Sommet de Washington
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Au Sommet de Washington (23 et 25 avril 1999), les pays membres ont célébré le 50e anniversaire de l'OTAN et ont fait diverses déclarations importantes sur le programme actuel et futur de l'Alliance pour le XXIe siècle. En voici les grandes lignes.
Au Sommet de Washington (23 et 25 avril 1999), les pays membres ont célébré le 50e anniversaire de l'OTAN et ont fait diverses déclarations importantes sur le programme actuel et futur de l'Alliance pour le XXIe siècle. En voici les grandes lignes.
Un concept stratégique révisé
L'Alliance a révisé et réactualisé son concept stratégique qui donne des orientations politiques et militaires pour l'évolution future de l'OTAN. Il y est notamment confirmé qu'étant une Alliance de nations attachée au Traité de Washington et à la Charte des Nations unes, elle remplit les tâches de sécurité fondamentales suivantes :
- Sécurité : Fournir l'une des bases indispensables à un environnement de sécurité euro-atlantique stable.
- Consultation : Constituer une enceinte transatlantique essentielle où les Alliés puissent se consulter sur toute question affectant leurs intérêts vitaux (article 4 du Traité de Washington).
- Dissuasion et défense : exercer une fonction de dissuasion et de défense contre toute menace d'agression visant un pays quelconque de l'OTAN (articles 5 et 6 du Traité de Washington).
Et afin de renforcer la sécurité et la stabilité de la région euro-atlantique :
- Gestion des crises : Se tenir prête, au cas par cas, et par consensus, à contribuer à la prévention efficace des conflits et à s'engager activement dans la gestion des crises, y compris des opérations de réponse aux crises (article 7 du Traité de Washington).
- Partenariat : Promouvoir de vastes relations de partenariat, de coopération et de dialogue avec d'autres pays de la région euro-atlantique, en vue d'accroître la transparence, la confiance mutuelle et la capacité d'action conjointe avec l'Alliance.
Adoption d'un plan d'action pour l'adhésion
La déclaration du Sommet de Washington et l'adoption du plan d'action montrent bien que l'Alliance est fermement décidée à poursuivre son élargissement. Ce plan est spécifiquement conçu pour conseiller et aider concrètement les pays candidats à se préparer en vue d'une éventuelle adhésion. Les Ministres des affaires étrangères des pays de l'OTAN suivront en permanence le processus d'élargissement, y compris l'application du plan. Le processus sera réexaminé par les chefs d'Etat et de gouvernement lors du prochain sommet, en 2002 au plus tard.
Renforcement de l'IESD au sein de l'OTAN
L'Alliance s'est réjouie des résultats des travaux entrepris en étroite coopération avec l'Union de l'Europe occidentale (UEO) pour construire au sein de l'OTAN une identité européenne de sécurité et de défense (IESD), sur la base des décisions prises à Bruxelles en 1994 et à Berlin en 1996. Les éléments clés d'un pilier européen fort étant maintenant en place, les Européens pourront ainsi mener leurs propres opérations sous l'égide de l'UEO en recourant au besoin aux moyens de l'OTAN. Le lien transatlantique et la solidarité au sein de l'Alliance en seront globalement renforcés. L'OTAN s'est aussi réjouie du nouvel élan donné au renforcement d'une politique européenne commune de sécurité et de défense par le Traité d'Amsterdam et les réflexions engagées depuis au sein de l'UEO et, après la Déclaration de Saint-Malo, au sein de l'Union européenne. Sur cette base, les chefs d'Etat et de gouvernement ont défini un certain nombre de principes pour orienter les travaux de l'Alliance et ont déterminé les futurs domaines d'activité.
Renforcement du PPP et du CPEA
Deux documents majeurs intitulés "Cadre politico-militaire pour des opérations du Partenariat pour la paix (PPP) dirigées par l'OTAN" et "Vers un Partenariat pour le XXIe siècle - Le Partenariat plus renforcé et plus opérationnel" ont été adoptés. Ces documents servent d'assise à une évolution continue du Partenariat, en mettant l'accent sur un partenariat plus opérationnel. Ils serviront aussi pour d'autres initiatives lancées ou approuvées au Sommet (le concept stratégique révisé, l'initiative sur les capacités de défense et le plan d'action pour l'adhésion) en renforçant la coopération entre l'Alliance et les Partenaires ainsi que la capacité de ceux-ci à contribuer à de futures opérations PPP dirigées par l'OTAN.
Lancement de l'initiative sur les capacités de défense
Devant l'évolution actuelle de l'environnement de sécurité, l'OTAN a décidé d'améliorer ses capacités de défense pour garantir l'efficacité des futures opérations multinationales dans toute la gamme de ses missions. L'accent est mis sur l'amélioration de l'interopérabilité dans certains domaines : l'aptitude au déploiement et la mobilité des forces de l'Alliance, leur capacité de soutien et la logistique, leur surviabilité et leur efficacité dans l'engagement, ainsi que les système d'information, de commandement et de contrôle.
Intensification du dialogue méditerranéen
Au Sommet, les chefs d'Etat et de gouvernement ont réaffirmé leur volonté de renforcer la coopération sur les plans pratique et politique en intensifiant progressivement le dialogue méditerranéen avec l'Egypte, Israël, la Jordanie, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie.
Lutte contre la prolifération des ADM
L'initiative sur les armes de destruction massive (ADM) lancée au Sommet vise à renforcer la position commune de l'OTAN sur la prolifération et à mettre l'accent sur les risques liés à ces armes. Elle intégrera les aspects politiques et militaires des travaux de l'Alliance, notamment par un meilleur partage des informations et du renseignement, une meilleure information du public et la création au siège de l'OTAN d'un Centre ADM. Elle complétera les régimes internationaux et les mesures de maîtrise des armements en vigueur dans le but de lutter contre la prolifération des ADM et de leurs vecteurs.
Kosovo
Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'OTAN ont réaffirmé leur détermination à mettre fin à la répression exercée par le régime du président Milosevic à l'encontre des habitants du Kosovo. L'Alliance intensifie ses actions militaires pour accentuer la pression sur la République fédérale de Yougoslavie et les gouvernements alliés mettent en place des mesures supplémentaires (sanctions économiques et embargo pétrolier) pour resserrer l'étau autour de la Yougoslavie. L'OTAN a réaffirmé qu'elle allait intensifier ses opérations aériennes contre la machine de guerre yougoslave jusqu'à ce que le président Milosevic accepte les demandes légitimes de la communauté internationale.
Le 25 avril, les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'OTAN se sont réunis avec les représentants des pays voisins (l'Albanie, la Bulgarie, l'ex-République yougoslave de Macédoine (1), la Roumanie, la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine et la Croatie). Ils ont parlé de la crise du Kosovo, de ses conséquences pour la région et de stratégies à long terme pour la sécurité, la prospérité et la stabilité futures de l'Europe du Sud-Est.
1. La Turquie reconnaît la République de Macédoine sous son nom constitutionnel.
.) Turkey recognizes the Republic of Macedonia with its constitutional name.