Les pays de l’OTAN cherchent à faire des économies en acquérant en commun des moyens de lutte contre les engins explosifs improvisés
Le 16 novembre, lors d’un atelier spécial organisé au siège de l’OTAN, à Bruxelles, 13 pays se sont mis d’accord pour essayer de réaliser d’importantes économies de coûts en procédant à l’acquisition commune de technologies de lutte contre les engins explosifs improvisés (EEI). Cette initiative s’inscrit dans le cadre des réformes menées actuellement par l’OTAN.
Selon l’Agence des C3 de l’OTAN (NC3A), cette approche concertée permettra aux pays de réaliser des économies de l’ordre de 15%, ou davantage. Les projets devraient débuter en 2011.
La NC3A – organe de l’OTAN responsable des technologies avancées - a pour mission de proposer des solutions spécifiques dans les domaines de la détection, des brouilleurs, du dégagement d’itinéraires, des opérations débarquées, et de la protection des infrastructures (par exemple, grâce à des points de contrôle à l’entrée des bases).
Exploiter la valeur ajoutée de l'OTAN
« Pour soutenir le plan d’action de l’OTAN en matière de lutte contre les engins explosifs improvisés, nous envisageons de renforcer considérablement la coopération multinationale, notamment par des acquisitions conjointes », a expliqué Ludwig Decamps, de la Division Investissement de défense de l’OTAN. « L’expérience nous montre que la coopération multinationale n’est pas un choix par défaut : dans les prochains mois, nous engagerons les Alliés et les Partenaires dans un débat de fond afin de définir des projets susceptibles d’apporter des avantages opérationnels et de permettre des économies d'échelle ».
La Conférence des directeurs nationaux des armements (CDNA) de l’OTAN sera informée des conclusions de l’atelier.
« Il ne s’agira pas d’appliquer une approche unique. Les pays auront la possibilité de choisir, de décider quels paquets et quels éléments présentent pour eux un intérêt spécifique », a souligné M. Franco Fiore, de la NC3A.
La NC3A fournit depuis longtemps des technologies avancées de lutte contre les engins explosifs improvisés pour la protection des bases de l’OTAN en Afghanistan. Par le passé, les services fournis par l’Agence ont aussi permis aux pays de réaliser des économies d'échelle en procédant à l'acquisition conjointe multinationale de moyens de cyberdéfense et de technologies de suivi des forces amies.
« Lorsque les pays regroupent leurs commandes, ils peuvent bénéficier de prix unitaires plus bas, et les coûts des transactions sont moins élevés pour l'industrie : tout le monde y gagne », a expliqué M. Fiore. « Lorsque nous avons appliqué ce type d’approche pour le suivi des forces amies, les économies réalisées ont été de l’ordre de plusieurs millions d’euros ».
La lutte contre les engins explosifs improvisés est l’un des onze domaines entérinés par les chefs d’État et de gouvernement dans le cadre du Paquet de Lisbonne, qui regroupe les besoins capacitaires les plus urgents.
Plusieurs pays membres de l’OTAN (Belgique, République tchèque, Danemark, France, Italie, Pays‑Bas, Pologne, Espagne, Slovaquie, Royaume‑Uni, États‑Unis) et deux pays partenaires (Russie, Suède) ont participé à l’atelier, aux côtés de représentants du Commandement allié Transformation (ACT) de l’OTAN, du Commandement des Forces alliées interarmées (JFC) à Brunssum, du Centre d’excellence de l’OTAN pour le génie militaire (Allemagne), du Centre d'excellence pour la neutralisation des explosifs et munitions (Slovaquie) et de l’Agence OTAN d'entretien et d'approvisionnement – « l’agence logistique » – de l’OTAN (NAMSA).