Programme SPS – Toujours à la page à 60 ans

Le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité célèbre 60 années d’existence

  • 29 Mar. 2018 -
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  • Mis à jour le: 09 Apr. 2018 11:10

Il y a tout juste 60 ans, le 29 mars 1958 à Paris, les représentants des 15 pays que comptait alors l’OTAN annonçaient officiellement, lors de la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord, la création d’un comité scientifique et d’un poste de conseiller scientifique auprès du secrétaire général. Norman F. Ramsey, physicien américain renommé et professeur à l’université de Harvard, qui avait participé au projet Manhattan, fut nommé conseiller scientifique et présida ainsi la première réunion du Comité scientifique de l’OTAN, marquant la création de son programme scientifique. L’Union soviétique venant de lancer Spoutnik-1, l’un des objectifs majeurs de ce programme consistait à promouvoir la formation de chercheurs au sein des pays de l’OTAN afin de faciliter les échanges, de constituer des réseaux et d’obtenir un meilleur retour sur investissement en matière de recherche.

Depuis, le programme a beaucoup évolué, s’adaptant chaque fois que la situation l’exigeait. Rebaptisé en 2006 « programme pour la science au service de la paix et de la sécurité » (programme SPS), il offre aux membres de l’OTAN et à leurs partenaires un cadre tout à fait unique de coopération tangible, débouchant sur des résultats et des livrables concrets. Aujourd’hui, environ 150 projets, ateliers et stages de formation financés sur le programme SPS contribuent au renforcement des capacités dans les pays partenaires, appuient l’action de l’OTAN en matière de lutte contre le terrorisme, favorisent le développement de technologies de pointe en rapport avec la sécurité, et encouragent les réseaux d’experts à se pencher sur des sujets tels que la cyberdéfense ou encore le rôle des femmes dans la paix et la sécurité.

À l’heure où le programme SPS célèbre 60 années d’existence, je suis fier de ce qu’il a permis de réaliser et de la façon dont il a marqué son époque. Tout au long de ces six décennies, le programme SPS a su mettre l’accent sur l’innovation et l’excellence scientifique, jouant un rôle majeur à cet égard. Parmi les chercheurs qui y ont pris part, plus de vingt ont été récompensés d’un prix Nobel. C’est notamment le cas de deux scientifiques associés de près à la création du programme SPS à la fin des années 1950 : Norman Ramsey, le premier président du Comité scientifique de l’OTAN, s’est vu décerner le prix Nobel de physique en 1989, récompensant la mise au point d’une méthode cruciale pour la conception des horloges atomiques, et Lester Pearson – l’un des « Trois Sages » à l’origine du renforcement de la coopération non militaire au sein de l’OTAN, par exemple dans le domaine scientifique – a été lauréat du prix Nobel de la paix en 1957 pour sa contribution à la résolution de la crise du Canal de Suez.

L’heure de la retraite est donc loin d’avoir sonné pour le programme SPS. Je suis convaincu qu’il continuera d’engranger les succès et de promouvoir les partenariats et les objectifs stratégiques de l’OTAN, en s’appuyant sur sa capacité d’adaptation.

M. Antonio Missiroli

Secrétaire général adjoint de l’OTAN pour les défis de sécurité émergents