La force opérationnelle de l’OTAN déjoue une attaque de pirates

  • 20 Apr. 2009 -
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  • Mis à jour le: 27 Apr. 2009 10:11

Une opération menée en coordination sous la direction de l’OTAN et rassemblant des navires et des hélicoptères de différentes forces opérationnelles a abouti à l’abordage d’un bateau pirate confirmé comme tel, à la neutralisation des moyens lui permettant de lancer des attaques, ainsi qu’à la saisie et à l’élimination du matériel servant aux actes de piraterie.

Samedi 18 avril, vers 15 heures heure locale, un skiff de pirates chargé d’armes et équipé d’une échelle s’est approché du pétrolier norvégien, le Front Ardenne, et a tenté l’abordage. Le bâtiment auxiliaire britannique Wave Knight était suffisamment proche pour intervenir. Le Wave Knight ressemble à n’importe quel autre bâtiment auxiliaire, mais il est armé et son équipage se compose de personnel militaire entraîné. Il a immédiatement porté secours au Front Ardenne et forcé les pirates à renoncer à leur attaque.

Suite à cet incident, une opération de l’OTAN en coordination, orchestrée par le commandant du 1er groupe maritime permanent OTAN (CTF410), a été organisée avec le NCSM Winnipeg et l’USS Halyburton et leurs hélicoptères. Les deux hélicoptères ont assuré en alternance la couverture aérienne et le Wave Knight a pris en chasse les pirates qui fuyaient vers le sud, à l’écart des voies de navigation, en direction de leur base sur la côte somalienne. N’ayant pas pu coopérer en appliquant les méthodes éprouvées, l’hélicoptère du Winnipeg, le Palomino 16, est passé au niveau de force supérieur, mais en vain. Or les pirates ne pouvaient pas savoir que le Winnipeg, en mission d’escorte pour le Programme alimentaire mondial (PAM) sous la direction de l’OTAN, mettait le cap sur leur position. Le commandant du SNMG1, le contre-amiral José Domingos Pereira da Cunha a rapidement mis au point un plan qui prévoyait qu’un deuxième navire, l’USS Halyburton assurerait la mission d’escorte, prenant la relève du Winnipeg et permettant à celui-ci d’intercepter les pirates.

En pleine nuit, tous feux de navigation éteints, le Winnipeg a suivi le skiff. Au bout de plusieurs heures de poursuite, les sept pirates ont dû renoncer, ils ont arrêté leur bateau et se sont rendus. Après avoir été interpellés et désarmés, ils ont été relâchés, conformément aux règlements nationaux.

« Voilà un exemple parfait d’interopérabilité » a déclaré le lieutenant de vaisseau Al Compton, officier de combat sur le Winnipeg. « Une collaboration étroite, en mission de nuit, entre des navires et des hélicoptères de quatre pays différents, un élément de commandement qui intercepte un bateau fuyant à vive allure, alors que l’escorte d’un navire acheminant de l’aide humanitaire pour le compte de l’ONU est assurée. Pour une opération navale, c’est le scénario idéal. »

Note pour les rédactions :

  1. Le 1er groupe maritime permanent OTAN (SNMG1) est l’une des quatre forces maritimes de réaction immédiate. Il s’agit d’une force navale multinationale, en mission permanente, qui permet à l’OTAN de réagir rapidement ; grâce à sa mobilité, il est capable de défendre les intérêts de l’OTAN partout dans le monde. Cette force, qui était autrefois connue sous le nom de Force navale permanente de l'Atlantique et 1er groupe maritime permanent de la force de réaction de l’OTAN, a été officiellement rebaptisée 1er groupe maritime permanent OTAN en 2006.
  2. Le 1er groupe maritime permanent OTAN (SNMG1), placé sous le commandement du contre-amiral José Domingos Pereira da Cunha (forces navales du Portugal), mène des opérations maritimes au large de la Corne de l’Afrique afin de lutter contre la piraterie et de prévenir, contrer et faire échouer les activités des pirates dans la zone d’opérations, en liaison et en coordination avec d’autres pays et d’autres organisations participant aux opérations.
  3. Lorsqu’un navire appartenant à une force de l’OTAN interpelle une ou plusieurs personnes, ce sont les autorités nationales qui décident de procéder ou non à la détention. Les décisions concernant la détention relèvent du droit national et, par conséquent, les mesures qui s’ensuivent ou les suites qui sont données relèvent aussi des pays, conformément aux lois en vigueur. Cette règle s’applique à tous les navires du commandement de l’OTAN, quel que soit leur pays d’origine.
  4. Les quatre navires qui participent à l’opération sont les suivants :
    • Le NRP Côrte Real (vaisseau amiral, Portugal)
    • Le NCSM Winnipeg (Canada)
    • La frégate De Zeven Provinciën (Pays-Bas)
    • Le destroyer Blas de Lezo (Espagne)