Le Comité des forces de réserve aborde le rôle de la télémesure, de l’IA et des mégadonnées dans la médecine militaire de demain
Du 31 janvier au 2 février 2023, la Confédération interalliée des officiers médicaux de réserve (CIOMR) a tenu sa session d’hiver au siège de l’OTAN, à Bruxelles. Cette réunion a permis non seulement d’illustrer les progrès technologiques accomplis, mais aussi de témoigner de l’engagement de l’Alliance à se tourner vers l’innovation pour améliorer les services de santé militaires de l’Alliance. Le Comité scientifique de la CIOMR s’est surtout penché sur le recours à la télémesure, à l’intelligence artificielle (IA) et aux mégadonnées (big data) pour renforcer les capacités médicales militaires.
La médecine militaire continue d’évoluer et la technologie occupe une place centrale dans le renforcement des capacités opérationnelles ; c’est dans cette optique que le Comité scientifique, sous la direction de son président, le médecin-commandant Stuart A. G. Roberts (Royaume-Uni), et de son vice-président, le major Paul Dhillon (Canada), fixe des exigences élevées dans ce domaine. La récente réunion d’hiver de la CIOMR a constitué une étape importante au cours de laquelle le Comité scientifique a mené des discussions sur l’intégration de la télémesure, de l’IA et des mégadonnées dans la médecine militaire.
Les travaux du Comité scientifique ont mis en évidence les possibilités de transformation qu’offrent ces technologies, comme la simplification de la logistique médicale, l’amélioration des soins aux patients et la facilitation de la prise de décision en temps réel sur le terrain. « L’intégration de la télémesure, de l’IA et des mégadonnées dans la médecine militaire ne fait que commencer, et les enseignements de cette réunion seront incontestablement le point de départ de nouvelles avancées. Il s’agira désormais de mettre ces technologies à profit pour renforcer l’efficacité et élargir le champ d’action des services de santé militaires, et ainsi sauver des vies et améliorer le bien-être des militaires », a déclaré le médecin-commandant Roberts.
La première participation de l’Australie, à distance, et la présence d’officiers médicaux subalternes du Royaume-Uni, des États-Unis et de France dans le cadre du Comité des officiers médicaux subalternes de réserve de la CIOMR ont fait de cette réunion une occasion unique de collaboration et d’échange de connaissances. La participation de partenaires comme l’Australie a rappelé la dimension internationale du travail du Comité. Cette approche collaborative vient à la fois enrichir la somme de connaissances et d’expertise et permettre de partager le fruit des progrès technologiques dans le domaine de la médecine militaire à l’échelle des pays de l’OTAN et des pays partenaires.
Les différentes sessions ont bien montré la volonté du Comité de mettre les technologies de pointe au service d’un meilleur soutien médical en opérations. L’un des temps forts de la réunion a été la démonstration, faite par une équipe de la société Kognitiv Spark, des possibilités de transformer la formation dans les domaines de la médecine militaire et des opérations sur le terrain grâce à la réalité augmentée (RA). Trois scénarios différents ont été examinés pendant la table ronde sur la RA :
- traitement des blessures – accompagnement des personnels de santé militaires sur le terrain tout au long des procédures complexes de traitement des blessures en temps réel afin de rendre les interventions médicales sur le champ de bataille plus précises et efficaces ;
- télémédecine – facilitation des consultations médicales à distance en permettant à des spécialistes d’encadrer et d’aider les personnels de santé militaires dans des lieux éloignés ou inaccessibles ;
- chirurgie – la chirurgie militaire de demain pourrait faire appel à la RA pour aider les personnels de santé militaire à accomplir des procédures complexes avec davantage de précision et en disposant de plus d’informations.
L’équipe de Kognitiv Spark a ainsi pu montrer les applications pratiques de la RA dans la médecine militaire, tout en insistant sur l’importance des technologies immersives dans la formation et le soutien opérationnel.