L’OTAN intensifie sa coopération scientifique avec l'Ukraine

  • 28 Mar. 2019 -
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  • Mis à jour le: 12 Apr. 2019 14:18

Des experts de l’OTAN et de l’Ukraine se sont réunis pour faire le point sur l’avancement de plusieurs projets et se sont mis d’accord sur de nouveaux domaines de coopération, comme le retour à la vie civile de femmes ayant servi dans l’armée. Tel était l’objet de la 16e réunion du Groupe de travail conjoint OTAN-Ukraine sur la coopération scientifique et environnementale, qui a eu lieu le 28 mars 2019 au siège de l’OTAN.

Des agents du Service ukrainien des situations d'urgence recherchent des mines à l’aide de matériel fourni par le programme SPS de l’OTAN – Balaklia (Ukraine), mars 2017.


En réponse à une demande urgente de l’Ukraine, le programme SPS de l’OTAN a mis du matériel à disposition pour que les équipes de déminage ukrainiennes puissent procéder à l'élimination de mines dans la ville de Balaklia et dans neuf localités voisines – Balaklia (Ukraine), mars 2017.

Depuis l’annexion, illégale, de la Crimée par la Russie en 2014 et le début du conflit russo-ukrainien, plus de 12 000 chercheurs et universitaires ont dû quitter leur lieu de résidence. Face à ce contexte difficile, le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (programme SPS) a considérablement accru son soutien à l’Ukraine, au travers de la fourniture de matériel et de l’octroi de bourses à des jeunes chercheurs.

Le professeur Maksym Strikha, vice-ministre ukrainien de l’Éducation et de la Science, a déclaré : « en facilitant la participation de scientifiques ukrainiens à des activités de haut niveau dans les domaines de la recherche et du renforcement des capacités, le programme SPS soutient activement les institutions de recherche et les établissements universitaires du pays, renforçant ainsi sa communauté scientifique. »

Relever les défis de sécurité d’aujourd’hui

Actuellement, les grands domaines de coopération sont la lutte contre le terrorisme, la défense contre les agents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN), la mise au point de technologiques avancées ainsi que la détection et l’enlèvement des mines et des munitions non explosées.

Une bonne trentaine d’activités sont en cours avec l’Ukraine, qui est ainsi la principale bénéficiaire du programme SPS de l’OTAN. « L’une des activités phares actuelles est le projet DEXTER », a déclaré Mme Deniz Yüksel-Beten, conseillère sénior SPS et coopération avec les partenaires au sein du Secrétariat international de l’OTAN. « Ce projet vise à mettre au point un système de détection des explosifs et des armes à feu dans les transports publics, à distance et en temps réel, sans perturber le flux des passagers », a-t-elle ajouté. Dans le cadre d’un autre projet, des chercheurs d’Ukraine et d’Italie travaillent à la conception d’un nouveau type de capteurs à base de cristal destinés à détecter les agents CBRN et susceptibles d’être utilisés à l’appui de la lutte contre le terrorisme.


Kit portable qui permet aux primo-intervenants de recevoir, grâce à une technologie de télémédecine, d’indispensables avis de médecins spécialistes, même dans des régions reculées – Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe (EADRCC), OTAN, 2017.

Par ailleurs, dans le cadre de la plateforme OTAN-Ukraine pour la lutte contre les pratiques de guerre hybride, le programme SPS fournit un soutien à un projet codirigé par l’Ukraine et la Lituanie qui vise à mettre au point un système d’alerte précoce pour la lutte contre les menaces hybrides. Une activité aura lieu à Vilnius en avril 2019 en vue de la formulation de recommandations et de la détermination de la voie à suivre.

Achèvement de plusieurs projets

Trois projets phares multinationaux s’inscrivant dans l’ensemble complet de mesures d'assistance (CAP) en faveur de l’Ukraine ont été achevés. Ils concernaient la mise en place d’un système de télémédecine multinational, la fourniture d’un soutien au déminage humanitaire et la mise au point d’un radar 3D de détection des mines terrestres. « Il existe actuellement en Ukraine une ligne de front d’une longueur de 500 km, où l’on trouve une forte concentration de mines », a indiqué le professeur Strikha. « Des civils sont régulièrement blessés ou tués à cause de ces restes de guerre. Ce projet répond à un besoin immédiat de renforcement de la sécurité pour les habitants de notre pays. ».