Synthèse du débat de fond : comprendre les impacts du changement climatique, de la dimension de genre et de la sécurité
Le 12 avril 2022, la conseillère pour les questions de genre de l’État-major militaire international (EMI), la lieutenant-colonel Katherine Prudhoe, et son équipe ont organisé au siège de l’OTAN un deuxième débat de fond, portant cette fois sur le triptyque changement climatique, dimension de genre et sécurité. Cette séance a permis de mettre en évidence les risques écologiques pour la sécurité et la planification militaire, ainsi que l’importance de l’intégration de la dimension de genre.
Plusieurs experts étaient présents, Mme Gergana Vaklinova, chef de la Section Élaboration et expérimentation de concepts du Centre d’excellence de l’OTAN pour la gestion de crise et la réponse aux catastrophes (CMDR COE), le lieutenant-colonel Matthias Duchscherer, conseiller pour les questions de genre du corps germano-néerlandais, et la colonel Thammy Evans, associée principale de recherche au GeoTech Center de l’Atlantic Council. La séance tenue en configuration hybride a réuni des participants de l’EMI, du Secrétariat international (SI), du Grand quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE), du Commandement allié Transformation (ACT), ainsi que de divers centres d’excellence.
Les conférenciers ont partagé leurs points de vue sur les différents défis, possibilités et perspectives liés à ces trois questions névralgiques. « Une analyse genrée [du changement climatique] pourrait fondamentalement changer la donne pour atténuer l’impact éventuel des causes profondes de ce phénomène et les facteurs de conflit dans l’avenir », a-t-on noté. Cette discussion fructueuse a permis de mener des échanges sur l’escalade de conflits causée par des vulnérabilités climatiques toujours plus importantes, de constater l’impact du changement climatique dans le Nord et dans le Sud sous l’angle de la dimension de genre, et de comprendre que si la formation aux questions de genre peut effectivement être considérée comme une première étape, il faut parvenir à une plus grande reconnaissance des indicateurs de genre et de leur rôle dans les conflits ou les questions d’environnement.
« Une compréhension approfondie de la dimension de genre est essentielle pour définir des politiques qui auront une incidence non seulement dans les pays membres de l’OTAN, mais aussi partout ailleurs dans le monde. À l’heure où le monde est confronté à une accélération rapide des menaces liées au changement climatique et à des conflits, les conférenciers ont vivement engagé les participants à ne pas oublier que ces questions touchent tout le monde, mais pas de la même manière », a conclu la lieutenant-colonel Prudhoe.
Ces dernières années, l’OTAN a pris de nombreuses mesures pour répondre aux préoccupations de sécurité liées au changement climatique, et continue à faire progresser les travaux sur cette question dans le cadre de sa prochaine étude des incidences du changement climatique sur la sécurité, et du premier rapport d’étape sur le changement climatique et la sécurité.