Présentation de livre : «The European Union in Global Security: The Politics of Impact », de Susan E. Penksa
Le 20 juin 2012, lors d'une rencontre organisée par la bibliothèque multimédia de l'OTAN, au siège de l'Organisation, Susan Penksa a présenté l'ouvrage qu'elle a co-écrit avec Roy H. Ginsberg sur le rôle de l'Union européenne dans la sécurité mondiale.
Susan Penksa est professeur au département de sciences politiques du Westmont College, aux États‑Unis, et en assume la présidence. Elle est aussi Senior Associate auprès de l'Institute of European Studies à Bruxelles et conseillère en sécurité internationale.
Jamie Shea, secrétaire général adjoint délégué à l'OTAN, a prononcé quelques mots avant de laisser la parole à l'auteure, puis il a dirigé le débat qui a suivi.
Synthèse
Susan Penksa a commencé par souligner que le fil conducteur du livre est la recherche de l'impact, l'ouvrage mettant en lumière le rôle et l'impact de personnes, d'acteurs étatiques, de forces transnationales, et d'organisations internationales, ainsi que du fonctionnement des organisations et des appareils bureaucratiques.
Au cœur de cette histoire qui a vu naître l'Union européenne (UE) dans son rôle de prestataire de sécurité à l'échelle mondiale vient s'inscrire l'histoire de l'évolution des relations entre l'OTAN et l'UE, du resserrement et du renforcement des liens interinstitutionnels ainsi que du rôle crucial des relations interpersonnelles. L'OTAN et l'UE ont des valeurs et des intérêts communs, même s'il arrive que les deux organisations soient concurrentes et se trouvent en désaccord.
Susan Penksa a donné un aperçu de l'ouvrage, qui est axé sur le thème de recherche suivant : l'UE compte-t-elle dans la sécurité mondiale ? L'analyse de 24 opérations menées dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) au cours des dix dernières années fait apparaître que l'UE est devenue un prestataire de sécurité très spécialisé à l'échelle internationale. De telles opérations très spécialisées sont conduites en exécution d'un mandat fonctionnel clair et restreint (Somalie et Indonésie) ou ont lieu sur des théâtres où il n'y a pas d'autre prestataire de sécurité que l'UE (Géorgie).
Les auteurs examinent, expliquent et évaluent les effets internes et externes des opérations relevant de la PSDC ; ils en viennent ainsi à évaluer l'impact des opérations PSDC civiles ou militaires de gestion des crises sur l'Union elle-même, sur les États non membres où se déroulent des opérations de l'UE (les « États hôtes ») ou qui sont touchés par de telles opérations, sur d'autres prestataires de sécurité à l'échelle internationale et sur la gouvernance de la sécurité mondiale. Les auteurs constatent que les opérations PSDC s'avèrent avoir un impact fonctionnel et temporel positif sur les États hôtes et un degré d'incidence allant de faible à important.
En conclusion, Susan Penksa a affirmé qu'il était peu probable que la politique étrangère de l'UE - et son outil de gestion des crises, la PSDC - disparaisse aussi longtemps qu'existerait une union au service des intérêts des États membres.
Critiques
Les auteurs procèdent à une analyse totalement novatrice de la contribution de l'UE à la sécurité mondiale et de la « politique de l'impact » qui se joue à Bruxelles, dans les capitales des États membres, dans les États hôtes et parmi les autres prestataires de sécurité.Le modèle proposé par les auteurs pour mesurer l'impact des opérations de gestion des crises devrait intéresser les décideurs et les hommes et femmes de terrain qui cherchent à comprendre - et à améliorer - l'impact des missions civiles et militaires.
- M. Jamie Shea, secrétaire général adjoint délégué de l'OTAN pour les défis de sécurité émergents
Cet ouvrage fera date dans le débat sur la politique de sécurité de l'Union européenne : la revue de la littérature existante sur le sujet, l'approche innovante proposée pour l'évaluation des opérations de gestion des crises menées par l'UE, et les analyses éclairantes et détaillées auxquelles se livrent les auteurs méritent de retenir toute l'attention des politiques et des chercheurs.
- Wolfgang Wessels, titulaire de la Chaire Jean Monnet (Affaires européennes) à l'Université de Cologne (Allemagne).
Ce livre fait fi des jugements à l'emporte-pièce sur l'efficacité des opérations de gestion des crises menées par l'UE à l'échelle internationale. Roy Ginsberg et Susan Penksa offrent plutôt une opinion nuancée et une analyse fouillée reposant sur des données d'observation fiables. Le livre montre bien que nombre des questions de sécurité qui se posent à l'échelle mondiale ne peuvent être correctement comprises s'il n'est pas tenu compte des contributions de l'UE.
- Knud Erik Jørgensen, professeur de relations internationales à l'Université d'Aarhus (Danemark)
The European Union in Global Security est une étude claire, complète et bien documentée sur l'impact des missions relevant de la politique de sécurité et de défense commune. Les auteurs mettent en relief tant la façon dont l'Union fait véritablement la différence en matière de gouvernance de la sécurité mondiale, que les limites et (parfois) les pathologies de l'Union. Un ouvrage sérieux que tout étudiant sérieux en politique étrangère de l'UE jugera essentiel de lire.
- John Peterson, professeur de politique internationale à l'Université d'Édimbourg (Royaume-Uni)
Aperçu du contenu de l'ouvrage
Revue de la littérature existante
La PSDC dans son contexte
La politique interne des missions PSDC
Les effets externes des missions PSDC
L'impact sur les prestataires de sécurité à l'échelle internationale
La PSDC dans le système de politique étrangère de l'UE et au-delà