Une plate-forme virtuelle pour connecter les forces, les entreprises et les communautés d'intérêts

  • 20 Feb. 2013 -
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  • Mis à jour le: 27 Feb. 2013 11:13

Les États membres de l'OTAN utilisent une plate-forme d'essai virtuelle – les laboratoires de combat répartis en réseau (DNBL) – pour améliorer l'efficacité au combat en testant l'interopérabilité des équipements et des systèmes avant leur déploiement. Les DNBL permettent aux pays d'améliorer l'interconnectabilité de leurs forces et d'échanger des données rapidement, efficacement et à moindre coût.

« C'est un peu comme une agence de rencontre, puisque les DNBL mettent une plate‑forme à la disposition de l'OTAN, des pays, de l'industrie et des chercheurs pour l'échange de services d'expérimentation, d'essai et d'évaluation », explique le commandant Danny Henkens, du Département Développement des capacités du Commandement allié Transformation (ACT), qui gère la plate-forme DNBL.

Lancé en 2009 par l'ACT et l'Agence OTAN d'information et de communication (NCIA) avec la participation de l'industrie, le projet vise à accélérer et à simplifier la préparation et la réalisation d'essais et d'expérimentations du matériel, afin que les pays puissent contribuer aux missions de l'OTAN sans retards inutiles.

Il favorise une plus grande collaboration, ainsi que l’emploi des experts et des moyens sur les lieux mêmes où ils se trouvent, il réduit les délais et le coût des essais, et il contribue à ce que les essais et les expérimentations soient mieux connus au sein de l'Alliance.

« Nombre de pays sont confrontés à des réductions importantes de leurs budgets de défense en matière de développement capacitaire », rappelle Michael Oberndorfner, qui représente la NCIA à l'autorité technique des DNBL. « Les DNBL offrent un environnement commun pour travailler en collaboration, et c'est du gagnant-gagnant pour l'OTAN, les pays membres et l'industrie. »

Actuellement, quelque 99,5 % des budgets de défense des pays membres sont dépensés dans le cadre national, et seuls 0,5 % sont dépensés dans un cadre collaboratif. Afin de renforcer l'Alliance et alléger la tâche de tous, les DNBL favorisent la coopération multinationale et la réutilisation de capacités existantes, réduisant ainsi le coût des services.

Interconnecter les forces

« Nos membres offrent leurs services pour des essais de conformité et d'interopérabilité et des tests prédéploiement, ainsi que des moyens de formation répartie en collaboration pour le plus grand profit de l'Alliance et de ses membres », déclare Michael Oberndorfner.

« Les pays peuvent tester la conformité de leurs systèmes et de leurs forces dans le cadre d'essais et d'exercices spécifiques, si bien qu'ils sont mieux préparés pour les opérations en coalition – et les DNBL sont à cet égard une plate-forme idéale », précise‑t‑il.

Les DNBL sont aussi parfaitement adaptés à l’offre de services d'infrastructure pour la formation et les exercices répartis, qui permet de relier les partenaires avec la souplesse et la rapidité voulues. Il s'agit entre autres de tester la conformité des systèmes nationaux avec les normes OTAN et d'apporter un soutien à l'élaboration de normes, en vue d'améliorer l'interopérabilité au sein de l'Alliance et avec les partenaires.

Le système contribuera à la réalisation des objectifs de l'initiative OTAN d'interconnexion des forces, qui vise à ce que les Alliés maintiennent et développent, par la formation et les exercices, la capacité, acquise lors des opérations de l'OTAN, de travailler efficacement ensemble et avec les partenaires.

Tester les systèmes

La plate-forme DNBL répond à trois grands principes, qui sont en phase avec l'initiative de défense intelligente de l'OTAN : réutiliser les capacités et les installations existantes, réduire les délais et les coûts de préparation et de réalisation des essais et des expériences, et analyser les enseignements tirés des essais.

Cette plate-forme donne accès aux capacités et aux systèmes sur les lieux mêmes où ils se trouvent, et elle évite les chevauchements d'activités tout en intégrant des connaissances et des savoir‑faire spécifiques à l'échelle de l'Alliance.

Aujourd'hui, le système est pleinement opérationnel et rencontre un grand succès. Jusqu’ici, des essais bilatéraux ont été réalisés à plusieurs reprises pour évaluer l'interopérabilité des systèmes de suivi des forces amies de l'OTAN avec des partenaires au Danemark, en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume‑Uni. Les DNBL ont également été utilisés dans des projets multinationaux et pour le réseau de la mission en Afghanistan.

Dans la majorité des cas, ces activités étaient conduites dans le cadre de tests d'acceptation systèmes préalables au déploiement sur les théâtres d’opérations. Plus de 100 partenaires sont aujourd'hui connectés, et ils procèdent en continu à des tests.

Une communauté d’intérêts en plein essor

La plate-forme DNBL, à laquelle participent actuellement 45 organisations, se développe rapidement. Maciej Klopotek, qui assure le soutien communications pour la communauté DNBL, fait observer que celle-ci compte plus de 450 experts répartis dans le monde. « Notre communauté d'intérêts s’agrandit de semaine en semaine. Nous comptons bien servir tôt ou tard de guichet unique pour l'expérimentation, les essais et l'évaluation. »

Dans le cadre de sa stratégie de service, la NCIA offrira des services dans le domaine de l'expérimentation, des essais et de l'évaluation à travers les DNBL, et, en tant que de besoin elle recourra aux services d'autres prestataires pour compléter son portefeuille. « Ainsi, grâce à cette collaboration et à cette coopération, les pays et l’OTAN pourront-ils disposer au moindre coût des meilleures capacités possibles dans ce domaine », précise Chuck Shawcross, directeur de la stratégie de service de la NCIA.

À titre d’exemple, on a élaboré un concept de texte pour les services de cyberdéfense et les organisations on été invitées à contribuer à la mise en œuvre en tant que service offert par les DNBL.