Le Groupe d'experts présente son rapport sur le nouveau concept stratégique de l'OTAN
Le 17 mai, le Groupe d'experts désigné par le secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, pour jeter les bases du nouveau concept stratégique de l'OTAN, a présenté son analyse et ses recommandations au Conseil de l'Atlantique Nord.
S'exprimant devant le Conseil, le secrétaire général a remercié les membres du groupe pour le travail considérable qu'ils ont accompli. « Le Groupe d'experts … est allé à la rencontre de la société civile et de la communauté stratégique, des pays partenaires et des autres organisations internationales, en particulier l'ONU, l'Union européenne et l'OSCE », a-t-il déclaré.
« Lorsque j'ai lancé le processus d'élaboration du nouveau concept stratégique de l'OTAN, j’ai promis que ce serait le processus le plus ouvert, le plus transparent et le plus participatif de l’histoire de l’OTAN. Le Groupe d'experts a sans aucun doute honoré cet engagement. »
Mme Albright a parlé de ce processus en évoquant son rôle de présidente du Groupe et celui de vice-président que M. van der Veer a assumé. « Tout au long de ce processus, nous avons tous les deux écouté – et tenu compte – de nombreux points de vue. Mais le rapport que nous présentons aujourd'hui est l'expression d'une position commune. »
Mme Albright a expliqué les deux conclusions principales du rapport : « Premièrement, l'Alliance a en permanence le devoir de garantir la sûreté et la sécurité de ses membres. Deuxièmement, elle ne peut atteindre cet objectif que si elle entretient de manière active des relations avec des pays et des organisations se trouvant au-delà de ses frontières. »
Les recommandations du rapport préconisent d'améliorer la planification de circonstance et d'organiser des exercices militaires, afin que tous les Alliés se sentent en sécurité et que l'Alliance devienne plus polyvalente pour faire face à de nouveaux dangers « émanant de sources présentant une grande diversité géographique et technologique ». Il faudrait que l'OTAN accélère sa transformation en développant « des forces militaires soutenables, déployables et interopérables », en améliorant sa réactivité et en renforçant son engagement en faveur du financement commun.
Surtout, « … il faudrait que les partenaires jouent un rôle croissant dans les activités de l'OTAN », a ajouté Mme Albright. L'OTAN devrait pouvoir travailler davantage avec d'autres pays et d'autres organisations, en particulier l'Union européenne, plusieurs pays étant membres des deux organisations.
Elle a par ailleurs mentionné tout particulièrement les relations entre l'OTAN et la Russie : « Il est clair que l'OTAN a tout intérêt à travailler avec Moscou afin d'instaurer un ordre de sécurité euro-atlantique fondé sur la coopération et de répondre aux préoccupations communes que constituent par exemple le terrorisme, la prolifération des armes nucléaires, la piraterie et le trafic de drogue. »
« Un partenariat … est un processus à double sens – mais du point de vue de l'Alliance, la porte doit rester ouverte à tous les niveaux pour une coopération avec Moscou. »
Mme Albright a en outre déclaré que la « politique d'élargissement progressif » que l'OTAN continue de pratiquer pouvait également contribuer à influencer l'environnement de sécurité.
Les ressources et les responsabilités de l'OTAN sont certes limitées, mais « l'OTAN est plus qu'une Alliance militaire, elle est aussi une organisation politique ».
Mme Albright a enfin souligné qu'il était nécessaire que toutes ces mesures s'accompagnent d'une volonté de réformer l'Organisation et d'efforts plus concrets visant à renforcer le soutien dans les pays membres en faveur du mandat de l'OTAN.
« L'OTAN est une organisation à laquelle les pays veulent adhérer et choisissent d'adhérer – pas seulement en raison de ce qu'elle fait, mais aussi pour ce qu'elle représente et pour les convictions de ses membres. »
Lorsqu'il a pris à son tour la parole devant le Conseil de l'Atlantique Nord, M. van der Veer a souligné qu'il était important d'obtenir et de conserver le soutien de l'opinion publique en faveur de l'Alliance. Il a cité trois éléments qui lui semblent essentiels pour s'assurer un tel soutien : « des résultats concrets, une stratégie claire et la confiance dans les dirigeants de l'Organisation ou dans ses principales parties prenantes. »