Réunion du Comité militaire de l’OTAN après le sommet de Lisbonne

  • 26 Jan. 2011 - 27 Jan. 2011
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  • Mis à jour le: 28 Jan. 2011 14:45

Deux jours de réunions des chefs d’état-major de la défense (CEMD) et des représentants militaires (RM) de soixante-six pays membres et partenaires de l’OTAN viennent de s’achever au siège de l’OTAN. Sous la présidence de l’amiral Giampaolo Di Paola, Président du Comité militaire, ces réunions de haut niveau, qui constituent la 164e conférence du Comité militaire en session des CEMD (CM/CEM), sont également le premier grand rassemblement officiel des autorités militaires de l’OTAN depuis le sommet de l’OTAN tenu à Lisbonne en novembre 2010.

Opening of the Meeting by NATO Secretary General NATO Secretary General, Anders Fogh Rasmussen - General View

Y ont également participé les deux commandants stratégiques de l’OTAN, l’amiral James Stavridis (commandant suprême des forces alliées en Europe – SACEUR) et le général Stéphane Abrial (commandant suprême allié Transformation – SACT), ainsi que le président du Comité militaire de l’Union européenne, le général Hakan Syren.

Au cours de la réunion consacrée à l’Afghanistan, le haut représentant civil, l’ambassadeur Mark Sedwill, et le commandant de la FIAS, le général David Petraeus, ont dressé le bilan de l’année 2010, notamment au sujet du processus de transition. Ils ont convenu que le moment était venu de prendre appui sur les acquis et de les consolider pour que les progrès réalisés deviennent irréversibles. En ce sens, ils ont décidé qu’il était nécessaire en priorité de prendre d’urgence des mesures supplémentaires afin de disposer des formateurs indispensables pour appuyer la montée en puissance des forces de sécurité nationales afghanes. L’évaluation du Comité militaire constituera un avis essentiel pour le Conseil de l’Atlantique Nord, en vue des prochaines réunions des ministres de la défense de l’OTAN en mars 2011.

En ce qui concerne le Kosovo, les CEMD ont suivi les exposés présentés par le SACEUR, par le commandant de la KFOR, le général Erhard Buehler, et par le chef de la mission EULEX, M. Xavier Bout de Marnhac, qui estiment que la situation de sécurité globale est positive, compte tenu de l’évolution de la KFOR vers une présence dissuasive, de l’allègement du dispositif de protection de sites et de la capacité croissante des forces de sécurité du Kosovo (KSF). Les pays contributeurs ont réaffirmé leur engagement à remplir effectivement le mandat de la KFOR, en reconnaissant que la paix et la stabilité à long terme dans la région dépendront essentiellement de la bonne gouvernance et des progrès de la lutte contre la criminalité organisée.

Les opérations maritimes en cours de l’OTAN, Ocean Shield et Active Endeavour, ont également été examinées. Les CEMD ont analysé les options qui permettraient d’améliorer les résultats obtenus dans le cadre de ces missions, en les adaptant aux menaces actuelles et futures liées à la sécurité maritime et en tenant compte des ressources disponibles.

Deux réunions du CM/CEM étaient consacrées aux partenariats de l’OTAN. Les représentants militaires du Dialogue méditerranéen et ceux du Conseil de partenariat euro-atlantique ont convenu de poursuivre l’accomplissement de la tâche fondamentale relative à la sécurité coopérative, mentionnée dans le nouveau concept stratégique. Ils se sont montrés vivement intéressés par l’examen des options permettant d’approfondir la coopération militaire afin de mieux répondre aux défis de sécurité naissants tels que le terrorisme, la prolifération des armements, le trafic de drogue, les cyberattaques, la protection du secteur de l’énergie et la piraterie.

Au cours de la réunion consacrée à la coopération militaire entre l’OTAN et l’Ukraine, les CEMD ont examiné les développements actuels des réformes de défense et de la transformation en Ukraine, et présenté des recommandations fondées sur l’expérience acquise par leurs pays dans ces deux domaines. La grande valeur de la participation continue de l’Ukraine aux opérations de l’OTAN a de nouveau été saluée.

Plusieurs aspects clés de la transformation de l’OTAN ont été abordés : la réforme de l’OTAN, le processus de planification de défense et le développement des capacités, et, en particulier, la mise en œuvre du nouveau concept stratégique. Sur ce dernier point, les CEMD ont examiné les contributions militaires relatives aux trois tâches fondamentales : la défense collective, la gestion de crise et la sécurité coopérative, qui seront cruciales pour l’élaboration de la directive politique qui régit la mise en œuvre du concept stratégique sur le plan militaire.

Au cours de la réunion du Conseil OTAN-Russie au niveau des représentants militaires (COR-RM), les 29 CEMD ont approuvé le plan de travail militaire élargi du COR pour 2011. Ce plan de travail, d’une portée considérable, est le plus ambitieux qui ait jamais été présenté, et le premier résultat concret de la poursuite de la coopération militaire entre l’OTAN et la Russie depuis le sommet de Lisbonne. Les échanges entre instituts de formation militaire sont particulièrement fructueux et permettront aux militaires de l’OTAN et de la Russie de partager leurs points de vue sur les questions de sécurité stratégique d’intérêt commun afin d’élargir leur coopération.

Par ailleurs, le COR a approuvé le «Glossaire général de la coopération OTAN-Russie ». Ce document contient plus de 6000 termes et couvre des domaines clés de la coopération politique et militaire entre l’OTAN et la Russie. Le général d’Armée Nikolaï Makarov et l’amiral Giampaolo Di Paola assumeront conjointement la responsabilité générale de l’édition du glossaire du COR.

La coopération militaire est un aspect important de la poursuite du développement des relations entre l’OTAN et la Russie. Le plan de travail 2011 s’inscrit dans le cadre de coopération entre militaires OTAN-Russie du COR-RM, qui prévoit quatre domaines de coopération déjà agréés : la logistique, la lutte contre le terrorisme, la recherche et le sauvetage en mer et la lutte contre la piraterie.

Les résultats des débats qui ont eu lieu au cours des différentes réunions du Comité militaire ouvriront la voie à la mise en place de la « nouvelle OTAN », qui a été définie comme une priorité importante au sommet de Lisbonne.