Discours prononcé à l'occasion des commémorations du 11 Septembre
Discours prononcé par le secrétaire général de l’OTAN, M. Anders Fogh Rasmussen, à l'occasion du dixième anniversaire du 11-Septembre
Mesdames et Messieurs,
Il y a dix ans, le 11 septembre 2001, des terroristes ont tué près de trois mille hommes, femmes et enfants aux États-Unis. Des citoyens de vingt-cinq pays OTAN ou partenaires ont perdu la vie ce jour-là. D'autres attentats de grande ampleur ont suivi. En Turquie. En Espagne. Au Royaume-Uni. Dans des pays de l'Alliance et au-delà.
Nous avons enterré nos collègues, nos amis et nos proches, alors que de la fumée s'échappait encore des décombres à New York, au Pentagone et dans les champs de Pennsylvanie. Et nous avons décidé de traquer les exécutants et les cerveaux de ces attentats.
Pour la première fois de son histoire, l'OTAN a invoqué sa clause de légitime défense, l'article 5. Des équipes OTAN de surveillance aérienne ont effectué des centaines de sorties pour protéger le ciel américain au-dessus de Denver, de Chicago et de Kansas City. Et nous sommes intervenus pour chasser les extrémistes de leur refuge en Afghanistan.
Aujourd'hui, l'architecte des atrocités du 11-Septembre n'est plus. L'Histoire l'a emporté. Hélas, sa terrible idéologie du conflit lui a survécu.
Nous avons vu au fil des ans que l'extrémisme n'a pas d'identité religieuse. Ce que les extrémistes ont en commun, c'est le rejet de notre liberté et de notre diversité. Plutôt que de regarder vers l'avenir avec espoir, ils sont tournés vers le passé et incitent à la haine. Ils ont une vision archaïque et manichéenne : « nous » contre « eux ».
Comme l'a récemment déclaré le président Obama, il ne s'agit pas de se faire face, mais de vivre ensemble, les uns aux côtés des autres.
Mesdames et Messieurs,
Ayons la même vision d'une coexistence pacifique et d'une collaboration fructueuse.
Construisons un avenir de libertés individuelles et de tolérance mutuelle.
Unissons-nous contre ceux qui souhaitent nous entraîner dans un bourbier fait de conflits et d'animosités.
Aujourd'hui, les catastrophes ont quelque chose d'ostentatoire, de tapageur et de barbare. Quand des avions viennent percuter des gratte-ciel, lorsque des extrémistes font exploser des bombes dans des stations de métro, ou lorsqu'un fou furieux abat des adolescents dans un camp d'été.
Mais le désir de liberté des hommes est puissant, inébranlable, et aussi constant que le rythme des saisons.
Nous l'avons vu lorsque les soldats alliés ont débarqué, non sans souffrance, sur les plages de Normandie.
Ce fut aussi le cas lorsque le peuple est descendu dans la rue pour réclamer ses droits à Budapest en 1956, à Prague en 1968 ou à Berlin en 1989.
Et nous le voyons maintenant à Tunis, au Caire et à Tripoli.
Les attentats du 11-Septembre ont marqué le début d'un long hiver dans l'histoire du monde. Mais les événements au Moyen-Orient nous ont permis de réaffirmer avec foi que le désir de liberté, s'il peut être réprimé, ne pourra par contre jamais être éteint. Le « printemps arabe » est une nouvelle saison d'espoir pour nous tous.
Le prochain sommet de l'OTAN, à Chicago, aura lieu dans huit mois à peine. Nous y réaffirmerons que la mission de l'Alliance n'est pas seulement de protéger ceux qui jouissent de la liberté mais aussi d'inspirer, et parfois de protéger ceux qui ont soif de liberté :
Les Afghans, qui croient en leur droit de vivre en sécurité.
Les Libyens, qui croient en leur droit à un vote démocratique.
Et les familles des victimes du 11-Septembre, qui, malgré cette attaque sournoise contre nos valeurs les plus chères, croient encore en un monde sans terrorisme.
À tous ceux-là, ainsi qu'à tous ceux qui se reconnaissent en eux : « l'OTAN est votre alliée ». Le chemin vers la liberté aura beau être long et difficile, nous le parcourrons côte à côte.