Les experts étudient le recours aux outils internet dans le cadre de la réponse aux épidémies

  • 13 Mar. 2011 - 15 Mar. 2011
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  • Mis à jour le: 14 Apr. 2011 18:17

La menace que les maladies infectieuses font peser sur la vie humaine et sur la stabilité mondiale est bien réelle. Dans un monde toujours plus interconnecté et interdépendant, la propagation de nouvelles maladies peut affecter non seulement la santé publique, mais aussi la croissance économique, le commerce, le tourisme, les affaires et l'industrie.

A quarantine officer monitors passengers walking through a temperature screening checkpoint at Suvarnabhumi airport April 27, 2009. Countries around the world have moved to contain the spread of a possible pandemic after a new swine flu outbreak killed 103 people in Mexico.  REUTERS/Sukree Sukplang  (THAILAND HEALTH)

© Reuters

Les pandémies à forte mortalité causées par des virus hautement transmissibles sont une grave menace pour le monde en ce XXIe siècle. Au cours des trente dernières années, les scientifiques ont identifié plus de trente maladies infectieuses « nouvelles », parmi lesquelles le virus HIV du sida, le SRAS ou syndrome respiratoire aigu sévère, le virus Ebola et le virus du Nil occidental. De plus, le risque de propagation des maladies infectieuses par-delà la barrière des espèces pourrait croître, comme on a pu l’observer avec l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou « maladie de la vache folle », ou le craindre avec la peste porcine.

C'est dans ce contexte que des experts et scientifiques se sont réunis à Haïfa (Israël) du 13 au 15 mars 2011 pour faire le point sur l'utilisation d'Internet et des outils de communication en ligne pour assurer la surveillance et la réponse, à l'échelle mondiale, en cas d'épidémies et de pandémies.

Une quarantaine de participants de pays de l'OTAN, de pays du Dialogue méditerranéen et de pays partenaires, dont le Japon, ont passé en revue les principaux problèmes technologiques et enjeux de santé publique, identifié les tendances futures et évalué les principales incidences sur le plan de la politique et de la réglementation. Outre les priorités dans le domaine chimique, biologique, radiologique et nucléaire (CBRN), les délégués ont aussi abordé les thèmes suivants :

  • épidémies, renseignement et sécurité ;
  • détection précoce via Internet de l’émergence d’une épidémie : contexte technologique ;
  • risques et défis ;
  • épidémies de grippe ;
  • incidences, sur le plan de la politique, du renseignement sur Internet dans des situations d’urgence touchant la santé publique.

L’atelier a permis de démontrer qu’en quinze ans, la technologie Internet est devenue une partie intégrante du dispositif de surveillance sanitaire. Grâce à des systèmes utilisant des réseaux informels sur internet, il a été possible d’identifier correctement l’émergence d’une épidémie, de faire obstacle à la dissimulation d’informations par les gouvernements et de réduire le temps de réaction face à une épidémie ou à une pandémie potentielle.

Cet atelier a été la première réunion internationale d’experts de toutes disciplines consacrée au phénomène croissant de détection épidémique via les réseaux numériques et à ses implications plus larges sur le plan politique. Il a mis en lumière un certain nombre d’initiatives visant à accélérer la détection des crises sanitaires par rapport aux dispositifs classiques de veille actuellement utilisés. Des moteurs de recherche (web crawlers) – logiciels automatisés balayant le web à la recherche d’informations – sont de plus en plus souvent employés pour mettre en évidence des tendances pouvant révéler l’émergence d’une menace.

Parmi les intervenants invités à l’atelier figuraient des représentants d’institutions et d’organisations de renommée internationale comme le Center for Disease Control and Prevention (États-Unis), le Centre pour la science, la société et la citoyenneté (Italie), l’Institut Français d’Analyse Stratégique (France), et l’École de santé publique de l’université d’Haïfa (Israël).

L'atelier est financé par le Programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS). Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site www.nato.int/science (veuillez vous reporter à la rubrique « Calendar » pour obtenir les coordonnées des organisateurs).