Opération Sea Guardian
Sea Guardian est le nom de l’opération de sûreté maritime que mène l’OTAN en Méditerranée, et qui remplit actuellement trois tâches : renforcement des capacités de sûreté maritime, contribution à la connaissance de la situation maritime et contribution à la lutte contre le terrorisme en mer.
- Sea Guardian, lancée en novembre 2016, a succédé à l’opération Active Endeavour.
- À l’heure actuelle, Sea Guardian renforce les capacités de sûreté maritime et contribue à la connaissance de la situation maritime ainsi qu’à la lutte contre le terrorisme en mer.
- Avec cette opération, l’OTAN contribue au maintien d’un environnement maritime sûr et sécurisé tout en coopérant avec des pays partenaires et avec d’autres organisations internationales.
- Sea Guardian est placée sous le commandement opérationnel du Commandement maritime allié, basé à Northwood (Royaume-Uni).
Contexte
Les mers et les océans sont d’une importance capitale pour l’économie mondiale actuelle : 90 % des marchandises sont transportées par voie maritime, et 95 % du trafic du cyberespace mondial passe par les câbles de communication qui reposent sur le fond des mers. La Méditerranée n’y fait pas exception : ainsi, pour ce qui est du secteur de l'énergie, quelque 65 % du pétrole et du gaz naturel consommés en Europe occidentale y transitent chaque année.
C’est dans ce contexte que l’OTAN a lancé l’opération Sea Guardian, qui succède à Active Endeavour, l’opération relevant de l'article 5 qui avait été lancée en réponse aux attaques terroristes du 11 septembre contre les États-Unis, et qui a aidé à décourager les actes de terrorisme en Méditerranée et à sécuriser ainsi l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde.
Contrairement à Active Endeavour, Sea Guardian ne relève pas de l’Article 5. Elle a pour but d’améliorer la connaissance de la situation maritime, de contribuer à la lutte contre le terrorisme (notamment par l’interpellation, et éventuellement l’arraisonnement, de navires suspects) et d’aider les partenaires à renforcer leurs capacités.
L’opération Sea Guardian améliore, en coopération avec des pays partenaires et avec d’autres organisations internationales, la sûreté maritime en Méditerranée. L’OTAN et l’Union européenne poursuivent leur dialogue entre services sur la coopération opérationnelle, notamment dans le cadre des conférences annuelles sur l’appréciation commune de la situation et la déconfliction en Méditerranée, coprésidées par l’opération EUNAVFOR MED Irini, que dirige l’UE, et par le Commandement maritime allié. Des pays non membres de l’OTAN peuvent participer à Sea Guardian en tant que partenaires d’opération.
Les grands axes de l'opération Sea Guardian
Sea Guardian est déployée en Méditerranée et remplit les trois tâches de sûreté maritime ci-après.
- Appui de la connaissance de la situation maritime : l’accent est mis sur le partage d’informations entre les pays de l’OTAN et avec les agences civiles, afin d’améliorer la situation maritime générale de l’OTAN.
- Appui à la lutte contre le terrorisme maritime : il s’agit de planifier et de mener un certain nombre d’actions visant à décourager et déjouer le terrorisme, à se défendre et à se protéger contre les activités terroristes d’origine maritime. Ces actions visent, en substance, à empêcher les terroristes d’accéder à des zones désignées, et à contenir les menaces, en ayant recours à la force.
- Contribution à la constitution de capacités de sûreté maritime : l’OTAN cherche à contribuer aux efforts de la communauté internationale visant à améliorer la sûreté maritime, en collaborant à la fois avec les autorités militaires et non militaires.
Sur décision du Conseil de l’Atlantique Nord, Sea Guardian peut remplir les quatre autres tâches de sûreté maritime ci-après.
- Faire respecter la liberté de navigation : l'OTAN doit démontrer sa volonté et sa capacité d'agir selon le principe de la liberté de navigation, auquel elle souscrira, en temps de paix comme en période de guerre. Cela inclut la surveillance, les patrouilles, l’interdiction maritime, les opérations spéciales, le déploiement de détachements de police et, s’il est autorisé, l’usage de la force.
- Mener des actions d'interdiction maritime : les moyens peuvent être affectés à des actions de réaction rapide, et peuvent inclure des forces d'opérations spéciales ainsi que des experts dans le domaine des armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN) lors des visites de navires suspects.
- Lutter contre la prolifération des armes de destruction massive : il s'agit de prévenir le transport et le déploiement d’armes de destruction massive, ce qui nécessite d’être capable de localiser, d’identifier et de sécuriser les éléments CBRN illicites transportés par voie maritime.
- Protéger les infrastructures critiques : à la demande d'un pays membre ou d'un pays non OTAN, et suivant les instructions du Conseil de l’Atlantique Nord, l'OTAN aide à protéger les infrastructures critiques dans l'environnement maritime, notamment par le contrôle des goulets d'étranglement.
Alliés et partenaires peuvent contribuer à l’opération en apportant un « soutien direct » (leurs moyens sont placés sous le commandement opérationnel de l'OTAN) ou un « soutien associé » (leurs moyens restent sous commandement national). Sea Guardian est placée sous le commandement opérationnel du Commandement maritime allié, basé à Northwood (Royaume-Uni), qui sert de point central pour l’échange d’informations en matière de sûreté maritime pour l’Alliance.
Chaque année, Sea Guardian mène cinq à six opérations ciblées dans des zones de la Méditerranée présentant un intérêt spécifique. Ces opérations utilisent des moyens de surface, aériens, sous-marins et autres pour recueillir les éléments permettant d’avoir en permanence une image précise des activités se déroulant au quotidien dans différentes parties de la Méditerranée. La plupart des opérations ainsi menées dans le cadre de Sea Guardian comportent également des visites dans des ports non OTAN.