Jul. 2011 -
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  • Mis à jour le: 04 Aug. 2011 09:51

Dans une zone de formation de Camp Dublin à l'aspect poussiéreux, les nouvelles recrues des forces de police iraquiennes sont mises à l'épreuve par la police paramilitaire italienne lors d'un stage spécial de sept semaines. Les carabiniers hurlent des ordres et les recrues mettent rapidement un genou à terre et tirent sur des cibles invisibles. On indique à d'autres comment préserver les lieux d'un crime ou on leur enseigne des techniques spéciales d'autodéfense.

Pour ces recrues et pour leurs collègues regroupés sous la dénomination de « police du pétrole », la mobilisation de ces compétences pour sécuriser les infrastructures de l'une des ressources les plus précieuses du pays est un objectif essentiel. Le travail de la police du pétrole consiste à éviter les attaques de terroristes ou de contrebandiers visant les quatre grandes raffineries et les neuf raffineries régionales de l'Iraq, ainsi qu'à couvrir les quelques 6 400 km d'oléoducs et de gazoducs.

Le commandant Rafae Faisal Abdul Hammad al Janaby, 38 ans, récemment diplômé du stage de formation, affirme que ce qu'il a appris lui permet de mieux effectuer son travail. « J'ai appris plus d'une chose avec les Italiens, notamment comment manier les armes, traiter des personnes suspectes et s'en occuper. Les carabiniers sont de très bons formateurs. »

Protection d'une ressource importante

L'Iraq dispose de l'une des réserves de pétrole les plus importantes au monde et, selon certaines sources, il a récemment signé des contrats pour porter sa capacité de production à 12 millions de barils par jour d'ici à 2017. La protection des infrastructures de cette industrie est essentielle pour la réussite de la reconstruction du pays.

« La formation est adaptée à mes fonctions, particulièrement les enseignements sur le maniement des armes et sur les infrastructures de sécurité », affirme le commandant al Janaby qui a passé 14 ans dans l'armée iraquienne en tant que chef de peloton avant de s'engager dans la police.

« Cette formation nous aide à trouver les moyens de protéger ces infrastructures économiques critiques. Je suis persuadé que les Italiens font de leur mieux pour valoriser la police iraquienne du pétrole et la rendre meilleure », affirme-t-il en ajoutant que son engagement dans l'armée comme dans la police est motivé par son désir de servir son pays.

Formation de recrues pour l'avenir

La mission OTAN de formation en Iraq (NTM-I) a instruit environ 800 policiers du pétrole et 120 formateurs depuis octobre 2010, parallèlement aux quelque 10 000 diplômés ayant reçu la formation classique de la police fédérale.

D'après le colonel Fausto Vignola, chef de la formation de la gendarmerie auprès de la NTM-I, l'objectif du stage est de contribuer à l'élaboration d'une organisation souple et efficace. « La police iraquienne du pétrole a demandé l'aide de l'OTAN pour améliorer sa capacité à protéger les infrastructures pétrolières placées sous sa responsabilité », explique-t-il, en ajoutant que la protection fait référence aux aspects physiques relatifs à la production et au transport de pétrole, ainsi qu'aux aspects juridiques tels que la contrebande et la falsification de documents.

Les recrues les plus performantes sont sélectionnées pour participer au stage d'élite de « formation des formateurs » au cours duquel elles reçoivent une formation d'instructeur de sorte qu'à l'avenir, ce seront ces personnes qui donneront les ordres à la place des carabiniers. « La police iraquienne du pétrole parviendra de la sorte à l'autonomie », explique le colonel Vignola en ajoutant qu'un autre stage, destiné à instruire les formateurs de formateurs, suivra. Cela signifie qu'à terme, la police iraquienne disposera d'une école de police du pétrole forte et active.