Rencontre avec trois chercheuses à l’occasion de la Journée internationale des femmes

Cette journée internationale vise à promouvoir l'intégration de la dimension de genre et les principes de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU sur les femmes, la paix et la sécurité. Pour en savoir plus sur les parcours de ces trois femmes scientifiques travaillant dans l'un des centres de recherche de l'OTAN :

Pilar Caamaño Sobrino est une informaticienne espagnole titulaire d'un doctorat en intelligence artificielle. Au CMRE, installé à La Spezia (Italie), elle travaille plus particulièrement à des solutions de simulation pour la mise à l'essai de systèmes autonomes dans des environnements virtuels, notamment de véhicules sous-marins autonomes.

« Les véhicules autonomes tels que les robots sous-marins intelligents sont des technologies importantes pour les pays de l’OTAN. Ils permettent de réduire les risques pour les humains, en accomplissant à leur place des tâches dangereuses, en particulier dans le domaine sous-marin », explique Pilar. Les marines nationales, le secteur industriel et les centres de recherche étudient actuellement comment faire évoluer les opérations sous-marines de manière à ce que plusieurs véhicules sous-marins autonomes puissent interagir, avec un minimum d’intervention humaine. La modélisation et la simulation se révèlent à cet égard d’une grande utilité.

À propos de la participation des hommes et des femmes sur un pied d’égalité, Pilar estime que « l’important, c’est que chaque personne, dans chaque société, soit libre de faire des choix et de vivre comment elle l’entend. Historiquement, l’inégalité par rapport aux hommes a été un obstacle difficile à surmonter pour les femmes, et les générations de femmes qui m’ont précédée ont dû lutter pour leurs droits, afin que je sois libre de choisir ma voie ».

Le message qu’elle veut faire passer aux femmes et aux filles est le suivant : « Si tu veux aller vite, marche seule. Mais si tu veux aller loin, marche avec les autres. [… ] Écoute les autres, quels que soient leur genre, leur culture, leur âge ou leur statut. Et apprends d’eux ».

Ines Borrione est titulaire d'un doctorat en océanographie. Cette jeune chercheuse italienne travaille au CMRE dans le domaine de l'océanographie physique. Elle traite et analyse les données océanographiques recueillies lors d'essais en mer menés par le Centre.

« Un certain nombre d’opérations de l’OTAN se déroulent en mer, souvent dans des régions assez mal connues », explique Ines. « Notre rôle en tant qu’océanographes est de rassembler et d’analyser toutes les données disponibles pour pouvoir caractériser et surveiller les conditions océaniques et contribuer ainsi à établir des prévisions fiables concernant l’état de la mer. La sûreté et la réussite des opérations menées par l’OTAN dans l’intérêt de tous les citoyens de ses pays membres dépendent de la fiabilité de ces prévisions ».

En tant que femme, Ines estime que le plus difficile, dans sa vie professionnelle, est de trouver le juste équilibre entre le travail, la carrière et la vie de famille. Pour mieux promouvoir l’intégration des femmes, son avis est que « des solutions telles que le congé parental flexible ou longue durée, l’horaire de travail flexible et le télétravail sont certainement très utiles. […] Pour moi, toutes ces solutions ont vraiment fait la différence ».

Le message d’Ines à la prochaine génération de femmes scientifiques est qu'aucune difficulté imprévue ne doit jamais les empêcher d’avoir des rêves ni de concrétiser leurs projets. « C’est la raison pour laquelle je les encourage toujours à poursuivre leurs rêves. Quand j’étais petite fille, je voulais devenir une scientifique et une mère de famille, et aujourd’hui je suis fière de pouvoir dire que j'ai réussi à être les deux ! »

 Francesca de Rosa est une scientifique italienne, titulaire d'un doctorat en génie électronique et télécommunications, avec une spécialisation dans les systèmes cognitifs interactifs. Au CMRE, elle travaille sur différents projets ayant trait à la surveillance maritime et à la connaissance de la situation maritime. Ses principaux domaines de recherche incluent les systèmes cognitifs, le génie cognitif et l'intégration des systèmes humains.

« De nombreuses tâches cognitives servant de base à la prise de décision sont progressivement déléguées à des machines, dont la fonction est d’assister les opérateurs humains dans différents domaines, tels que la sûreté, la sécurité, la gestion de crise, la santé et les secours d’urgence », précise Francesca. Ces outils d’aide à la décision permettent aux opérateurs d'avoir une meilleure connaissance de la situation, d’où une prise de décision améliorée et plus rapide.

Francesca a toujours pensé que la Journée internationale des femmes n’était pas tant une occasion de célébration qu’une journée de sensibilisation. « Cette journée doit nous rappeler que les femmes de nos pays ont une liberté de choix qui n’est pas la même dans d’autres parties du monde. En regardant grandir ma petite fille, je me demande souvent ce que je ressentirais, en tant que mère, si nous vivions dans une société où elle ne pourrait pas réaliser son plein potentiel ».

Centre pour la recherche et l'expérimentation maritimes (CMRE)

Le Centre pour la recherche et l'expérimentation maritimes, qui relève de l’Organisation OTAN pour la science et la technologie, est un établissement de recherche et d’expérimentation de renommée mondiale, installé à La Spezia (Italie). Le CMRE organise et mène des recherches scientifiques et des activités de développement technologique axées sur le domaine maritime, et propose des solutions scientifiques et technologiques novatrices, testées sur le terrain, qui visent à répondre aux besoins de l'Alliance en matière de défense et de sécurité.