Des universitaires de renom évaluent sur le terrain les progrès accomplis en Afghanistan
Du 12 au 18 avril, des universitaires influents et des analystes de six pays de l'OTAN ou de pays partenaires fournissant des troupes à la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) se sont rendus en Afghanistan. Cette visite leur a permis de rencontrer des personnalités afghanes et des acteurs internationaux de premier plan à Kaboul et à Herat, et de se faire une idée de la situation sur le terrain.
Il s'agissait là de la 21e visite de « leaders d'opinion transatlantiques en Afghanistan » (TOLA) organisée par la Division Diplomatie publique de l'OTAN. Le but de ces visites est de permettre à des analystes, à des chercheurs et à d'autres universitaires des pays fournisseurs de troupes à la FIAS, qui suivent de près la situation en Afghanistan et la mission de la FIAS, de voir par eux-mêmes quels sont les différents aspects de cette mission de l'OTAN.
Selon Markus Kaim, de l'Institut allemand pour les affaires internationales et la sécurité (Stiftung Wissenschaft und Politik), basé à Berlin, « la tournée TOLA offre une occasion unique de mieux comprendre ce qui s'est passé en Afghanistan récemment et de voir comment la situation va évoluer au cours des mois à venir ».
Le programme TOLA porte également sur d'autres aspects de l'action internationale destinée à aider l'Afghanistan à devenir un État plus stable, plus sûr et plus démocratique, l'accent étant mis notamment sur la gouvernance et sur les activités de développement.
« À la lumière d'un ensemble de points de vue recueillis sur place, les membres du groupe TOLA se forgent une idée de ce qui a été accompli en Afghanistan et de ce qu'il reste à faire », ajoute M. Kaim, qui participait pour la deuxième fois à l'expérience TOLA. Cette fois-ci, il faisait partie d'un groupe composé d'universitaires originaires d'Australie, d'Italie, de Turquie, du Royaume-Uni et des États-Unis.
Accéder au terrain

Les réunions TOLA se déroulent selon « les règles de Chatham House », ce qui signifie que la confidentialité des sources d'information doit être respectée. Ainsi, les participants ont la possibilité de s'exprimer à titre personnel et d'exposer des points de vue qui peuvent ne pas être ceux de leur organisation, ce qui encourage la franchise et le partage de l'information.
« Pour un universitaire, participer à des réunions, des exposés et des tables rondes en comité restreint avec des acteurs politiques et militaires de haut niveau en Afghanistan est exceptionnel », explique Riccardo Redaelli, de la Faculté des sciences politiques et sociales de l'Université catholique de Milan (Italie).
Avant d'arriver sur le théâtre, les participants TOLA ont passé une journée au siège de l'OTAN, où ils ont discuté des aspects stratégiques de la campagne de la FIAS dirigée par l'Organisation.
À Kaboul, ils ont rencontré des responsables gouvernementaux afghans, des parlementaires et des représentants de la société civile, du Centre d'entraînement militaire, du Bureau du haut représentant civil de l'OTAN, du commandement de la FIAS, de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan, de la Mission de l'Union européenne ainsi que de la mission OTAN de formation en Afghanistan.
Les universitaires ont passé une nuit au Commandement régional Ouest, à Herat, où le contingent italien a communiqué au groupe des informations sur la situation de sécurité, sur la transition vers la prise en charge de la sécurité par les Afghans et sur les travaux que mène l'équipe de reconstruction provinciale italienne pour faire avancer les projets de développement et de bonne gouvernance dans la région.
Pendant son séjour à Herat, le groupe a également été présenté aux différents éléments des forces de sécurité nationales afghanes au sein du centre de coordination des opérations créé récemment et entièrement dirigé par les Afghans. C'est depuis ce centre que les forces afghanes – conseillées et soutenues par la FIAS – sont de plus en plus souvent amenées à diriger, à coordonner et à harmoniser l'ensemble des opérations de sécurité en cours dans la province.
Se familiariser avec la situation
« En leur permettant d'accéder aux acteurs clés sur le théâtre, la tournée TOLA donne aux analystes/commentateurs une connaissance de la situation, et elle leur permet de se faire une idée très précise de l'évolution rapide de la campagne de la FIAS et de la situation sur le terrain en Afghanistan, des informations qu'il n'est pas possible d'obtenir de source publique extérieure au théâtre d'opération », déclare M. Raspal Khosa, un analyste de la défense indépendant rattaché à l'Université d'Australie du Sud, à Adélaïde. Il est en quelque sorte un vétéran TOLA puisqu'il s'agissait de sa quatrième tournée depuis 2006.
Cette visite a montré que l'Afghanistan traverse actuellement une période cruciale puisque les transitions politique, sécuritaire et économique auront toutes lieu au cours des prochaines années. Les universitaires ont été impressionnés par les progrès accomplis dans tous ces domaines en quelques années et par le monde de différences existant entre l'Afghanistan de 2013 et celui de 2001. Toutefois, ils ont aussi souligné que les développements des deux prochaines années montreront si ces avancées sont vraiment irréversibles.
Donnant ses impressions générales sur la visite, M. Redaelli a conclu en ces termes : « elle m'a permis de revoir en partie, et dans un sens positif, mon point de vue sur la situation stratégique et politique dans la région, et sur l'efficacité de la politique actuelle de la FIAS. »
« La tournée TOLA offre ainsi aux experts et aux analystes une occasion unique de poser un « regard OTAN » sur les choses, de leur plein gré et sans que cela ne limite en aucune façon leurs opinions et leurs jugements personnels », ajoute M. Redaelli.