L’OTAN : un atout pour l’Europe, un atout pour l’Amérique

Discours du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, devant le Congrès des États-Unis

  • 03 Apr. 2019 -
  • |
  • Mis à jour le: 05 Apr. 2019 16:53

Madame la Présidente,
Monsieur le Vice-président,
Mesdames et messieurs les membres du Congrès des États-Unis,
Mesdames, Messieurs,

Je suis vraiment très honoré et très reconnaissant du privilège qui m’est donné de m’exprimer devant vous tous aujourd'hui, et de représenter les vingt-neuf pays membres de l’OTAN.
Cela fera soixante-dix ans demain que le traité fondateur de l’OTAN a été signé dans cette ville illustre.
Ce jour-là, le président Truman a déclaré : « Nous espérons dresser un bouclier contre l’agression et la peur de l’agression, ériger un rempart qui nous permettra de poursuivre l’œuvre véritable de l’État et de la société, à savoir garantir une vie plus épanouie et plus heureuse à l’ensemble de nos citoyens ».

Notre alliance a été créée par des personnes qui avaient vécu deux guerres mondiales dévastatrices.
Ces personnes ne connaissaient que trop bien l’horreur, la souffrance, et le coût humain et matériel de la guerre.
Elles étaient déterminées à ce que cela ne puisse jamais se reproduire.

Et elles étaient aussi déterminées à contrer l’expansion de l’Union soviétique, qui prenait le contrôle de ses voisins, écrasait les démocraties  et oppressait leurs peuples.

C’est ainsi que l’OTAN fut fondée.
Son objectif était clair : préserver la paix et sauvegarder la liberté.
L’ensemble des membres de l'Alliance se sont fermement engagés à se protéger mutuellement, reprenant solennellement la devise : « Un pour tous, tous pour un ».

Cet engagement nous a été très bénéfique.
La paix a été préservée, et la liberté sauvegardée.

Certes, des Alliés ont pris part à des conflits dans différentes parties du monde ; et des Alliés ont été meurtris par des attaques terroristes.
Mais aucun pays membre de l'OTAN n’a été attaqué par un autre pays.

La Guerre froide a pris fin sans qu’un seul coup de feu soit tiré en Europe, et nous vivons une période de paix sans précédent.
Ainsi, l’OTAN n’est pas seulement l’alliance qui a la plus grande longévité de l’Histoire : c’est aussi l’alliance qui, de l’Histoire, a le mieux réussi.

Depuis la fondation de notre Alliance en 1949, chaque Congrès, chaque président américain, vos femmes et vos hommes en uniforme, et les citoyens des États-Unis d’Amérique, ont toujours été de fervents partisans de l’OTAN.

L’Amérique est l’épine dorsale de l’Alliance.
Elle est essentielle à la sécurité européenne et à notre liberté.
L’Europe ne serait pas le continent pacifique et prospère que nous connaissons aujourd’hui sans le sacrifice et l’engagement des États-Unis.

Aujourd'hui, je tiens à vous remercier tous pour votre soutien indéfectible.

L’OTAN est donc un atout pour l’Europe.
Et l’OTAN est un atout pour les États-Unis.
La force d’une nation ne se mesure pas uniquement à la taille de son économie, ou au nombre de ses soldats, mais également au nombre de ses amis.

Grâce à l’OTAN, les États-Unis ont plus d’amis et d’alliés que n’importe quelle autre puissance.
Cela a permis aux États-Unis d’être plus forts, plus solides et plus en sécurité.

Madame la Présidente, Monsieur le Vice-président,
Il est bon d’avoir des amis.

Hier, alors que je survolais l’Atlantique, mon regard s’est posé sur l’océan, cette vaste étendue d’eau entre nos deux continents.
L’Atlantique ne nous sépare pas.
Il nous unit.
Il nous lie les uns aux autres.

Et en Norvège, d’où je viens, l’océan Atlantique fait partie de notre identité.
En effet, c’est un « Normand », Leif Erikson, qui fut le premier Européen à atteindre les côtes américaines, il y a près de mille ans.
Nous serions plus nombreux à le savoir... s'il n’était pas parti aussi vite !
Et s'il n’avait pas décidé de n’en parler à personne !

Pour les aventuriers comme Leif Erikson, l’océan Atlantique n’a jamais été une barrière.
Au contraire, c’était un immense pont bleu menant vers de nouvelles contrées et de nouvelles possibilités.
Pour des millions d’Européens, l’Atlantique a été une passerelle vers la liberté, la sécurité et l’espoir.

Cela a été le cas pour mes grands-parents.
Ma mère est née à Paterson, dans le New Jersey.
Et j’ai passé une partie de mon enfance à San Francisco.

Tout cela a fait naître en moi une profonde affinité avec ce merveilleux pays.
Et ce sentiment n’a fait que croître au fil du temps.

Je me souviens de mon service militaire au sein de l’armée norvégienne, pendant la Guerre froide.
Nos forces étaient entraînées et équipées pour ne pas céder de terrain.
Il ne faut pas oublier que la Norvège jouxtait l’Union soviétique à l’époque.
Nous savions que nous n’étions pas capables, à nous seuls, d’affronter cette grande puissance.
Mais nous savions également que nous n’étions pas seuls.

Nous savions qu’en cas de besoin, nos alliés de l’OTAN, États-Unis en tête, nous viendraient en aide rapidement.
Nous jouissions d’un niveau de sécurité que seule notre Alliance atlantique pouvait assurer.
Ainsi donc, alors que je n’étais qu’un jeune homme, pendant la Guerre froide, c’est grâce à l’OTAN que je me sentais en sécurité.
Et cela en dit long sur la force de notre Alliance.

Madame la Présidente,
Monsieur le Vice-président,
Mesdames et Messieurs les membres du Congrès,

À l’entrée du siège de l’OTAN, en Belgique, se dressent deux monuments.
L’un est un pan du mur de Berlin dont l’objectif était d’empêcher les gens de sortir et les idées d’entrer.
Ce fut un échec.

Ce fut un échec car les idées et les valeurs de ceux qui l’avaient construit étaient moins convaincantes et moins puissantes que les nôtres.
Car nous tous, à l’OTAN, étions déterminés.
Nous sommes restés unis et il n’était pas question de plier.

L’autre monument est une poutrelle d’acier déformée provenant des décombres de la tour Nord du World Trade Centre.
Un mémorial en l’honneur des citoyens ordinaires qui, par un jour ordinaire, vaquaient à leurs occupations lorsque l’impensable s’est produit.
Un mémorial en l’honneur des 2 977 personnes qui ont perdu la vie le 11-Septembre.
Un mémorial pour rappeler que tous les pays de l’Alliance ont fait corps avec les États-Unis dans l’adversité.

L’un de ces monuments est un symbole de liberté, l’autre, un symbole de solidarité.
Tous deux symbolisent l’OTAN, ce que nous sommes et ce que nous défendons, ce pour quoi tant de femmes et d’hommes de nos pays se sont battus avec bravoure, parfois au prix de leur vie.
Mais ils ne l’ont pas fait en vain, et ils ne l'ont pas fait seuls.

Les femmes et les hommes de nos forces armées œuvrent ensemble depuis des décennies.
L'on compte d'ailleurs parmi eux bon nombre des membres de cette assistance, au sein de ce Congrès, et de ma délégation.

Je tiens à vous rendre hommage ainsi qu’à toutes celles et ceux qui défendent la liberté.

Il n’y a pas de plus grande cause que celle de la liberté.
Et ces deux monuments témoignent des défis que nous avons relevés en tant qu’Alliance.

Nous avons assuré la dissuasion face à l’Union soviétique pendant la Guerre froide, mis fin aux guerres et aux atrocités dans les Balkans, lutté contre le terrorisme, en Afghanistan comme au Moyen-Orient, accueilli, au sein de notre Alliance, les pays d’Europe centrale et orientale qui venaient de retrouver la liberté, aidant ainsi à propager la démocratie, la paix et la prospérité.

La porte de l’OTAN reste ouverte.
Cette année, la République de Macédoine du Nord a signé le protocole d'accession.
Et grâce à votre soutien, elle deviendra bientôt le trentième membre de l’Alliance.
Ainsi, ce qui a commencé en 1949 avec 12 membres s’est révélé un puissant vecteur de paix.
Une Alliance que d'autres aspirent à rejoindre, preuve s’il en est de sa réussite historique.
Mais comme vous le savez, les réussites du passé ne sont pas une garantie de succès pour l’avenir.

Nous nous devons d’être honnêtes : des questions se posent de part et d'autre de l’Atlantique au sujet de la solidité de notre partenariat.
Et de fait, il y a des divergences.

Notre Alliance regroupe de nombreux pays différents, qui ont chacun leur géographie, leur histoire et leurs partis politiques : républicains et démocrates, conservateurs et travaillistes, indépendants, verts et bien d'autres encore. C’est cela, la démocratie.

Débattre ouvertement et avoir des points de vue différents, ce n’est pas un signe de faiblesse, mais un signe de force.

Il ne faut donc pas être surpris lorsque des divergences se font jour entre nos pays.
Aujourd’hui, il y a des désaccords sur des questions telles que le commerce, l’énergie, le changement climatique et l’accord sur le nucléaire iranien.
Ce sont des questions importantes, et les désaccords sont importants.

Mais il ne faut pas oublier que nous avons déjà eu des désaccords par le passé : la crise de Suez, en 1956, le désengagement de la France de la coopération militaire à l’OTAN, en 1966, et la guerre en Iraq, en 2003, guerre que certains Alliés ont fermement soutenue, quand d’autres s’y sont non moins fermement opposés.

L’OTAN tire sa force du fait que malgré nos divergences, nous avons toujours su nous unir autour de notre mission fondamentale, celle de nous défendre mutuellement, de nous protéger les uns les autres et de préserver la sécurité de nos populations.

Nous avons surmonté nos désaccords par le passé.
Nous devons parvenir à dépasser nos divergences aujourd'hui.
Car nous aurons encore davantage besoin de notre Alliance à l’avenir.

Nous sommes confrontés à des défis sans précédent, des défis qu'aucun pays ne peut affronter seul.
Les rapports de forces se modifient à l'échelle de la planète.
La lutte contre le terrorisme est le combat d’une génération.
Nous sommes au tout début de l’ère des cybermenaces.
L'intelligence artificielle, l’informatique quantique et le big data pourraient changer la nature des conflits plus radicalement encore que la révolution industrielle ne l’a fait.
Et il nous faudra continuer de faire face à une Russie plus encline à s'affirmer.

En 2014, la Russie a annexé la Crimée illégalement.
C’était la première fois en Europe, depuis la Seconde Guerre mondiale, qu’un État s’emparait d’une partie d’un autre par la force.
Il s'agit d'un comportement récurrent de la Russie, que nous constatons notamment avec le renforcement massif de son dispositif militaire depuis l’Arctique jusqu’à la Méditerranée, en passant par la Baltique et la mer Noire,

l’utilisation d’un agent neurotoxique de qualité militaire au Royaume-Uni, le soutien du régime meurtrier de Bachar Al-Assad en Syrie, les cyberattaques régulièrement perpétrées contre des Alliés et des partenaires de l’OTAN, qui visent aussi bien les parlements que les réseaux d'alimentation électrique, des campagnes de désinformation élaborées et des tentatives d’ingérence dans la démocratie elle-même.

L’OTAN a réagi à cela en procédant au plus grand renforcement de la défense collective depuis des décennies.
Pour la première fois, nous avons des troupes prêtes au combat déployées dans la partie orientale de l’Alliance.
Nous avons accru la disponibilité opérationnelle de nos forces triplé la taille de la Force de réaction de l'OTAN, modernisé notre structure de commandement, et renforcé nos moyens de cyberdéfense. Et nous avons intensifié le soutien que nous apportons aux proches partenaires que sont la Géorgie et l’Ukraine, des pays souverains qui ont le droit souverain de choisir leur propre voie.

Nous faisons tout cela non pas pour provoquer un conflit, mais pour éviter un conflit. Et pour préserver la paix.

Non pas pour chercher l’affrontement, mais pour dissuader. Non pas pour attaquer, mais pour défendre.
Il n’y a aucune contradiction entre la dissuasion, la défense et le dialogue.
Nous ne cherchons pas à isoler la Russie.
Nous aspirons à de meilleures relations avec ce pays.
En attendant, nous devons gérer des relations qui sont difficiles.
Donc, nous devons dialoguer.
Et nous dialoguons.
Afin de réduire les risques et d’éviter les incidents, les accidents et les erreurs d'appréciation.

Nous devons aussi dialoguer pour œuvrer en faveur de la maîtrise des armements.
Ma génération a été marquée par le déploiement de milliers de missiles nucléaires en Europe dans les années 80.
Des missiles capables de détruire nos villes et de tuer des millions de personnes en un instant.
Grâce à la vision et à l'impulsion politique des présidents Reagan et Gorbatchev, le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire a mis fin au déploiement de ce type d’armements.

Mais aujourd’hui, ces armements sont de retour.

La Russie a déployé de nouveaux missiles en Europe.
Des missiles mobiles, difficiles à détecter et capables de transporter une charge nucléaire.
Ils ramènent le délai d’alerte à quelques minutes à peine, et ils abaissent le seuil d'emploi des armes nucléaires dans un conflit armé.

Unie, l’OTAN a une position claire...
La Russie viole le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire.
Il n’y a pas de nouveaux missiles américains en Europe.
Mais il y a bien de nouveaux missiles russes.

Je continue d’exhorter la Russie à se conformer de nouveau au traité.
Mais, jusqu'à présent, la Russie n’a pris aucune mesure en ce sens.
Or, le temps presse.

Nous ne voulons pas d'une nouvelle course aux armements.
Nous ne voulons pas d'une nouvelle guerre froide.
Mais il ne faut pas être naïf.
Un accord qui n’est respecté que par l'une des parties ne garantira pas notre sécurité.

Nous devons donc aussi nous préparer à un monde sans traité FNI.
Notre action sera mesurée et coordonnée.
Nous ne ferons pas ce que fait la Russie.
L’OTAN n'a pas l'intention de déployer des missiles nucléaires à lanceur terrestre en Europe.
Mais l’OTAN prendra toujours les mesures nécessaires pour assurer une dissuasion crédible et efficace.

Madame la Présidente,
Monsieur le Vice-président,

La lutte contre le terrorisme demande également de notre part un effort collectif.
Les attentats du 11-Septembre l’ont clairement démontré.

La réponse de l’OTAN à ces attentats ne s’est pas fait attendre.
En moins de 24 heures, pour la première et unique fois de notre histoire, nous avons invoqué l’article 5 du Traité de Washington.
Il s’agit de la clause de défense collective, qui stipule qu’une attaque armée contre l’un des Alliés sera considérée comme une attaque contre tous.

Le 11-Septembre n’était alors plus seulement une attaque contre les États-Unis, mais une attaque contre tous les membres de l’OTAN.
Quelques jours plus tard, des avions de l’Organisation patrouillaient déjà le ciel américain.
Des soldats de l’OTAN sont ensuite partis combattre côte à côte en Afghanistan pour faire en sorte que ce pays ne redevienne jamais un sanctuaire pour des terroristes susceptibles de nous menacer chez nous.

Au fil des ans, des centaines de milliers de soldats européens et canadiens ont servi en Afghanistan.
Plus de mille d’entre eux y ont laissé la vie et bien plus encore en sont revenus grièvement blessés.
Nous leur témoignons toute notre gratitude et rendons hommage à leur sacrifice.

L’OTAN est encore présente en Afghanistan aujourd’hui, pour lutter contre le terrorisme et entraîner les forces afghanes.
Nous n’avons pas pour objectif d’y demeurer éternellement : nous ne devons pas y rester plus longtemps que nécessaire.

Nous sommes allés en Afghanistan ensemble, nous déciderons ensemble de notre future présence dans le pays et, le moment venu, c’est ensemble que nous partirons.

L'OTAN soutient pleinement le processus de paix en Afghanistan.
Celui-ci doit jeter les bases d’une réconciliation nationale.
La paix ne s’obtiendra qu’en débarrassant le pays du terrorisme international.
Elle ne durera qu’en s’appuyant sur ce que nous avons accompli :  l’OTAN a mis en place les conditions nécessaires au progrès social et économique, et elle a offert éducation et droits fondamentaux aux femmes, aux jeunes filles.
Ces droits doivent être préservés.

L’OTAN ne combat pas le terrorisme qu’en Afghanistan, elle est aussi membre de la coalition mondiale contre l’EIIL.
Cette coalition a fait des progrès remarquables : à un moment donné, l’EIIL contrôlait un territoire de la taille de la Virginie  et imposait son idéologie abjecte à des millions de personnes.
Ses militants décapitaient, brûlaient vif, faisaient commerce d’esclaves sexuelles.

Ils ont fait preuve d’une brutalité que nous ne devons jamais oublier, mais à laquelle nous avons mis un terme grâce à un effort collectif, emmenés par l’Amérique.
Des millions de personnes ont été libérées.

Malheureusement, notre travail n’est pas terminé.
C’est pour cela que l’OTAN intensifie ses activités de formation des forces iraquiennes.
Pour que celles-ci puissent défendre leur pays et faire en sorte que l’EIIL n’y réapparaisse jamais.
C’est également pour cela que l’OTAN soutient ses partenaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, qu’elle les aide à développer leurs services de renseignement, la sécurité de leurs frontières, leur cyberdéfense et leurs forces d’opérations spéciales.

La formation des forces locales et le développement des capacités locales sont parmi les meilleures armes dont nous disposons pour lutter contre le terrorisme.
La prévention est préférable à l’intervention.

Madame la Présidente,
Monsieur le Vice-président,

Certains d’entre vous ici présents auront été directement touchés par le terrorisme.
Peut-être avez-vous perdu des amis ou des êtres chers.
Vous connaissez la réalité du terrorisme.
Tout comme moi.

J’étais premier ministre de la Norvège le 22 juillet 2011.
Une date maudite à tout jamais dans l’histoire de mon pays.
Ce jour-là, un terroriste a fait exploser une bombe devant mon bureau.
Faisant huit morts et de nombreux blessés.

Il a ensuite gagné l’île d’Utøya.
Où des jeunes s’amusaient dans le cadre d’un camp d’été.
69 autres personnes ont été tuées.
Des adolescents, pour la plupart, qui avaient toute la vie devant eux.
C’est le jour le plus sombre que la Norvège ait connu depuis la Seconde Guerre mondiale.
Et le jour le plus sombre de ma vie.

Le terrorisme prend de nombreuses formes.
Certains terroristes détournent la religion.
D’autres l’idéologie politique.
Ils prétendent être différents les uns des autres, et lutter pour des causes différentes.
En réalité, ce sont tous les mêmes.
Ils croient à la haine, à la violence et au meurtre d’hommes, de femmes et d’enfants innocents.
Ce ne sont rien d’autre que des lâches.

Les terroristes attentent à notre liberté, à nos valeurs et à notre mode de vie.
Nous devons répondre par plus d’ouverture et de démocratie.
Nos valeurs l’emporteront.
La liberté l’emportera sur l’oppression.
La tolérance l’emportera sur l’intolérance.
Et l’amour l’emportera toujours sur la haine.

En témoignent les fleurs déposées devant les mosquées à Christchurch, en Nouvelle-Zélande.
En témoignent les vies que mènent les jeunes gens qui ont survécu aux attentats en Norvège.

En témoignent enfin New York et Washington.
Deux villes invulnérables.
Qui ne se sont pas laissé intimider.
Ni abattre.
Des villes qui, au contraire, se sont relevées, plus fortes que jamais, de l’horreur de ce matin de septembre.

Madame la Présidente,
Monsieur le Vice-président,

L'OTAN est une alliance forte.
Mais pour rester forte, l’OTAN doit être une alliance équitable.

Dans un monde idéal, nous n’aurions pas besoin de dépenser d’argent pour la défense.
Mais nous ne vivons pas dans un monde idéal.

 La liberté a des ennemis, et ils doivent être dissuadés d’agir.
Et si la dissuasion échoue, nous devons nous battre.

Hitler n’aurait pas pu être stoppé par des manifestations pacifiques.
Staline n’aurait pas pu être dissuadé par des mots.
L’EIIL n’aurait pas pu être vaincu par le dialogue.

Les ennemis futurs de la liberté choisiront peut-être de nouveau la violence.
On ne peut tout simplement pas se contenter d’aspirer à vivre dans un monde en paix.
Nous devons agir – et investir – pour qu'il en soit ainsi.

Les pays de l’OTAN doivent dépenser davantage pour la défense.
Tel a été le message clair du président Trump.
Et ce message a un réel impact.

Après des années de réduction des budgets de défense.
Tous les Alliés ont mis fin aux diminutions.
Tous ont augmenté leurs dépenses de défense.
Avant, ils réduisaient les budgets par milliards.
Maintenant ils les accroissent par milliards.
Rien que pour ces deux dernières années, les Alliés européens et le Canada ont dépensé 41 milliards de dollars de plus pour la défense.
D'ici à la fin de l'année prochaine, ce chiffre passera à 100 milliards.
Et l’OTAN s’en trouve plus forte.

Cet argent nous permet d’investir dans les nouvelles capacités dont nos forces armées ont besoin.
Il s'agit d’avions de combat, d’hélicoptères d'attaque, d’une défense antimissile et de drones de surveillance sophistiqués.
C’est bon pour l’Europe, et c’est bon pour l’Amérique.

Au sein de l’OTAN, les alliés de l’Amérique apportent d'importantes capacités.
Notamment des dizaines de milliers d’agents de renseignement et d’experts en cybersécurité.
Ce qui donne aux États-Unis des oreilles et des yeux plus performants là où vous en avez besoin, qu'il s’agisse de poursuivre des sous-marins dans l’Arctique ou de démanteler les réseaux cyber de l’EIIL.
Et l’Europe offre aux États-Unis une plateforme pour projeter sa puissance dans le monde.

L’an dernier, j’étais à Fort Worth, au Texas.
J’ai vu les industries de nombreux pays de l’OTAN collaborer pour produire la nouvelle génération de chasseurs d’attaque.

L’OTAN a toujours eu une avance technologique.
Pour conserver cette avance, nous devons innover et mettre à profit l’ingéniosité de nos industries et de nos meilleurs cerveaux.
De part et d'autre de l'Atlantique.
C’est ainsi que nous continuerons de disposer de capacités avancées.
Et que nous créerons des emplois aux États-Unis, au Canada et en Europe.

Notre lien transatlantique n’est donc pas qu’une question de sécurité.
Il s'agit aussi de prospérité.
Ce n’est pas un hasard si l’article 2 du Traité de Washington encourage la collaboration économique entre nos pays.

L’Europe et l’Amérique sont depuis longtemps, et de loin, le plus important partenaire commercial l'une de l’autre.

Créant ainsi des millions d’emplois des deux côtés de l'Atlantique.
Générant plus de trois milliards de dollars par jour d’échanges commerciaux.
Injectant des milliers de milliards de dollars dans nos économies.
Le lien entre nos deux continents se traduit par un niveau plus élevé de prospérité, de santé, d’éducation et de bonheur.

Madame la Présidente,
Monsieur le Vice-président,

Le partage des charges trouve sa plus parfaite expression dans le fait que nous faisons front ensemble.
Que nous combattons ensemble.
Et que, parfois, nous mourons ensemble.

Je me suis rendu au cimetière national d'Arlington pour rendre hommage à tous les soldats américains qui ont donné leur vie.
En défendant l’Europe, pour nombre d’entre eux.

Les deux guerres mondiales et la Guerre froide ont montré clairement combien l’Amérique est importante pour la sécurité de l’Europe.
Et que la paix et la stabilité en Europe sont tout aussi importantes pour les États-Unis.

Si l’OTAN est là depuis soixante-dix ans, ce n’est pas le fait de la nostalgie.
Ni d'un attachement sentimental.
Si l’OTAN subsiste, c’est parce qu’il est dans l’intérêt de chacun de nos pays qu’il en soit ainsi.

Ensemble, nous représentons près d'un milliard de personnes.
Nous représentons la moitié de l’économie mondiale.
Et la moitié de la puissance militaire mondiale.

Quand nous faisons front ensemble, nous sommes plus forts que n’importe quel rival – c’est vrai sur le plan économique, sur le plan politique et sur le plan militaire.

Nous avons besoin de cette force collective.
Parce que nous allons faire face à de nouvelles menaces.
Nous avons pu constater à maintes reprises combien il était difficile de prévoir l’avenir.

Nous n’avions pas prévu la chute du mur de Berlin.
Ni les attentats du 11-Septembre
Ni l’émergence de l’État islamique.
Ni l’annexion illégale de la Crimée.

Comme nous ne pouvons pas prévoir l’avenir, nous devons nous préparer à l’imprévu.
Nous avons besoin d’une stratégie pour gérer l’incertitude.
Nous en avons une.
Cette stratégie, c’est l’OTAN.

Une OTAN forte et agile permet de réduire les risques.
Et nous permet de réagir aux éventuelles surprises.
Et il ne fait aucun doute que l’avenir nous en réserve.

Si notre alliance est celle qui, dans l'Histoire, a le mieux réussi, c’est parce que nous avons toujours été capables de nous adapter à l’évolution du monde.
Et parce que, malgré nos différences, nous sommes unis par l’engagement que nous avons pris les uns envers les autres.

L’Alliance atlantique est une alliance de pays souverains.
Unis par la démocratie, la liberté et l’état de droit.
Unis par la conviction que chacun a le droit de vivre sa vie en recherchant le bonheur.
Sans subir l’oppression.

Ces valeurs sont au cœur de ce que sont les États-Unis.
Et au cœur de l’OTAN. 

Comme l'a dit un jour le général Eisenhower, premier commandant suprême des forces alliées en Europe,
« Il ne s'agit pas seulement pour nous de protéger un territoire, mais aussi de défendre un mode de vie ».

L’océan Atlantique ne sépare pas l’Europe et l’Amérique du Nord.
Il les unit.
Et l’OTAN fait de même : elle unit nos continents.
Nos pays.
Nos peuples.
Elle le fait depuis 70 ans.

Aujourd'hui, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir afin de préserver cette unité pour les générations futures.
Parce que, quoi qu’il advienne, nous sommes plus forts et plus en sécurité quand nous faisons front ensemble.

Madame la Présidente, Monsieur le Vice-président,
Il est bon d'avoir des amis.

Merci.