Cinq ans de coopération renforcée avec les Nations Unies
Les regards se portent cette semaine sur New York, où les dirigeants du monde entier, dont le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, se retrouvent comme chaque année pour l'Assemblée générale de l'ONU. Cette semaine marque aussi le cinquième anniversaire de la signature, le 23 septembre 2008, de la déclaration commune sur la coopération entre les secrétariats de l'ONU et de l'OTAN, qui a porté la coopération entre les services des deux organisations à un nouveau niveau.
Une importante coopération existait déjà bien avant que la déclaration soit signée, en particulier dans le contexte des missions conduites sous mandat de l'ONU et dans des domaines comme les secours en cas de catastrophe. Toutefois, ces cinq dernières années, les services de l'OTAN et de l'ONU ont élargi leur dialogue et leur coopération à de nouveaux domaines, en particulier la formation, l'évaluation et d'autres domaines clés. Ils ont aussi approfondi la coopération pratique existante dans les domaines des secours en cas de catastrophe, de la lutte antiterroriste et des normes militaires, et ils ont développé leur dialogue et leur coordination s'agissant des opérations et des régions où l'OTAN et l'ONU jouent toutes deux un rôle.
« S'inspirant de la Charte des Nations Unies, la déclaration commune a permis d'améliorer la coopération pour mieux lutter contre les menaces et les défis que la communauté internationale est appelée à relever, du Kosovo à l'Afghanistan, en passant par la lutte contre la piraterie au large de la Corne de l'Afrique », déclare Jeffrey Feltman, secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires politiques.
Cette approche va tout à fait dans le sens du concept stratégique 2010 de l'OTAN, qui mentionne expressément les Nations Unies et appelle à une coopération pratique renforcée dans les opérations de gestion de crise auxquelles les deux organisations participent, ainsi qu'à des consultations politiques plus régulières. Elle démontre qu'il est utile de mettre en place une approche globale des opérations de gestion de crise et de stabilisation entre les différents acteurs de la communauté internationale.
« La coopération avec le Secrétariat international de l'OTAN est un atout pour le Secrétariat de l'ONU : à la base, nous partageons les principes et les buts de la Charte de l'ONU. En outre, nos différences font aussi notre force - nos mandats respectifs définissent notre partenariat », ajoute M. Feltman.
Renforcer notre confiance
« Remplis d'optimisme pour l'avenir, nous renforçons la confiance que nous avons construite tout au long de nos nombreuses années de coopération sur le terrain », déclare l'ambassadeur Terry Stamatopoulos, secrétaire général adjoint de l'OTAN pour les affaires politiques et la politique de sécurité. « Une coopération plus forte ne peut être que bénéfique pour les deux parties », ajoute-t-il.
« L'OTAN et l'ONU sont toutes les deux confrontées au même problème : faire plus avec moins et gérer des crises d'une plus grande complexité en période d'austérité. C'est un défi pour nos deux organisations, mais c'est aussi l'occasion de réfléchir à la meilleure façon de développer la coopération sur la base de nos atouts respectifs. Nous voulons mettre en avant une coopération pragmatique, qui donne des résultats concrets sur le terrain. Nous nous efforçons aussi de mieux nous informer et de mener des actions de sensibilisation. À cette fin, nous maintenons un large dialogue politique », ajoute encore M. Stamatopoulos.
Toutefois, il ne faut pas sous-estimer la difficulté de promouvoir une coopération plus efficace entre des organisations internationales établies de longue. L'histoire, la culture, les structures, les procédures et les domaines de compétence d'organisations différentes ne sont pas toujours faciles à comprendre, ce qui peut parfois donner lieu à des malentendus. L'OTAN et l'ONU s'attaquent de front à ces défis en donnant la priorité à la formation de leurs personnels.
Priorités en matière de coopération
La coopération sur les théâtres d'opération comme l'Afghanistan et le Kosovo reste une priorité. « Aujourd'hui plus que jamais, les missions de maintien de la paix sont menées dans un contexte exigeant une coopération accrue entre tous les partenaires, les capacités et les avantages de chacun étant mis à profit », déclare M. Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint de l'ONU pour les opérations de maintien de la paix.
« Depuis la signature de la déclaration commune sur la coopération entre les secrétariats de l'OTAN et de l'ONU, l'OTAN a toujours été pour nous un partenaire fiable dans les opérations de maintien de la paix difficiles où nos deux organisations sont engagées », ajoute-t-il. « Face aux nouveaux défis pour la paix et la sécurité qui nous attendent, et dans la perspective de 2014 et au-delà, nous savons que nous pouvons nous appuyer sur ces bases solides et envisager de nouvelles possibilités de renforcer la coopération entre l'ONU et l'OTAN dans les opérations de maintien de la paix ».
La formation et l'entraînement, le partage des enseignements tirés, la promotion du rôle des femmes dans les domaines de la paix et de la sécurité, et la protection des enfants touchés par les confits armés sont d'autres domaines clés de coopération.
Renforcer la liaison
Dans le cadre du renforcement de la coopération avec l'ONU, l'OTAN a décidé en 2010 de nommer un agent de liaison civil auprès du siège de l'ONU, à New York. Mme Eirini Lemos-Maniati est la première titulaire de ce poste.
Une grande partie de son travail consiste à fournir régulièrement et en temps utile des analyses, des évaluations et des avis au siège de l'OTAN sur les développements qui interviennent à l'ONU. Par ailleurs, l'agent de liaison civil est le point de contact politique pour toutes les institutions et agences de l'ONU basées à New York, l'objectif étant de renforcer encore la liaison, de promouvoir la coopération pratique et de soutenir le développement et le renforcement de ce partenariat. L'agent de liaison civil facilite le dialogue et s'appuie sur ses relations de travail avec les décideurs clés du Secrétariat et des agences, des fonds et des programmes de l'ONU.
Coopération sur le terrain
Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté des résolutions donnant mandat à l'OTAN pour mener des opérations dans les Balkans occidentaux et en Afghanistan, définissant le cadre de la mission OTAN de formation en Iraq, et, plus récemment, en 2011, autorisant l'OTAN à mener une opération destinée à protéger les populations et les zones civiles menacées d'attaques en Libye.
De son côté, l'OTAN a apporté son soutien à des opérations parrainées par l'ONU ; elle a notamment fourni une aide logistique aux opérations de maintien de la paix conduites par l'Union africaine avec l'aval de l'ONU au Darfour (Soudan) et en Somalie. Les opérations de secours menées par l'ONU au Pakistan après le grave séisme qui a frappé ce pays en 2005 ont reçu le soutien de l'OTAN. En outre, des navires de l'OTAN ont escorté au large de la Somalie des navires marchands affrétés par le Programme alimentaire mondial, qui transportaient de l'aide humanitaire.