L'OTAN renforce la coopération avec l'Ukraine dans les domaines de la science et de la sécurité
Des experts des pays de l'Alliance et d'Ukraine se sont réunis à Kiev le 4 juillet 2017 pour réfléchir ensemble à la coopération actuelle et future dans le domaine des défis de sécurité émergents et des technologiques de pointe en rapport avec la sécurité.
Au cours de la quinzième réunion du Groupe de travail conjoint OTAN-Ukraine sur la coopération scientifique et environnementale, les participants ont procédé à un échange de vues sur plusieurs projets relevant du programme pour la science au service de la paix et de la sécurité (programme SPS). Ces projets portent sur un large éventail de défis de sécurité émergents, comme la lutte contre le terrorisme, la cyberdéfense, la détection et l'élimination des mines et des munitions explosives non explosées, le but étant de mettre en place des réseaux, de faciliter le renforcement des capacités et d'aider Kiev à faire face aux effets négatifs de la crise russo-ukrainienne.

« Depuis 2014, l'Ukraine est le premier bénéficiaire du programme SPS », a indiqué M. l'ambassadeur Sorin Ducaru, secrétaire général adjoint de l'OTAN pour les défis de sécurité émergents. « Nombre des activités menées actuellement ont des effets tangibles, profitent à la population locale et aident l'Ukraine à faire face aux conséquences du conflit en cours », a déclaré M. Ducaru dans ses observations liminaires. M. Strikha, vice-ministre ukrainien de la Science et de l'Éducation, a mis en avant les graves répercussions que la crise a sur la communauté scientifique dans son pays : dix-sept universités ukrainiennes et dix instituts de recherche rattachés à l'Académie nationale des sciences ont dû déménager en raison du conflit.
Plusieurs projets SPS phares font partie intégrante de l'ensemble complet de mesures d'assistance (CAP) en faveur de l'Ukraine, qui a été approuvé au sommet que l'OTAN a tenu à Varsovie, en 2016. L'un de ces projets apporte une aide à l'Ukraine dans le domaine du déminage à but humanitaire, au travers du renforcement de la capacité du Service d'État des situations d'urgence (DSNS) à mener des opérations de déminage dans l'est du pays. Ces activités pourront s'inscrire dans la durée grâce à un projet pluriannuel axé sur la mise au point d'un système 3D de détection des mines. Par ailleurs, les exercices sur le terrain que le Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe a organisés en Ukraine et au Monténégro, respectivement en 2015 et en 2016, ont montré la valeur ajoutée que la coopération entre des chercheurs et des experts d'Ukraine et des pays de l'Alliance apporte face à des catastrophes et à des incidents. « Dans le cadre de la crise actuelle en Ukraine, nous devons continuer de renforcer la coopération pratique entre l'OTAN et ce pays.» « Le programme SPS est un outil extrêmement utile pour ce faire, et il témoigne de notre détermination à aider l'Ukraine », a souligné M. l'ambassadeur Ducaru.

En mars dernier, suite à l'incendie qui a détruit de précieux équipements dans un dépôt de munitions situé à Balaklia, dans la région de Kharkiv, le programme SPS a rapidement fourni le matériel nécessaire pour que les équipes de déminage ukrainiennes puissent procéder avec succès à l'élimination des mines dans la ville de Balaklia et dans neuf localités voisines. Cette aide est l'un des volets d'un projet plus vaste qui relève du CAP et qui vise à renforcer la capacité du DSNS à mener des opérations de déminage à but humanitaire dans les zones touchées par le conflit dans l'est de l'Ukraine. Pour que l'effort de déminage s'inscrive dans la durée, des chercheurs norvégiens et ukrainiens ont lancé en 2016 un nouveau projet SPS axé sur la mise au point d'un système 3D de détection des mines, permettant ainsi au DSNS d'agir plus rapidement, pour un coût moins élevé et dans de meilleures conditions de sécurité dans les anciennes zones de conflit et d'éviter que les mines ne fassent des victimes civiles et militaires.
Un autre projet SPS phare relevant du CAP a permis de former des auxiliaires médicaux ukrainiens et de mettre en place un système multinational de télémédecine pour faire face aux situations d'urgence en Ukraine. La télémédecine peut apporter une aide considérable en cas de catastrophe et de crise, en permettant à des spécialistes de la médecine de divers pays de conseiller en temps réel des primo‑intervenants se trouvant en zone de crise ou de combat. Au cours de la réunion, M. l'ambassadeur Ducaru a annoncé que, dans le cadre du soutien à la mise en place de centres paramédicaux nationaux en Ukraine, le programme SPS fournira du matériel spécialisé, notamment des simulateurs et des mannequins d'essai, du matériel médical didactique ainsi que des équipements informatiques multimédias pour des formations pratiques et interactives.