La République de Corée : un partenaire pour relever les défis de sécurité mondiaux
Anders Fogh Rasmussen est récemment devenu le premier secrétaire général de l'OTAN à se rendre en République de Corée. Sa visite de trois jours – du 11 au 13 avril, planifiée de longue date, visait à explorer les possibilités d'élargir la coopération. Toutefois, cette visite ayant coïncidé avec un accroissement des tensions dans la péninsule coréenne, cette situation a également été au centre des discussions avec la présidente, Mme Park Guen-hye, et des hauts responsables de son gouvernement.
« Le partenariat entre l'OTAN et la République de Corée est encore récent. Mais il est très prometteur », a déclaré Anders Fogh Rasmussen, dans un discours au Club de la presse coréenne, à Séoul. « Nous avons des valeurs communes et une même approche de la sécurité. […] Notre partenariat se fonde sur des priorités mondiales convergentes : la stabilité en Afghanistan, la cybersécurité, la lutte contre la piraterie, la défense contre le terrorisme, et la non-prolifération ».
Le secrétaire général a souligné que l'ouverture de l'OTAN sur le monde ne signifie pas que l'Alliance cherche à établir une présence dans la région Asie-Pacifique, mais plutôt qu'elle souhaite dialoguer avec des partenaires clés dans cette partie du monde. « Les défis d'aujourd'hui sont mondiaux. Et, dans bien des cas, le meilleur moyen d'y faire face est de travailler avec des partenaires du monde entier », a-t-il expliqué.
Élargir la coopération
Le dialogue avec la République de Corée remonte à 1995, lorsque le ministre des Affaires étrangères de l'époque et actuel secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, en visite au siège de l'OTAN, s'était adressé au Conseil de l'Atlantique Nord, principal organe de décision politique de l'Alliance. Depuis lors, un dialogue de haut niveau s'est instauré, et une coopération pratique s'est développée dans un certain nombre de domaines, notamment en Afghanistan.
La République de Corée contribue largement aux efforts de stabilisation en Afghanistan, où elle a dirigé, entre 2010 et 2013, une équipe de reconstruction provinciale (PRT) civilo-militaire intégrée de quelques 470 personnes dans la province de Parwan. Le gouvernement s'est aussi engagé généreusement à allouer 500 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir le développement des forces de sécurité nationales afghanes et le développement socio-économique de l'Afghanistan.
Par ailleurs, les forces navales de la République de Corée coopèrent avec l'OTAN dans le cadre de la lutte contre la piraterie dans le Golfe d’Aden.
Les relations entre l'OTAN et la République de Corée se sont approfondies avec la signature, en septembre 2012, d'un programme individuel de partenariat et de coopération, qui a formalisé les relations et mis en avant un certain nombre de domaines prioritaires communs sur lesquels dialoguer et coopérer. Il s'agit notamment de renforcer la capacité des forces armées de la République de Corée à travailler aux côtés des forces alliées pour des opérations multinationales de soutien de la paix, pour la lutte contre la menace terroriste et les défis de sécurité émergents – comme la prolifération des armes de destruction massive, la piraterie et les cyberattaques –, et pour le secours en cas de catastrophe et la coopération au titre du programme pour la science au service de la paix et de la sécurité.
Tensions dans la péninsule coréenne
Au cours de ce voyage, le secrétaire général a réaffirmé que l'OTAN condamne fermement les discours et actes provocateurs de la Corée du Nord, qui font peser une grave menace sur la paix, la sécurité et la stabilité régionales et internationales.
« La Corée du Nord continue d'agir au mépris de la volonté de la communauté internationale. J'appelle instamment les autorités nord-coréennes à cesser immédiatement ces actions déstabilisatrices et son programme d'armes de destruction massive, qui constituent une violation manifeste des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU », a-t-il déclaré.
M. Rasmussen a conclu sa visite par un bref passage dans la zone démilitarisée, où il a entendu un exposé du secrétaire adjoint de la Commission militaire d’armistice du Commandement des forces des Nations Unies.