Nouveaux risques pour la sécurité des flux énergétiques passant par le Caucase du Sud

  • 15 Dec. 2016 -
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  • Mis à jour le: 05 Jan. 2017 14:30

La sécurité énergétique est une priorité politique tant pour les pays membres de l'OTAN que pour les pays partenaires. Lors du sommet de l'OTAN tenu à Varsovie en juillet 2016, les dirigeants des pays de l'Alliance ont souligné que les développements dans le secteur énergétique pouvaient avoir d'importantes incidences politiques et sécuritaires. La stabilité et la fiabilité des approvisionnements énergétiques, la diversification des itinéraires d’importation, des fournisseurs et des ressources énergétiques ainsi que l’interconnexion des réseaux sont d’une importance critique, et permettent d'accroître la résilience face aux pressions politiques et économiques.

Un atelier de recherche avancée, parrainé par l'OTAN et consacré aux nouveaux risques pour la sécurité des flux énergétiques passant par le Caucase du Sud, a été organisé à Tbilissi (Géorgie), les 5 et 6 décembre 2016, pour traiter ces questions et passer au crible les principaux nouveaux risques pesant sur la sécurité des infrastructures énergétiques d'importance critique.

L'atelier s'est articulé autour de six grands débats, et a comporté une visite au Centre militaire scientifico-technique DELTA, à Tbilissi. Les participants aux divers débats ont examiné un certain nombre de sujets, ils ont mis l'accent sur l'importance du rôle de la Géorgie et, plus largement, du Caucase du Sud dans les flux énergétiques et ils se sont penchés sur les projets existants et futurs, notamment le corridor Sud, ainsi que sur d'autres possibilités pour les approvisionnements en pétrole, en gaz et en électricité.

Les participants ont également examiné les domaines d'intérêt commun aux pays consommateurs (Union européenne (UE) et Turquie), aux pays producteurs (Azerbaïdjan et Turkménistan) et aux pays de transit (Azerbaïdjan, Géorgie et Turquie) ainsi que les formes de coopération entre ces pays. Les discussions ont par ailleurs été axées sur les défis de sécurité émergents et les menaces possibles pour les nouveaux projets stratégiques de flux énergétiques dans la région, notamment le terrorisme, ou encore les actions militaires ou l'instabilité politique potentielles. Les évolutions technologiques récentes, susceptibles de contribuer à la protection des infrastructures énergétiques d'importance critique, ou d'y porter atteinte, et la capacité d'agir des pays ont aussi fait l'objet de discussions.

Le contexte plus large

« Renforcer notre réseau avec vous tous, présents ici aujourd'hui, est fondamental pour l'efficacité et la coordination de notre approche en matière de sécurité dans le monde globalisé qui est le nôtre », a déclaré M. Michael Gaul, conseiller sénior à la Division Défis de sécurité émergents du Secrétariat international de l'OTAN.

La vice-ministre géorgienne de l'Énergie, Mme Mariam Valichvili, a souligné que les oléoducs et les gazoducs, établis grâce au ferme soutien de l'Occident, dont les États-Unis, ainsi que d'autres pays de l'OTAN, notamment européens, ont contribué de manière significative à la préservation de l'indépendance politique et au développement économique des pays de la région, en leur permettant de maintenir leurs liens avec les marchés internationaux et de rester au cœur des intérêts internationaux des pays occidentaux.

Le commandant de l'École militaire Général Jonas Žemaitis de Lituanie, le colonel Raimundas Matulis, a souligné qu'il fallait examiner soigneusement les enseignements tirés dans les États baltes et partager l'expérience acquise dans la création d'instruments crédibles au service de la politique de sécurité énergétique.

Le codirecteur du projet, M. Mourman Margvelachvili, a déclaré que la garantie de la sécurité des flux énergétiques existants et potentiels passant par le corridor Sud est considérée comme stratégiquement essentielle pour la sécurité énergétique des pays européens, mais qu'elle est aussi un important facteur de sécurité pour les pays fournisseurs et les pays de transit dans la région.

Participation internationale

L'atelier a été organisé par l'École militaire Général Jonas Žemaitis de Lituanie et l'Université d'État Ilia de Géorgie, avec l'appui du programme pour la science au service de la paix et de la sécurité de l'OTAN. L'ambassade de Roumanie à Tbilissi, qui est l'ambassade point de contact de l’OTAN dans le pays, et le groupe de réflexion indépendant World Experience for Georgia ont apporté une aide précieuse.

Ont participé à l'atelier des représentants de l'OTAN, du département d'État des États-Unis, des ministères géorgiens de l'Énergie et des Affaires étrangères, du Centre d'excellence OTAN pour la sécurité énergétique, du Bureau de liaison de l'OTAN à Tbilissi, de l'Université Vytautas Magnus (Lituanie), de l'Université Nazarbaïev (Kazakhstan), de l'Institut de hautes études internationales et du développement (Genève, Suisse), du Centre d'études stratégiques du président de l'Azerbaïdjan, de l'Agence d'échange de données (Géorgie), du Centre d'études mondiales « Stratégie XXI » (Ukraine), du Centre pour l'étude de la démocratie (Bulgarie), de l'Université d'État de Bakou (Azerbaïdjan), de la Charte Énergie, de l'Université Jan Wyzykowski (Pologne), de Stratfor, de Methinks Ltd  et du European Geopolitical Forum.

Les participants ont recensé les formes de coopération possibles entre les pays de la région et l'OTAN en matière de sécurité à différents niveaux, le but étant de donner les gages stratégiques et tactiques adéquats face aux nouvelles menaces. Les résultats de l'atelier, qui seront rendus publics, comprendront une série de recommandations à l'intention des décideurs et des analystes.