Des étudiants présentent leurs robots sous-marins lors d’un concours organisé par un centre de recherche de l’OTAN

  • 03 Jul. 2010 - 04 Jul. 2010
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  • Mis à jour le: 30 Jul. 2010 12:05

Au début du mois de juillet, de futurs ingénieurs de différents pays d’Europe ont mis leurs robots sous-marins à l’épreuve lors d’un concours organisé par le Centre de recherche sous-marine de l'OTAN (NURC) à La Spezia (Italie). Les étudiants étaient invités à concevoir et à construire des véhicules sous-marins autonomes (AUV) capables d’effectuer de vraies missions comme la recherche sous-marine ou le déminage sous-marin.

Le challenge européen annuel des robots sous-marins autonomes ouvert aux étudiants (Student Autonomous Underwater Vehicle Challenge Europe (SAUC-E)), dont c’était la cinquième édition, avait pour objectif de stimuler l’innovation et la technologie, et d’encourager les jeunes à faire carrière dans les technologies sous-marines et les domaines apparentés.

« Le concours SAUC-E est important non seulement pour le NURC, mais aussi pour les pays de l’OTAN, » a déclaré l’organisateur du challenge, le capitaine de corvette Rob Cornick. Le concours s’est déroulé dans les plans d’eau du NURC à proximité de la mer Ligurienne, où la visibilité limitée a permis de tester les AUV dans des conditions rigoureuses et réalistes.

« Les problèmes auxquels les étudiants sont confrontés pendant le concours ne sont pas vraiment différents de ceux qui se posent à nos scientifiques ; les systèmes autonomes sont un élément essentiel de la transformation des futures forces navales de l’OTAN. »

Le capitaine Cornick est responsable des programmes pour le projet du NURC consacré aux contremesures autonomes de lutte contre les mines. Fervent partisan de la technologie robotique, il travaille en étroite collaboration avec des chercheurs scientifiques pour transformer les moyens dont dispose l’OTAN en matière de lutte contre les mines. « Nous offrons à ces étudiants la possibilité de tester ce qu’ils ont appris dans les établissements qu’ils fréquentent et de rencontrer des ingénieurs et des scientifiques qui travaillent dans ce domaine, » a-t-il déclaré.

« Nous espérons que cette expérience consolidera leur intérêt pour les sciences et l’ingénierie, surtout dans les domaines de la défense et de la sécurité. C’est le point de vue des organisations qui parrainent ce concours, dont certaines travaillent dans le secteur de la recherche pour la défense. »

L’équipe de l’université de Gérone remporte le premier prix

Les étudiants de l’université de Gérone (Espagne) ont remporté le premier prix, devant huit autres équipes appartenant à des universités et des instituts de France, d’Allemagne et du Royaume-Uni. Un groupe de l’université britannique de Heriot-Watt a obtenu le deuxième prix, le troisième revenant à l’équipe de l’école d’ingénieurs française ENSIETA.

« Ça été une expérience formidable, » a déclaré la capitaine de l’équipe, Natalia Hurtós. « L’épreuve a été difficile cette année, car nous avions conçu un véhicule totalement nouveau avec une architecture logicielle elle aussi entièrement nouvelle, mais nous avons pu nous présenter ici avec un appareil en état de fonctionnement. »

Les équipes ont présenté oralement leur projet et remis une fiche technique décrivant leur véhicule et leur approche de la mission. Chaque équipe a été jugée sur sa valeur technique, l’exécution des tâches prévues dans la mission, le compte rendu des activités, la sécurité de la conception, la qualité du travail et l’innovation.

L’équipe espagnole, qui travaillait sur son projet depuis le mois de janvier, y a consacré énormément de temps et d’effort. Selon Mme Hurtós, la participation au concours a été une expérience extrêmement enrichissante, car chaque membre de l’équipe a une spécialité et trouver des applications concrètes pour son travail est une récompense.

Certains des engins n’avaient pas été testés en conditions réelles dans un port, avec différents régimes de vagues et différents niveaux de salinité. Les équipes sont donc arrivées le 28 juin pour effectuer une série d’essais pratiques visant à résoudre des problèmes techniques de dernière minute et à adapter les plans et les algorithmes de la mission.

Un investissement à long terme

Fort de son expérience, le NURC organisera le concours SAUC-E ces trois prochaines années avec la participation du Centre of Ocean Research and Advanced Learning in Liguria (CORALL), qui vient d’être créé.

En organisant cet événement, le centre cherche à donner aux étudiants « l’occasion de se confronter directement aux difficultés des technologies sous-marines et de s’intéresser davantage à ce domaine de la recherche, » a déclaré M. François-Régis Martin-Lauzer, directeur du NURC depuis 2006.

Cette année, pendant que se déroulait le concours, des enseignants des écoles secondaires de La Spezia ont participé à une séance d’information sur le programme Sea Perch, projet novateur sur les robots sous-marins, qui explique aux jeunes comment construire des engins télécommandés. Ce projet, qui est financé depuis 2003 par une bourse d’études océanographiques du Massachusetts Institute of Technology, vise à éveiller l’intérêt des jeunes pour les sciences, la technologie et l’ingénierie.

Rappel

Le NURC, qui est l’une des trois organisations OTAN de recherche et de technologie, effectue des travaux de recherche sous-marine en vue de répondre aux besoins de l’Alliance, tant sur le plan des opérations que sur le plan de la transformation, et il contribue à trouver des solutions aux problèmes de sécurité maritime.

« Le NURC est déterminé à faire mieux connaître les études et la recherche océanographiques dans les pays de l’OTAN, » a déclaré le capitaine Cornick.

Le centre travaille sous la supervision du Commandement allié Transformation, qui dirige la transformation de la structure, des forces, des capacités et de la doctrine militaires de l’OTAN à l’échelon du commandement stratégique. La transformation de la capacité militaire de l’OTAN en une force allégée et plus efficace est l’une des priorités de l’Alliance pour les prochaines années.