Aider la Serbie à liquider ses stocks de munitions excédentaires
Une installation de démilitarisation appartenant à l'État et située dans le centre de la Serbie sera aménagée de manière à permettre la liquidation, en toute sécurité et dans le respect de l'environnement, de près de 2 000 tonnes de munitions excédentaires, ce qui réduira le risque d'explosion de munitions obsolescentes, ainsi que le risque de prolifération.
Il y a sept ans, en octobre 2006, une explosion au dépôt de munitions de Paracin a clairement démontré le danger que des stocks de munitions obsolètes pouvaient représenter pour les populations locales. Heureusement, la catastrophe n'a fait aucune victime, mais le dépôt a été complètement détruit, la plupart des vitres de la ville ont volé en éclats, et des secousses ont été ressenties à une vingtaine de kilomètres de là. Les munitions excédentaires peuvent également représenter une menace de sécurité plus vaste si elles tombent entre de mauvaises mains.
« La sécurité et la stabilité dans les Balkans occidentaux est une priorité élevée pour le Royaume‑Uni, après les événements de ces deux dernières décennies. Il était donc tout naturel pour notre ministère de la Défense de répondre positivement à la demande adressée par la Serbie à l'OTAN pour que celle‑ci l'aide à liquider ses stocks de munitions excédentaires », explique Mariot Leslie, représentante permanente du Royaume‑Uni auprès de l'OTAN.
« Nous avons financé l'étude de faisabilité qui a permis de lancer ce projet, et le Royaume‑Uni assume une part importante des fonds engagés à ce jour au profit du fonds d’affectation spéciale de l’OTAN », ajoute‑t‑elle.
En vue d'attirer de nouveaux financements, le projet a été officiellement lancé le 16 juillet, lors d'une réunion du Comité politique et des partenariats de l'OTAN, à laquelle ont participé les représentants des 22 partenaires de l'Alliance dans la région euro‑atlantique.
Outre le Royaume‑Uni, deux pays partenaires ‑ l'Irlande et la Suisse ‑ ont déjà engagé des fonds. Par ailleurs, les États‑Unis ont fait part de leur volonté d'apporter une contribution significative. « Cela illustre bien l'aptitude de l’OTAN à exploiter son réseau de partenariats de manière ouverte et concertée, à l'appui d'objectifs que nous partageons tous », explique la représentante permanente britannique.
« Nous sommes heureux que la Serbie se soit tournée vers l'OTAN pour demander de l'aide. Je considère que cette démarche prouve incontestablement que la Serbie prend au sérieux son programme du Partenariat pour la paix et qu'elle souhaite tirer parti du niveau élevé d'exigence et d'interopérabilité qui va de pair avec le fait de travailler aux côtés des pays et des partenaires de l'OTAN », précise‑t‑elle.
Développement de capacités

Ces dix dernières années, l'OTAN a apporté un soutien similaire à plusieurs pays des Balkans, notamment en aidant la Serbie et le Monténégro à liquider 1,4 million de mines antipersonnel dans le cadre d'un projet d'1,7 million d'euros, mené entre 2005 et 2007.
Fin 2011, la Serbie a demandé de l'aide afin de développer la capacité de la principale installation de démilitarisation du ministère de la Défense – Tehnički Remontni Zavod (TRZ) –, située près de la ville de Kragujevac, dans le centre de la Serbie.
« Dans le cadre du processus actuel de réforme de la défense en Serbie, les munitions excédentaires sont considérées comme un problème considérable et sensible, les capacités et technologies disponibles étant insuffisantes pour mener à bien l'ensemble des activités de démilitarisation », déclare le général de division Milan Mojsilovic, représentant militaire de la Serbie auprès de l'OTAN.
« Bien que le ministère de la Défense de Serbie ait réduit les excédents ces dernières années, il convient de faire davantage pour que le processus soit achevé plus rapidement et conformément aux normes les plus élevées en matière de sûreté et d'environnement », ajoute‑t‑il.
Le Royaume‑Uni a accepté d'être le pays pilote du projet et a demandé à l'Agence OTAN de soutien d'effectuer une étude de faisabilité. Au cours du premier semestre 2013, les experts de l'Agence ont travaillé avec le ministère serbe de la Défense et avec le TRZ Kragujevac afin de développer la proposition de projet, qui s'appuie sur l'expérience acquise dans le cadre du projet 2005/2007.
« Pour ce projet, nous allons travailler avec des experts serbes afin de développer des méthodes sûres et respectueuses de l'environnement, en vue de démilitariser près de 2 000 tonnes de balles, de mortiers, de roquettes et de missiles excédentaires », explique David Towndrow, administrateur de projet de l'Agence OTAN de soutien.
Mise en route
Une fois que les instruments juridiques nécessaires auront été signés et que des dons financiers suffisants auront été reçus, la mise en œuvre pratique pourra commencer.
Avec un budget estimé à 3,7 millions d'euros, le projet permettra d'améliorer la capacité technique de la démilitarisation des munitions sur le site de TRZ Kragujevac et de financer la démilitarisation industrielle de quelque 2 000 tonnes de munitions excédentaires sur deux ans. « Le coût de ces travaux sera réduit grâce à la vente des métaux récupérés et d'autres rebuts précieux », déclare M. Towndrow.
La contribution de la Serbie au projet comprendra un financement direct de 450 000 euros versé au site de TRZ Kragujevac à des fins de démilitarisation, le coût du transport des munitions entre le site de stockage et l'installation de démilitarisation, et la mise à disposition de bureaux pour le personnel de l'Agence OTAN de soutien en Serbie.
La Serbie avait initialement demandé de l'aide pour la liquidation d'un total de 4 151 tonnes de munitions conventionnelles excédentaires. Un tel volume avait été jugé trop important pour faire l'objet d'un projet unique, mais une extension du projet pourrait être envisagée.