« Un engagement actif, une défense moderne » : le secrétaire général définit la future orientation de l’OTAN
Le 8 octobre, à Bruxelles, le secrétaire général de l’OTAN, M. Anders Fogh Rasmussen, a exposé la direction prise dans le nouveau concept stratégique de l’Alliance, lors d'une allocution publique organisée sous les auspices du German Marshall Fund des États-Unis.
En raison de l’évolution de la nature des menaces actuelles et futures pesant sur la sécurité, « l’OTAN doit modifier en profondeur son mode de fonctionnement », a déclaré le secrétaire général. Même si la menace d’une attaque militaire ne peut jamais être exclue, les menaces les plus probables sont plus difficiles à identifier – mais « elles sont aussi réelles et potentiellement aussi meurtrières. » Le terrorisme international, les cyberattaques et les menaces pesant sur la sécurité énergétique comptent parmi les principaux sujets de préoccupation.
L’OTAN doit changer son mode de fonctionnement
M. Fogh Rasmussen a présenté trois domaines qui nécessitent des changements. L’OTAN a besoin, en premier lieu, de moderniser ses capacités de défense et de dissuasion, notamment en ce qui concerne le cyberespace et la défense antimissile.
L’Alliance doit, en second lieu, actualiser ses capacités de gestion des crises selon « une approche globale permettant de coordonner les actions politiques, civiles et militaires et d’oeuvrer à la réalisation d’objectifs communs. Une approche permettant aux acteurs civils et militaires d'élaborer ensemble des plans, d’agir en toute complémentarité et de s’aider mutuellement. »
En troisième lieu, l’OTAN doit « développer des partenariats politiques et pratiques plus intensifs et plus larges avec des pays du monde entier » pour construire une sécurité coopérative.
Financer de nouvelles capacités
Le nouveau concept stratégique sera « un modèle pour une Alliance encore plus activement engagée dans l’élaboration d’une sécurité internationale et offrant une défense modernisée », a poursuivi le secrétaire général. Mais pour financer ces changements qui interviennent dans une période difficile sur le plan budgétaire, l’Alliance doit procéder à des réformes.
En raison de la crise financière, tous les Alliés ont été contraints de réduire leurs budgets de défense. Le secrétaire général a cependant mis en garde contre les coupes budgétaires excessives : « Nous devons éviter les coupes claires qui nous empêcheraient, à l’avenir, d’assurer la sécurité sur laquelle repose notre prospérité économique. »
Préserver l’ossature de l’OTAN
Avant de présenter les éléments qui donnent forme au nouveau concept stratégique, M. Fogh Rasmussen a esquissé ceux qui ne seront pas modifiés parce qu’ils demeurent essentiels pour la sécurité des Alliés.
La défense collective, qui constitue l’élément le plus fondamental, restera un engagement contraignant, a précisé le secrétaire général. Les capacités militaires et les consultations politiques resteront, elles aussi, des piliers de l'Alliance.
« L’OTAN est la seule instance où l’Europe et l’Amérique du Nord siègent quotidiennement à la même table pour examiner les questions de sécurité qui les concernent et déterminer de quelle manière ils peuvent ensemble s’y attaquer », a poursuivi le secrétaire général. « L’Alliance est une communauté de pays qui partagent les mêmes valeurs fondamentales. »
Le secrétaire général a présenté récemment un premier projet pour le nouveau concept stratégique, qui sera débattu par les Alliés. Le projet final sera adopté et rendu public au sommet de l’OTAN qui aura lieu à Lisbonne (les 19 et 20 novembre prochains).