Programme scientifique de l’OTAN : évaluation des incidences de l’activité militaire sur l’environnement
Des scientifiques et des experts des États Unis et de Croatie se sont réunis du 10 au 12 décembre 2009 à Vieques (Porto Rico, États-Unis) pour examiner les incidences des activités militaires sur l'environnement. Lors de cet atelier soutenu financièrement par le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (programme SPS), les débats ont porté essentiellement sur l’augmentation du nombre de conflits liés à la disponibilité de certaines ressources naturelles, comme le pétrole, l'eau et les terres arables, ou au changement climatique, perçus comme autant de facteurs de multiplication des menaces pesant sur la sécurité aux plans national et international.
Considérée de plus en plus par les pays de l'OTAN et par les pays partenaires comme une discipline prioritaire, l’étude de la sécurité environnementale envisagée dans ses rapports avec la guerre demeure limitée et fragmentée par discipline. Au cours de cet atelier de trois jours, quelque 25 experts venus d’horizons divers (OSCE, Nations Unies, Université de Harvard, Université de Porto Rico, Vieques Conservation and Historical Trust et autres organismes publics) ont contribué à définir et à faire progresser un champ d’étude connu sous le nom d’« écologie de guerre ». Les scientifiques et les experts ont procédé à cette occasion à un tour d’horizon complet en examinant des études de cas et en analysant leurs incidences en termes de politique. Des priorités ont été définies pour guider les recherches, sur ce thème, l'accent ayant été mis en particulier sur les aspects suivants :
- modélisation prédictive visant l'étude et l'atténuation des effets des événements, qu’ils soient de portée locale ou planétaire (par exemple, conflits portant sur des ressources, terrorisme stratégique et guerres régionales) ;
- théorie et méthodes de prévision des liens entre les effets de la guerre et diverses tendances environnementales majeures ;
- techniques réutilisables d'atténuation d'impact, d’assainissement et de remise en état d’écosystèmes soumis aux effets de la guerre ;
- évaluation des incidences des futures technologies et activités de guerre et de sécurité.
L’atelier a également débouché sur la formation de groupes de travail chargés de questions spécifiques, comme le soutien à la recherche, les publications, les possibilités d'interaction scientifique, la politique de formation et d'entraînement.
Cet événement, qui était parrainé par le programme SPS de l'OTAN, avait pour but de promouvoir la coopération et la constitution de réseaux entre des universitaires, des professionnels et des décideurs concernés par cette problématique dans les pays de l'OTAN et les pays partenaires, et de susciter la mise en place de moyens d’action.
Les actes de l’atelier devraient être publiés en 2010 dans la NATO Science Series ainsi que par les éditions Springer sous le titre Warfare Ecology : An Introduction, ouvrage qui viendra enrichir un pan important de la littérature scientifique consacrée à la sécurité, à l’écologie, à la guerre et à la paix.