Un sous-marin russe participe activement à l'exercice « Bold Monarch 2011 » de l'OTAN

  • 30 May. 2011 - 10 Jun. 2011
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  • Mis à jour le: 22 Jun. 2011 14:17

Pour la première fois, un sous-marin russe a été pleinement intégré à un exercice dirigé par l'OTAN. Appuyé par trois autres navires russes - un bâtiment de sauvetage d'équipages de sous marins, un bâtiment de sauvetage et un bâtiment de levage lourd -, le sous-marin Alrosa a participé à l'exercice « Bold Monarch 2011 », qui s'est déroulé au large de la côte méridionale de l'Espagne, près de Carthagène, du 30 mai au 10 juin.

L’exercice a rassemblé environ 2 000 participants de plus de 20 pays. Il avait pour but d'optimiser la coopération et l'interopérabilité internationales dans le domaine de la sûreté maritime, qui a toujours été importante pour l'OTAN et pour tous les pays exploitant des sous-marins.

Après la perte tragique du sous-marin nucléaire russe Koursk, en 2000, la communauté internationale a apporté une plus grande attention à la nécessité de tester les équipements et les procédures d'évacuation et de sauvetage des équipages de sous-marins, et d'établir à l'échelle multinationale un système de commandement et de contrôle de tous les moyens de sauvetage.

C'est l'accident du Koursk qui a débouché sur l'établissement d'un accord-cadre entre l'OTAN et la Russie sur la coopération dans le domaine de la recherche et du sauvetage en mer d'équipages de sous-marins, accord qui a été signé en février 2003. Depuis lors, la coopération s'est intensifiée, et la Russie a participé à des exercices OTAN de recherche et de sauvetage en 2005 et 2008. L’expérience acquise et les réseaux mis en place ont contribué au succès de l’opération de sauvetage, qui s’est déroulée dans des conditions réelles, en août 2005, au large de la presqu’île du Kamtchatka en Russie.

« Sauver quelqu'un qui se trouve dans un sous-marin est un exercice très difficile, » explique l'amiral Giampaolo Di Paola, président du Comité militaire de l'OTAN. « Il est donc très important que les pays et les marines du monde entier s'unissent afin de s'y entraîner. Au bout du compte, il ne faut pas oublier que les sous-mariniers sont des frères d'armes, » ajoute-t-il. « Ils ont un ennemi commun - qui n'est pas l'autre mais la mer et ses profondeurs - face auquel ils doivent s'entraider ».

Des invités de marque visitent le sous-marin russe

Le chef d'état-major russe, le général Nikolaï Makarov, a participé à l'exercice au cours de la journée réservée aux personnalités. En compagnie de l'amiral Giampaolo Di Paola et d'autres invités de marque, il a visité l'Alrosa, qui se trouvait alors à une profondeur de 100 mètres. Tous ont pu voir par eux-mêmes comment le sous-marin russe travaille avec des systèmes de sauvetage internationaux.

« Cela démontre qu'en dépit de quelques différences et défis politiques, […] il est possible, sur le plan militaire, de se comprendre, de travailler ensemble, de commencer à établir un niveau de confiance qui finira également par imprégner le niveau politique, » déclare l'amiral Giampaolo Di Paola.

Des scénarios complexes faisant intervenir des équipements spécialisés

Au cours de l'exercice de 12 jours, des sous-marins de quatre pays (Portugal, Russie, Espagne et Turquie) ont été envoyés par le fond dans des zones sélectionnées avec soin et surveillées de près. Les forces de sauvetage, dotées d'une série d'équipements sophistiqués d'enlèvement des débris et d'équipements guidés par des plongeurs, aidées par des bâtiments de sauvetage des équipages de sous-marins mis à disposition par l'Italie, la Russie, la Suède et les États-Unis, et s'appuyant sur le système détenu conjointement par la France, la Norvège et le Royaume-Uni, ont tout mis en œuvre pour sauver les sous-mariniers.

Les scénarios de l'exercice prévoyaient également l'intervention de navires de soutien comprenant des plongeurs spécialisés et des équipes de médecine hyperbare travaillant sur des problèmes médicaux complexes. Des unités aériennes ont également été déployées afin d'aider à localiser un sous-marin simulant une situation de détresse, grâce à des parachutistes chargés d'apporter une première assistance aux sous-mariniers concernés.

L'exercice s'est terminé par une opération coordonnée de grande envergure, d'une durée de 48 heures, destinée à sauver et à évacuer 150 survivants, dont de nombreuses victimes simulées d'un sous-marin immobilisé au fond de la mer.